TARTEMPION, subst. masc.
Fam. ou péj. [Pour désigner qqn dont on ne connaît pas ou dont on ne se rappelle plus le n. ; pour remplacer le n. de qqn qu'on se refuse ou qu'on néglige de nommer clairement par dérision] Synon. de chose (v. chose2), machin. Famille Tartempion ; Madame, Monsieur Tartempion. Eh ! chose ! tu sais bien !... Bibelot ! Tartempion ! (Bouchor, 1880 ds Larchey, Dict. hist. arg., 2e Suppl., 1883, p. 152). Il n'avait pas coutume de se mettre en frais pour les taverniers (...) et les tartempions (Arnoux, Zulma, 1960, p. 248).
Prononc. et Orth. : [taʀtɑ ̃pjɔ ̃]. Avec majuscule ds Rob. 1985. Étymol. et Hist. 1839 (L. Huart, Tribulations de la garde nationale, in Le Musée pour rire, no56 ds Quem. DDL t. 19 : Tartempion Nicolas-Jean-Baptiste-Oscar, né à Paris en l'an de grâce 1793) ; 1879 (L'École des femmes, 31 juill., p. 98b, ibid. t. 17 : On dirait, à lire les listes, qu'il n'y a au monde que les Tartempions et les Trifouillards !). N. propre de fantaisie (peut-être comp. de tarte* et de pion2*), répandu par le Charivari qui mettait en scène, entre 1840-1850, les personnages imaginaires de Tartempion et Barbanchu (d'apr. Larchey, loc. cit.). Bbg. Quem. DDL t. 17, 19. (tlfi:Tartempion)
- Tartempion n.pr. péjor. APPELL. "nom donné à un homme quelconque" - TLF, 1839, Huart [d'apr. DDL 19] ; Rs, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1906.
- 1879 - «Vraiment, en cherchant bien, est-ce qu'on n'aurait pas trouvé des hommes plus distingués que tous les illustres inconnus de l'Officiel. On dirait, à lire les listes, qu'il n'y a au monde que les Tartempions et les Trifouillards ! [...] Il est vrai que la Légion d'honneur s'obtient si singulièrement !» L'Ecole des femmes, 31 juill., 98b - G.S.
- Tartempion n.pr. péjor. APPELL. - DDL 17, 1879 ; Rs, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1906. Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
- 1839 - «TARTEMPION (Nicolas-Jean-Baptiste-Oscar), né à Paris en l'an de grâce 1793, au mois de fructidor, nonidipotiron [...]» L. Huart, Tribulations de la garde nationale, in Le Musée pour rire, numéro 56 ; cf. aussi les numéros 57, 58, 59, 75, 76, 77 - P.E.
- 1843 - «[...] un de ses amis, nommé Tartempion [...]» L. de la Hodde, in R. critique, numéro 8, 1er juin, 52 - P.E.
- 1849 - «Lors de la fameuse journée du 15 mai, on sait qu'après l'envahissement de l'Assemblée, il se forma une infinité de gouvernements provisoires. On dressait des listes dans tous les cafés voisins du Palais-Bourbon. La bière et les ministères coulaient à flots. Tartempion sera à la guerre, Falempin à l'intérieur, et Barbanchu aura les finances. Que ferons-nous de Lapincheux ? Qu'on lui donne les postes.» R. comique, 10 mars, 260 - P.E.
- 1850 - «BRINDEZINGUES. - Annonce-moi donc, Tartempion ! (S'annonçant). Jean-Nicolas Brindezingues, dit La Soif !» Labiche, Les Prétendus de Gimblette, in Labiche, Théâtre, II, 153 (Garnier-Flammarion) - P.E.
- Tartempion n.pr. péjor. APPELL. - DDL 19, 1839, Le Musée pour rire [repris in DArg., TLF] ; GR[85], 1879 ; GLLF, 1906. • Tartampion - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
- 1834 - «ROBERT [...] (A Bertrand.) Tu mettras la clé chez le charcutier. BERTRAND. Chez monsieur Tartampion ? bon...» Cogniard frères, Au rideau ! ou Les Singeries dramatiques, 13a (Marchant) - P.E. (bhvf:Tartempion)