FRIGOUSSE, subst. fém.
Pop. Bonne chère. Ils se trouvaient tous joliment vengés des anciennes manières de la Banban de la boutique bleue, des gueuletons, et du reste. C'était trop réussi, ça prouvait où conduisait l'amour de la frigousse. Au rancart les gourmandes ! (Zola, Assommoir, 1877, p. 756).
Prononc. : [fʀigus]. Seule transcr. ds Littré : fri-gou-s'. Étymol. et Hist. 1772 (Les Porcherons, ch. 3, 25 [Jouaust 1882] ds Quem. DDL t. 1). Dér. du rad. fric- (de fricasser*) peut-être par l'intermédiaire de frigaler* (xvies. ds FEW t. 3, p. 793b) « faire bonne chère » ; suff. -ousse, cf. Nyrop, t. 3, § 423. (tlfi:frigousse)
- frigousse n.f. non conv. CUIS. - FEW, 1808 ; Ls, ø d. Compl. TLF (mêmes réf., ø texte) :
- 1772 - «Quelqu'un veut-il de la frigousse ? / Il sert de l'index et du pouce / Les graillons, dont le jus parfois / L'excite à se lécher les doigts.» Les Porcherons, ch. 3, 25 (Jouaust, 1882) - J.S.
- 1809 - Les Méditations d'un hussard - Dagneaud, 127.
- 1819 - Le Farceur du régiment - Dagneaud, 127.
- frigousse n.m. non conv. CUIS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1866 - «Cuisine, ou plutôt chose cuisinée [...] Signifie spécialement Ragoût de pommes de terre.» Delvau, Dict. de la langue verte (Dentu) - J.S.
- frigousse n.f. rég. CUIS. "ragoût" - DDL 1 (n.m.), 1866, Delvau ; FEW (3, 794a), ø d ; absent TLF. • friddousse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1850 - «Si nous écoutions Joseph, nous crèverions de cuisine. Il ne rêve que plats sucrés qu'il appelle des douces, et ragoûts qu'il appelle des petites friddousses.» Flaubert, Corresp., let. à sa mère, 3 mars, 2e série, 165 (Conard, 1926-54) - TGLF (bhvf:frigousse)