AMUSE-GUEULE, subst. masc.
Familier
A.− GASTR. Petit mets sucré ou plus généralement salé servi en dehors des repas et destiné à tromper la faim :
1. Je me souviens que le premier jour nous fîmes gaillardement nos cinq repas. Une omelette en guise de petit déjeuner. Du jambon à dix heures. Une côtelette à midi. Quelques amuse-gueule à l'heure du goûter. Et le soir, ô splendeur, un gigot bien saignant, le premier gigot depuis l'an 40 ! F. Ambrière, Les Grandes vacances, 1946, p. 373.
2. [Sur le comptoir], les amuse-gueule, radis, anchois, débordaient des soucoupes. A. Le Breton, Razzia sur la Chnouf, 1954, p. 23.
Rem. Autrefois amusette* pouvait avoir cette acception aussi bien que celle du figuré.
B.− Au fig. Toute chose de peu d'importance ou de peu de valeur :
3. Comment ces amuse-gueule auraient-ils trompé ma faim ? Il me fallait du braconnier vivant... « Carré... Ah ! si vous voyiez Carré ! » Et chacun de renchérir de me compter ses exploits... d'enluminer et fleuronner une épopée gaillarde et rustique... dont je rêvais... M. Genevoix, Routes de l'aventure, 1958, p. 228.
− Par antiphrase :
4. J'en aurais plein une malle-cabine de ces p'tits amuse-gueule [= de ces billets de 10.000], que ça m'dérangerait pas, blaguait Tony. A. Le Breton, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 167.
Rem. Au plur. : des amuse-gueule ou des amuse-gueules (cf. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., etc.).
Prononc. : [amyzgœl].
Étymol. ET HIST. − 1946, supra. Composé de la forme verbale amuse (amuser*) et de gueule*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. (tlfi:amuse-gueule)
- amuse-gueule n.m. non conv. CUIS. "petits hors d'oeuvre" - GLLF, mil. 19e (?) ; TLF, GR[85], 1946, F. Ambrière ; DMN, av. 1948 ; Lex.[79], 1956 ; FEW (6/III, 281b), 1960, Lar.
- 1945 - «Amuse-gueules [...]» L'Aurore, 22 nov., 1e [titre d'un article concernant le prix élevé des huîtres et des escargots] - M.B. (bhvf:amuse-gueule)