1. Odeur de sainteté
a) Odeur agréable exhalée par le corps de certains saints après leur mort :
3. Enfin, après la mort de la princesse, qui eut lieu en 1824, je crois, on reconnut que son cadavre exhalait l'odeur de sainteté et, bien qu'elle n'ait pas été canonisée, son intercession est invoquée par ses filles, dans certains cas. Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 196.
b) Expr. fig.
− Vivre, mourir en odeur de sainteté. Vivre, mourir en étant considéré comme un saint. L'une des chapelles contient le tombeau du dernier archevêque, mort en 1826 en odeur de sainteté (Michelet, Journal, 1835, p. 183). Elle a vécu jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans, je crois, en odeur de sainteté (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 311).
Fam. [Le suj. désigne une pers., parfois une chose] N'être pas en odeur de sainteté (auprès de qqn, dans un lieu, une collectivité). Être mal vu, ne pas être apprécié. Angélique n'était pas en odeur de sainteté dans sa famille (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 561). −Paraît que rue de Grenelle, la brandade n'est pas en odeur de sainteté, remarqua l'un (A. Daudet, N. Roumestan, 1881, p. 283).
[À la forme affirmative] Rare:
4. Un dimanche, Mmede Condamin (...) s'était entretenue avec lui pendant une bonne demi-heure. − Eh bien ! monsieur l'abbé, lui disait Mouret en riant, vous voilà en odeur de sainteté, maintenant... Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 987.
[Autre var.] Je ne vous ai pas en particulière odeur de sainteté (Aymé, Tête autres, 1952, p. 43).
2e moitié XVIIe s. en odeur de sainteté (Pellisson, Lettres historiques, t.1, p.131 ds Littré) ; 1672 mourir en odeur de sainteté (Godeau ds Rich. t. 2, 1688) ; 1835 n'être pas en odeur de sainteté auprès de quelqu'un (Ac.). (tlfi:odeur)