MÉTÈQUE, subst. masc.
A. − HIST. GR. Étranger domicilié dans la cité, protégé par la loi et soumis, d'une façon générale, aux mêmes obligations militaires et fiscales que les citoyens, sans être admis, toutefois, à la citoyenneté. […]
B. − P. ext., péj. Personne, souvent étrangère, dont l'aspect exotique, l'allure, le comportement n'inspirent pas confiance. Je viens d'entrer dans le New-York des étrangers (...). Pour désigner ses métèques, l'argot américain a mille nuances (Morand, New-York, 1930, p. 74). Simionescault ! Un métèque ! Un rasta ! Un type dont les grands-parents gardaient les moutons en Bessarabie (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 100). Il [le père de l'auteur] interdisait qu'on mît en question les principes du nationalisme; (...) il détestait les métèques, s'indignait qu'on permît aux juifs de se mêler des affaires du pays (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 38).
Prononc. et Orth.: [metεk]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1743 hist. gr. mestèque « étranger domicilié à Athènes » (Et.-F. Geoffroy, Matière Médicale ds Fr. mod. t. 14, p. 298) ; 1840 métèque (Ac. Compl. 1842) ; 1903 « étranger domicilié » (Nouv. Lar. ill.); v. aussi J. Malignon, Dict. de pol. Empr. du gr. μ ε ́ τ ο ι κ ο ς « étranger domicilié à Athènes », proprement « qui change de résidence » formé de μ ε τ α ́, v. mét(a)- et ο ι ̃ κ ο ς «maison»; cf. le b. lat. metoecus « celui qui habite dans une cité étrangère » (vies.). Cf. la forme métoicien (1765 ds Encyclop. t. 10), métoecien 1808 (Boiste), métécien (1840, Ac. Compl. 1842), dér. sav. du lat. metoecus, gr. μ ε ́ τ ο ι κ ο ς ; suff. -ien*. (tlfi:métèque)
- Mestèque, grec metoikos, de meta, et oikos « maison », proprt « qui change de maison » (GR)