MUFLERIE, subst. fém.
A.− Caractère, comportement de mufle. Synon. grossièreté, indélicatesse, goujaterie. [Feydeau] nous fait un horrible tableau de la crasserie et de la muflerie du prince Napoléon (Goncourt, Journal, 1865, p. 148). Si vous avez des voisins [dans le train de luxe], leur muflerie, que vous jugeriez naturelle chez des voyageurs de troisième, ici vous horripile (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 587).
B.− Action, propos de mufle. Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d'un inexpert romantisme (Céline, Voyage, 1932, p. 262) :
Je veux une dernière fois rendre grâce à Dieu : de ce que les Anglais ont su se servir de l'argent, sans que l'argent se serve d'eux ; (...) de ce qu'ils sont les plus anciens hommes libres de l'univers et que, pourtant, ils savent dire merci ; de ce qu'ils font peu de politesses, mais jamais de mufleries... Morand, Londres, 1933, p. 334.
Prononc. et Orth. : [myflə ʀi]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1843 « caractère de mufle, manque de délicatesse et d'éducation » (Nerval, Corresp., lettre à Th. Gautier, 2 mai ds Quem. DDL t. 7). Dér. de mufle* ; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Quem. DDL t. 5. (tlfi:muflerie)
- muflerie n.f. CARACT. - TLF, 1843, Nerval [d'apr. DDL 7] ; FEW (16, 574a), PR[72], BW5, ND2, 1867, Delv.
- 1878 - «Ce qui prédomine en ce moment, c'est la muflerie, vous comprenez.» F. Enne, let. à Vallès, 6 juill., 179 (Delfau) - J.Q.
- muflerie n.f. CARACT. - FEW (16, 574a), PR[72], BW5, ND2, 1867, Delv. ; DDL 5, 1878. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1843 - «On a d'autres femmes tant qu'on veut. On se marie à la cophte, à la grecque, et c'est beaucoup moins cher que d'acheter des femmes, comme mon compagnon a eu la muflerie de le faire.» G. de Nerval, Corresp., let. à Th. Gautier, 2 mai, in G. de Nerval, Oeuvres, vol. 1, 931 (Gallimard, 1966) - J.S. (bhvf:muflerie)