III. − Arg. de théâtre. Rôle insignifiant, sans importance. Cette saleté de Bordenave lui donnait encore une panne, un rôle de cinquante lignes, comme si elle n'aurait pas pu jouer Géraldine ! Elle rêvait de ce rôle (Zola, Nana, 1880, p. 1328). Dans la Nuit du 23 octobre, qu'on répète en ce moment, je fais Florentin : six répliques, une panne (A. France, Hist. comique, 1903, p. 41).
− OEuvre insignifiante, de médiocre qualité. Quelle idée a eue le patron de monter ce plat de nouilles ? (...) −Voyez-vous, Suzon ? reprit Hellouin d'une voix imperceptible, quand le patron monte une panne, ce qui ne lui arrive pas souvent, c'est qu'il a toujours une idée de derrière la tête (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 68):
5. Je viens de voir la Dame aux Camélias. Le film est médiocre ainsi que les grandes pannes où brillait Sarah Bernhardt (...). Peu importe. Greta Garbo domine l'aventure et nous mène si haut que l'aventure ne compte plus. Notre oeil brouillé de larmes ne regarde plus que cet épouvantail qui chasse la laideur, le médiocre. Cocteau, Foyer artistes, 1947, p. 65.
P. anal. Tableau de piètre qualité. L'élément moderne du musée était donc inavouable et pourtant, dans cet amas de phénomènes biscornus et de pannes baroques, un tableau superbe surgissait sur un mur. « l'Ex Voto » d'Alphonse Legros (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 293). 4. a) 1843 arg. « rôle ingrat et médiocre au théâtre » (ds Esn.) ; 1866 (Delvau); b) 1878 « mauvais tableau » (ds Esn.) ; 1879 (A. Daudet, Rois en exil, p. 43).
- Étoffe quelconque, grossièrement travaillée avec laquelle on habillait les gens de petite condition et les domestiques, or les domestiques sont presque toujours des rôles sans importanc et il y a longtemps qu'ils ont pris le surnom de l'étoffe dont on les affublait autrefois. (GEN)
- Apocope de panade. (ESN)