e) Lâcher la bride, laisser la bride sur le cou. Laisser le cheval aller librement, selon sa fantaisie. Ils lâchèrent la bride aux excellens chevaux (Balzac, Annette et le criminel, t. 4, 1824, p. 113).
− Au fig. Lâcher la bride à qqn, laisser la bride (sur le cou) à qqn, à qqc. (inanimé abstr.). Rendre libre de ses actes, laisser libre cours au développement d'un phénomène intellectuel ou moral :
6. À la base, l'inflation et la perversion du sens de la personnalité résulte, semble-t-il, d'un arrêt des processus de socialisation, qui lâche la bride à l'égocentrisme primitif. Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 549.
Avoir la bride sur le cou. Être libre de ses actes.
d) 1538 Lâcher la bride à (un sentiment) « donner libre carrière à (un sentiment) » (Ibid.) ; d'où 1549 la bride sur le col [cou] « sans gêne en toute liberté » (Est.) (tlfi:bride)
- bride (laisser la - sur le cou à qqn) loc. verb. POUVOIR "fig." - L (cit.), GLLF, 1713, Hamilton ; TLF, cit. Beauvoir, 1958 ; DEL, GR[85], ø d. • bailler la bride sur le cou - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1531 - «[...] in vestra manu posuerunt. Ils vous en laissent faire, Ils vous en baillent la bride sur le col.» R. Estienne, Dictionarium, 392 v° - P.E.
- bride (lâcher la - à qqn) loc. verb. POUVOIR "fig." - DEL, BEI, 1569 ; GR[85], cit. Montaigne ; GLLF, mil.16e ; L, TLF, ø d.
- 1561 - «[...] lors que les Princes Romains dressoyent factieusement leurs pensees, telles, que nous veismes quelquefois contre les Juifs quand ils residoyent en France ; et que pour en tirer deniers, nos Roys laschoyent la bride au peuple à l'encontre d'eux.» E. Pasquier, Ecrits politiques, 69 (Droz) - P.E. (bhvf:bride)