3. Châtiment infligé autrefois à un soldat (ou, p. ext., à un confrère de certaines corporations), par ses camarades qui, à tour de rôle, appliquaient sur les fesses dénudées de la victime un coup de soulier ferré. Passer à la savate, recevoir la savate. Il fut reconduit au régiment où la savate lui fut administrée avec tant d'énergie, qu'il passa immédiatement du lieu de l'exécution à l'hôpital (Raban, Marco Saint-Hilaire, Mém. forçat, t. 1, 1828-29, p. 29). Déjà les voleurs se rapprochaient d'Andrea ; les uns se disaient : −La savate ! la savate ! Cruelle opération qui consiste à rouer de coups non pas de savate, mais de soulier ferré, un confrère tombé dans la disgrâce de ces messieurs (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 644). (TLFi)
- savate (passer à la -) loc. verb. arg. ARG. MILIT. MILIT. "punition" - TLF, ø d.savate : E, 1791 (?) et 1827 ; FEW (21, 536a), v. 1805 ; TLF, cit., 1828-29.
- 1823 - «Un moderne Croque-mitaine [...] Me dit, ayant craché trois fois : / Du boursicot, pour me graisser la patte, / Il faut ici dénouer le cordon, / Sinon tus va [sic] passer à la savatte [...]» P.E. Debraux, Les Agrémens d'une prison, in Le Nouvel enfant de la goguette, 12-13 (Le Couvey) - P.E. (bhvf:savate)