BAMBOULA, subst. masc. et fém.
II.− Subst. fém.
A.− Danse exécutée au son de cet instrument ; p. ext., danse primitive et violente :
2. Un jeune homme, qu'à la teinte de sa peau, (...) on pouvait reconnaître pour Abyssinien (Habesch), se précipite au milieu du cercle et se mit à danser une sorte de bamboula... Nerval, Voyage en Orient, t. 3, 1851, p. 156.
B.− Pop. Ripaille. Faire la bamboula (Esn. 1966) :
3. [Un copain :] C'est la bamboula tous les soirs : boudin, civet, vin bouché (...) Je ne sais pas d'où leur vient leur pognon, mais je t'assure qu'ils le voient partir sans regret. Giono, Les Grands chemins, 1951, p. 115.
PRONONC. : [bɑ ̃bula].
ÉTYMOL. ET HIST. − 2. p. ext. 1714 baboua subst. fém. « danse des nègres au son du bamboula » (Le P. Loyer, Relation du Voyage du royaume d'Issygny, p. 241 dans Arv., p. 80 : Elles ... s'en vont à la porte de chaque Brembis [= seigneur], faire une espece de danse en rond, qu'elles appellent Baboua, à chaque pas de laquelle elles donnent ensemble un coup de pagaye au milieu de la danse) ; 1836 bamboula (Raymond, Suppl. au dict. de l'Ac. fr.) ; 3. a) [1855 arg. bambouillat « nègre » dans Jocelin, drame, d'apr. Esn.] ; 1891 bamboula (O. Méténier, La Lutte pour l'amour, p. 160 : Ce sacré Bamboula ce mal blanchi) ; 1916 arg. milit. (Dict. des termes milit. et de l'arg. poilu, p. 32 : Bamboula. Un tirailleur sénégalais) ; b) 1914-18 id. faire la bamboula (Tirailleurs algériens, 2e colonial et 8e génie dans Esn. 1936 : Faire la bamboula, faire la bombe, se souler comme un nègre [Esnault précise : usité en Afrique avant 1914]) ; 1927 id. (A.-L. Dussort, Des Preuves d'une existence, p. 97). Empr. au mot des dial. sarar et bōla (Guinée port.) ka-mombulon, kam-bumbulu « tambour » (König, p. 25) ; la forme indigène bamboula apparaît dans une chanson haïtienne en 1757 (Duvivier de La Mahautière, Op. cit. dans Brunot t. 8, p. 1130 : Mon quitté Bram-bram sonnette Mon pas batte Bamboula [trad. supra 1]).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. − Arv. 1963, pp. 79-80. − König 1939, p. 25. − Sain. Lang. par. 1920, p. 357, 542.