3. Pop. Taire sa gueule (vulg.), sa langue, son bec (vieilli). Se taire. Synon. fermer son bec* (pop., fam.), fermer sa (grande) bouche* (fam.), fermer/boucler sa gueule* (vulg.), la boucler (pop., v. boucler1B 3). Eh bien, alors... tais ton bec, méchant gratte-papier (Labiche, M. qui prend la mouche, 1852, i, 3, p. 139). S'il veut bien m'écouter, il taira sa langue, il reprendra sa truelle, sans s'occuper ni des juifs, ni des curés (Zola, Vérité, 1902, p. 67).
ca 1225 trans. taire sa boche (Hist. Guillaume Le Maréchal, 13 ds T.-L.) ; 1744 taire sa gueule (Vadé, OEuvres, Sur la prise de Menin, IV ds Quem DDL t. 19) (tlfi:taire)
- taire sa gueule loc. verb. non conv. EXPRESS. - FEW (13/I, 27a), Villatte ; DFNC, déb. 20e ; R, PR[77], cit. Sartre ; Lex.[75], ø d. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1744 - «Je reviens ma chere Catin (bis.) / Du saboulement de Menin (bis.) / Et pour afin que tu n'en doute, / Tiens, tais ta gueule et puis m'écoute.» Vadé, Sur la prise de Menin en 1744, in Vadé, Oeuvres , IV (Duchesne) - P.E.
- 1754 - «Mde ENGUEULE gravement. Suzon, tairas-tu ta gueule ?» [P. Boudin], Madame Engueule, 26 (A Congo) - P.E.
- 1768 - «MARIE-JEANNE. Eh ! tais donc ta gueule, langue de sarpent, perroquet de la halle. GENEVIEVE. Eh ! parle donc belle et bonne chienne, pourquoi donc que je me tairois ?» La Bourbonnoise à la guinguette, 10 (Robustel) - P.E.
- 1774 - «MADAME SAUMON. Tiens, crois moi, tais ta gueule ; quand je parlons, je savons ce que je disons [...]» La Joie des Halles, 1 (Impr. de D'Houry) - P.E.
- 1835 - «LOLO. Taisez donc vos gueules, avec leurs places à louer, c'est monotome [sic], c'est canulant .» H. Monnier, Scènes populaires, I, 114 (Dumont) - P.E. (bhvf:taire)