Sans queue ni tête. (Qui semble être) sans début et sans fin, (qui est) en désordre. Synon. incohérent. Je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu'il n'a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 3) :
8. ... ils se disaient qu'il fallait changer le monde. Ils ne savaient pas encore comme c'est lourd et mou le monde, comme il ressemble peu à un mur qu'on flanque par terre pour en monter un autre beaucoup plus beau, mais plutôt à un amas sans queue ni tête de gélatine, à une espèce de grande méduse... Nizan, Conspir., 1938, p. 23.
3. 1566 (songes) qui n'ont ni teste ni queue « dépourvus de sens » (C. de Kerquifinen, trad. Gelli, Disc., III, p. 69 ds Hug.) ; 1835 sans queue ni tête (Gautier, Mlle de Maupin, éd. Fasquelle, t. 1, [1928], p. 286) (tlfi:queue)
- queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - GLLF, DELF, 1835, Gautier ; TLF, cit. Baudelaire, 1867 ; L, ø d sans queue ni tête : GR[85] (cit.), TLF, 1835, Gautier ; Lex.[79], ø d
- 1813 - «JASMIN. Hé bien, voilà de ces mariages qui n'ont ni queue, ni tête, et qu'on devrait défendre.» Désaugiers et Gentil, Le Petit enfant prodigue, 4 (Barba) - P.E.
- queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - DDL 32, 1813, Désaugiers et Gentil ; GLLF, DEL, TLF, BEI (sans - ni -), 1835, Gautier ; L, ø d. • n'avoir ni pieds ni têtes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1777 - «Dans ce déluge de rapsodies, la Capitale se trouva inondée de projets, qui n'avoient ni pieds ni têtes, & qui, vraie maladie épidémique, se répandirent dans les Provinces [...]» [Godard d'Aucour], L'Académie militaire, Les Héros subalternes, II, 204 (Amsterdam) - P.E. (bhvf:queue)