GIGUE, subst. fém.
Danse vive et gaie, originaire d'Angleterre ou d'Irlande. Danser une gigue. La gigue qui vient d'Angleterre, est ainsi nommée à cause des mouvements des jambes (Rougnon 1935, p. 171) :
... les gigues irlandaises, la danse nationale. C'est un trépignement des pieds et des mains, comme de nos Savoyards; les deux danseurs sont en face sur une petite planche. Danse rapide, ardente, tourbillonnante. Le premier épuisé se retire, un autre succède. Michelet, Journal, 1834, p. 138.
− P. méton. Air de musique sur lequel s'exécute cette danse. Jouer une gigue. Une gigue de Mozart (Amiel, Journal, 1866, p. 51).
− P. ext. Danser la gigue. Danser en sautant de manière désordonnée. Synon. s'agiter, gesticuler, se trémousser. Quelques bulles lâchées par cette masse confuse et blanchâtre qui remue très au-dessous du flotteur rouge, dansant sur place sa petite gigue (H. Bazin, Bur. mariages, 1951, p. 130).
[Avec un compl.] La gigue de. La gesticulation, le trémoussement de. La Madone (...) se mit à exécuter ce qu'il faut bien appeler la gigue des fesses (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 663).
Prononc. et Orth. : [ʒig]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1650 (Mén., s.v. gigot : Nous disons aussi gigue d'une pièce de lut qui est gaye) ; 1658 (Costar, Lettres, I, 333 ds Brunot t. 4, p. 476). Empr. à l'angl. jig « air d'une danse vive, danse vive » attesté dep. le xvies. (NED) et d'orig. inc., l'hyp. d'une orig. dans gigue1désignant un instrument de musique, notamment par l'intermédiaire du m. fr. giguer « folâtrer », ne pouvant être confirmée. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Brosman (P.W.). French giguer, ginguer. Z. rom. Philol. 1972, t. 88, pp. 119-125. (tlfi:gigue)