GALÉJADE, subst. fém.
Histoire inventée ou simplement exagérée à laquelle on essaie de faire croire; plaisanterie provençale ayant généralement pour but de mystifier. Dire des galéjades. C'est une pure galéjade (Ac. 1932). Qui ne connaît quelqu'une de ces plaisanteries, ces galéjades, comme on dit dans le Midi (...) où Israël se moque de lui-même avec une amère ironie (Tharaud, Pte hist. Juifs, 1928, p. 2). D'ailleurs, pour couper court à toutes ces galéjades, je vais l'essayer immédiatement, je m'en vais le sortir du port (Pagnol, Fanny, 1932, II, 3, p. 120).
− P. ext. Chose si peu sérieuse qu'elle est dérisoire. Ce vouloir-là est une galéjade et une figure de rhétorique ; car l'impossible est ce qui ne peut être voulu (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 230).
Prononc. et Orth. : [galeʒad]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1881 (A. Daudet, N. Roumestan, p. 83). Du prov. galejado « plaisanterie, badinage, raillerie » (v. Mistral), dér. du verbe galeja « plaisanter, railler, berner » (ibid.), lui-même de se gala « se réjouir » (cf. FEW t. 17, p. 474b), correspondant à l'a. fr. galer (v. galant). Bbg. Quem. DDL t. 13. (tlfi:galéjade)
- galéjade n.f. rég. EXPRESS. "raillerie, plaisanterie" - BW5, FEW (17, 474b), GLLF, PR[73], TLF, 1881, A. Daudet ; ND3, fin 19e.
- 1908 - «[...] le lecteur apprendra que les Provençaux sont les seuls à savoir rire d'eux-mêmes avec un esprit particulier qu'ils nomment la galégeade.» J. Aicard, Maurin des Maures, I, 13 ; cf. 25, 326, 477 (Nelson) - R.R.
- 1923 - J. Aicard, Le Rire de Maurin des Maures, 24 sqq. (Nelson) - R.R. (bhvf:galéjade)