BAHUT, subst. masc.
A.− AMEUBL. Grand coffre de bois souvent garni de cuir et de ferrures, à couvercle bombé, d'usage courant au Moyen Âge pour les transports ; ultérieurement tout meuble de forme ancienne servant surtout à serrer le linge ou les objets précieux. Coffre à/au linge ; parfois dial., huche à pain :
1. Les bahuts, monsieur, répliqua l'architecte, les bahuts, meuble obligé d'une maison moyen âge ! Le moyen âge et le bahut sont inséparables ! Le bahut, madame, ajouta-t-il, en se tournant vers Malvina, le bahut, c'est le coffre au linge, l'armoire à glace, la commode, le secrétaire de nos aïeux. Le bahut et le prie-dieu, voilà la grande ébénisterie du xive siècle ! Reybaud, Jérôme Paturot, 1842, p. 244.
2. Pour tous ces malheureux [le laboureur, le maçon, le soldat], la vie est résolue par du pain dans la huche, et l'élégance, par un bahut où il y a des hardes. Balzac, OEuvres diverses, t. 2, 1850, p. 253.
Rem. Ac. 1835 et 1878 notent le sens comme étant ,,vx``, Ac. 1932 comme ,,vieilli``.
− Au fig. et littér. Contenant :
3. ... je suis sûr, au contraire, que notre pauvre corps, ce bahut de misère, est un étui trop sale et trop matériel pour en soi renfermer un esprit immortel, ... Barbier, Satires, Le Secret de bien des gens, 1865, p. 43.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 2e quart xiiie s. « coffre à couvercle en dos d'âne » (Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, fo187 rods Gdf. Compl. : Fromont a fait le dame de fort cordez loiier, Si c'on li voit le sanc par les onglez raiier, Et puis sur .I. bahut l'on fait mettre et quergier), qualifié de ,,vieux`` ds Rich. 1710 ; d'où p. ext. b) av. 1850 « sorte de meuble ancien en forme d'armoire » (Balzac ds Lar. 19e : Un bahut sculpté. Ces vieux bahuts, aujourd'hui si recherchés par nos antiquaires, étaient l'arsenal où les femmes puisaient les trésors de leur toilette) (tlfi:bahut)