Fam., péj. [Le compl. d'obj. est du lait ou du vin] Additionner d'eau, mouiller :
11. On paye une tasse de lait vingt-cinq centimes quand il est baptisé, cinquante centimes quand il est anhydre, disent les chimistes. Balzac, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 72.
12. On passe du « Mouton Rothschild » et un laquais emplit à demi le verre du cardinal qui l'arrête, puis achève avec la carafe d'eau. − Eh ! quoi, Monseigneur, vous baptisez mon vin ! − Rassurez-vous, Monsieur le baron ; je le coupe. Gide, Journal, 1933, p. 1152.
Rem. Dans l'ex. suiv., baptiser signifie seulement « additionner » et Maupassant précise de quoi est faite l'addition (le compl. d'obj. désigne ici du café) :
13. Il attendit la fin du repas, l'heure où le café baptisé d'eau-de-vie rendait les coeurs plus ouverts, pour informer ses ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant si bien à ses goûts, à tous ses goûts, qu'il ne devait pas en exister une autre sur la terre pour lui convenir aussi parfaitement. Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Boitelle, 1889, p. 274. 1580 fig. p. plaisant. baptiser le vin « mêler de l'eau au vin » (Montaigne, Liv. I, ch. XLIX, p. 191 dans Gdf. Compl. : Ils baptisoient le vin) (tlfi:baptiser)