2. Emploi adj., fam. vieilli
a) Emploi apposé. Qui a le goût de la farce ; qui exprime ou contient de la drôlerie, du comique. Synon. drôle, cocasse, farceur. Ouvrage profondément farce (Flaub., Corresp., 1853, p. 259). Mère Plutarque ! (...) autre nom farce (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 115). Auteur farce et rigolo de syntaxe et de dictionnaire (L. Daudet, Temps Judas, 1920, p. 150).
Rem. Peut parfois rester inv. après un nom au plur., lorsque le subst. empl. adj. est encore senti comme expr. ell. Confusément disait l'Elster, l'Estramadoure, (...) Devant quatre ou cinq gars attentifs et narquois S'exclamant et riant très fort aux endroits farce (Verlaine, OEuvres compl., t. 1, Jadis, 1884, p. 339).
b) Emploi attribut. Letondu apparaissait prodigieusement farce et cocasse (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 3e tabl., II, p. 106) :
6. C'était un grand gaillard, à cou énorme. Il riait, il jouissait des morceaux de peau que les deux femmes montraient. La petite blonde était grasse comme une caille. Ça serait farce, si sa chemise se fendait. Zola, Assommoir, 1877, p. 399.
C'est rien farce. Je t'avoue que si je ne t'avais pas connu je serais peut-être encore en train de traîner sur les routes, « marcher la route » comme ils disent, nos gens, non, c'est rien farce, tu me vois, caporal, marchant derrière une roulotte, avec les femmes, les mômes, les chevaux maquignonnés (Cendrars, Homme foudr., 1945, p. 367).
3. 1801 adj. (A. Prévost, Cadet Roussel d'apr. Dagneaud ds Quem. DDL t. 3). (tlfi:farce)
- farce adj. non conv. AFFECT. "amusant" - FEW, PR[67], 1832, Raymond ; L, ø d ; TLF, cit. Courteline, 1893. Add.DDL
- 1801 - A. Prévost, Cadet Roussel - Dagneaud, 40.
- 1817 - Merle, Préville et Taconnet - Dagneaud, 40.
- 1819 - «[...] drôle, bouffon, plaisant.» Boiste, Dict.
- 1820 - Sewrin, Les Amours du port au blé - Dagneaud, 40.
- 1852 - «Dans ma 3e partie, qui sera pleine de choses farces, je veux qu'on pleure.» Flaubert, Corresp., let. à L. Colet, 9 oct., 43 (Conard) - J.S.
- farce adj. non conv. AFFECT. "amusant" - TLF, 1801, Prévost. Add. DDL 3 (1801, A. Prévost)
- 1802 - «Ah ! Ah ! Ah ! qu'il est donc farce, not' savetier [...]» Saint-Firmin, Le Galant savetier, 18 - A.B.
- 1823 - «J'entrevoyais donc mille jolies choses très-farces.» La Vie de garçon dans les hôtels garnis, 44 - A.B.
- farce adj. non conv. AFFECT. "plaisant, amusant" - DDL 3, 1801 ; PR[77], 1802 ; FEW (3, 415b), GLLF, Lex.[75], 1832, Raymond ; TLF, cit. Flaubert, 1853 ; R, cit. Flaubert ; L, ø d. Add.DDL :
- 1786 - «DANDINET. [...] Est-ce que je n'ai pas pris, tout en arrivant, Monsieur pour mon oncle, moi ? Madame GRAPINEAU. Monsieur Trottin ! DANDINET. Oui, lui-même, n'est-ce pas farce ça !» [Ducray-Duménil], Les Deux Martines, 30 (Cailleau) - P.E.
- 1789 - «M. FLOCH. [...] avec sa perruque de travers, ça m'a l'air d'un aristocrate. LE CHEV. LA ROCHE. Aristocrate, tiens cet autre ! Ah ben oui, aristocrate, v'là le mot ; garçon, des couverts à ces Messieurs : ah ! mon Dieu, qu'ils sont farces, des aristocrates ! et mon habit bleu ! mettez-vous là, et n'en parlons plus.» Les Actes des apôtres, numéro 14, 8 - P.E.
- 1789 - «CATHERINE. [...] J' som's amoureus' de not' Roi / Et, ct' amant là m' plaît mieux, ma foi. JAVOTTE. Tu n'es pas dégoutée, ah ! ah ! ah ! oh ben oui, c'est pour toi que le four chauffe, et puis après tout, au reste du surplus, est-ce qui n'a pas sa Madame, not' bon Roi. CATHERINE. T'es farce, da toi ! de n' pas sentir c' que parler veut dire.» La Gazette des Halles, numéro 2, 4 - P.E.
- 1790 - «[...] comme ce petit image me paraît assez farce, j'ai envie de le faire peindre sur la porte de mon cabaret et de mon bousin ordinaire [...] toutes les caves, les cabarets, gargotes, gainguéttes, bousins, taudions, boucans et souricieres de Paris [...]» Sans Quartier , numéro 2, 2 et numéro 5, 7 - P.E.
- 1790 - «[...] l'histoire assez farce d'un bougre de calotin nommé Laval [...]» Hébert, Le Père Duchesne, A bas les cloches, 4 (EDHIS) - P.E.
- farce adj. non conv. AFFECT. "plaisant, amusant" - DDL 19, 1786 ; GR[85], 1801 ; FEW (3, 415b), GLLF, Lex.[79], 1832, Raymond ; TLF, cit. Flaubert, 1853 ; L, ø d. Add.DDL :
- 1784 - «Me. de Bonnieres, jeune avocat qui commence à acquérir de la réputation, qui étoit à table à côté de M. de la Reyniere, en voyant le public assister ainsi au souper, ne put s'empêcher de lui dire : en vérité, mon cher ami, cela devient trop farce, on va nous mettre aux petites maisons en sortant d'ici.» Bachaumont, Mém. secrets, t. 22, 78 (Londres, Adamson) - R.R.