BOUGRE, ESSE, subst.
A.− Vx. Sodomite :
1. Il [Ravaillac] entendit en pleine chaire les prêtres et les moines traiter ce Roi [Henri IV] de bâtard et de bougre qui traînait derrière lui des bandes de larrons incestueux, de faussaires et d'athées... J. et J. Tharaud, La Tragédie de Ravaillac, 1913, p. 18.
1. a) 1172 bogre « hérétique » (Cart. de S. Loup, fo27 ro, Lalore dans Gdf. Compl.), forme attestée jusqu'à Chron. St Denis, H. de Fr., XVII, p. 401, ibid. ; début xiiie s. bougre (R. de Houdenc, Songe d'enfer, ap. Bartsch, Lang. et litt. fr., 245, 20, ibid.) − 1534 (Rabelais, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, t. 1, chap. 20, p. 75), à nouv. répertorié dep. Ac. Compl. 1842 qui considère le mot comme ancien ; b) ca 1260 bogresse « personne qui se livre à la débauche contre nature » (De Jostice et de plet, I, 3, § 7 dans Gdf. Compl.), graphie isolée ; ca 1450 bougre (Myst. viel testament, éd. du Baron James de Rothschild XVI, 9080, t. 1, p. 367 dans IGLF Litt.) ; puis 1606 (Nicot), rare, considéré comme ancien dep. Ac. Compl. 1842 ; p. ext. (tlfi:bougre)
- Le sens homosexuel, disparu aujourd'hui, apparaît dès le XIVe siècle ; face à bardache, il a ici le sens d'actif. Théveneau l'écrit sous la fausse anagramme guèbre. (Patrick Cardon)