GOTHA, subst. masc.
I. − Almanach publié chaque année depuis le xviiie siècle et contenant le relevé des noms des membres des familles de l'aristocratie ; p. méton., les personnes dont les noms y figurent. Très humble d'origine, mais distinguée comme si son nom eût appartenu à l'almanach du gotha (La Varende, Gentilsh., 1948, p. 115) :
... j'ai cherché dans le gotha de cette année, me confessa naïvement Bloch, et j'ai trouvé le prince de Guermantes, habitant l'hôtel où nous sommes et marié à tout ce qu'il y a de plus grandiose, attends un peu que je me rappelle, marié à Sidonie, duchesse de Duras, née des Baux. Proust, Temps retr., 1922, p. 955.
− P. anal. Et on y fréquente tout ce qui compte dans le gotha des banques d'affaires (J. Mornand ds Le Nouvel Observateur, 16 févr. 1966, p. 10, col. 1). Et portant Rungis, du jour au lendemain, au sommet du Gotha économique (A. Du Roy dsL'Express, 15 janv. 1973, p. 52, col. 1).
Prononc. : [gɔta]. Étymol. et Hist. 1. 1890 « ensemble de l'aristocratie qui figure dans l'almanach de Gotha » (Goncourt, Journal, p. 5). De Gotha, ville allemande où se publiait dep. 1764 un almanach célèbre concernant l'aristocratie et où existaient aussi de nombreuses usines d'aviation pendant la première guerre mondiale. Bbg. Behrens D. 1923, p. 97. - Dauzat Ling. fr. 1946, p. 266. (tlfi:gotha)