B. − P. anal., fam. Celui, celle qui travaille beaucoup et, en partic., qui étudie beaucoup, qui a une activité intellectuelle intense et assidue. Elle n'a pas osé lever les yeux, elle n'a rien regardé, excepté ses pieds et son cahier, ce sera une piocheuse (Taine, Notes Paris, 1867, p. 88). Le voilà tout à coup travaillant et étant toujours le premier jusqu'à la fin de ses classes. Puis le piocheur qu'il était devenu se préparait à l'École Normale (Goncourt, Journal, 1890, p. 264) :
J'étais monté dans ma chambre pour travailler (...). Ce travail, c'est ma petite pénitence de chaque matin. Je l'ai demandée moi-même et je la fais scrupuleusement. Il y va de ma réputation de piocheur, de nègre littéraire. Renard, Écorn., 1892, p. 156.
− Empl. adj. Il était aimé pour sa docilité d'élève piocheur (Zola, L'OEuvre, 1886, p. 170).
Prononc. et Orth. : [pjɔ ʃoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1878 (au masc.). Étymol. et Hist. A. 2. 1808 « ouvrier qui abat beaucoup d'ouvrage » (Hautel) ; 1832 « élève zélé, étudiant assidu » (Burat-Gurgy, Le Lit de camp, t. 3, p. 83). B. 1860 subst. fém. agric. (L. Villerme, loc. cit.). Dér. de piocher* ; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 19. (tlfi:piocheur)