MOCO, subst. masc.
Vieilli, péj.
A. − Arg. des marins. Marin provençal, notamment de Toulon ou de Marseille (p. oppos. aux marins bretons dits ponantais). La Marine française se divise en deux grandes races : les Moco et les Ponantais, Bretagne et Provence, gens du Nord et gens du Midi (A. Daudet, Jack,t.2, 1876, p. 110). Tout était gageure et pari pour ce moco (La Varende, J. Bart, 1957, p. 49).
B. − P. ext., fam. Provençal. J'ai habité Marseille et je sais imiter l'accent des mocos (S. Boubée, Le Testament d'un martyrds France1907).
Prononc. et Orth. : [mɔko]. Formes mocco (L. Daudet, Médée, 1935, p. 231), moko (Richepin, Truandailles, 1891, p. 253). Étymol. et Hist. 1. Ca 1854 arg. des marins « marin toulonnais ou languedocien » (s. réf. ds Esn.) ; 1876 (A. Daudet, loc. cit.) ; 2. 1901 p.ext. « méridional » (Y. Nibor, La chanson des Cols bleus, p.105 : Des jeun's mocott' au frais minois [ici au fém.] ; av. 1907 (S. Boubée, loc. cit.). Orig. obsc. Ce sobriquet serait tiré d'une loc. prov. : soit em' acò, 'm' acò « avec cela, moyennant cela ; ensuite ; pourtant » fréq. employée par les Provençaux, et parfois prononcée 'm' ocò (Mistral t. 1, p. 872c, s.v. emé), soit coum'aco « comme ça » abrégée souvent en m'aco ou m'oco (Dauzat, Arg. guerre, 1918, p. 111). Cette hyp. est appuyée par le parallèle de chtimi*, qui sert aussi à désigner les habitants d'une région d'apr. des mots caractéristiques de leur parler (cf. Ch. Schmitt ds Z. rom. philol., t. 91, pp. 310-338). Selon Esn., moco serait tiré de mococo « singe du Mozambique » [en fait « sorte de maki de Madagascar », 1765 Buffon, Hist. nat. Quadrupèdes, t. XIII, p. 173], ou du néo-zélandais moko « tête tatouée » 1859, s. réf. [maori moko « sorte de dessin en tatouage, qui, reproduit sur un contrat, a valeur de signature », 1832-34 Dumont d'Urville, Voy. autour du monde, t. 2, p. 227]. (tlfi:moco)
- Ainsi appelés par leurs camarades, d'après l'expression patoise coum'aco (comme ça), abrégée souvent en m'aco ou m'oco (Dauzat1918)
- Orig. obsc. Ce sobriquet serait tiré d'une loc. prov. : soit em' acò, 'm' acò « avec cela, moyennant cela; ensuite; pourtant » fréq. employée par les Provençaux, et parfois prononcée 'm' ocò (Mistral t. 1, p. 872c, s.v. emé), soit coum'aco « comme ça » abrégée souvent en m'aco ou m'oco (Dauzat, Arg. guerre, 1918, p. 111). Cette hyp. est appuyée par le parallèle de chtimi*, qui sert aussi à désigner les habitants d'une région d'apr. des mots caractéristiques de leur parler (cf. Ch. Schmitt ds Z. rom. philol., t. 91, pp. 310-338). Selon Esn., moco serait tiré de mococo « singe du Mozambique » [en fait « sorte de maki de Madagascar », 1765 Buffon, Hist. nat. Quadrupèdes, t.XIII, p. 173], ou du néo-zélandais moko « tête tatouée » 1859, s. réf. [maori moko « sorte de dessin en tatouage, qui, reproduit sur un contrat, a valeur de signature », 1832-34 Dumont d'Urville, Voy. autour du monde, t. 2, p. 227]. (TLFi)
- Penser aussi à l'origine de mousse (cf. TLFi) : « soit au cat. mosso (« jeune homme » depuis 1342, Jaume I ds Alc.-Moll, et « apprenti marin » depuis 1406 ds Jal, s.v. moço), lui-même empr. (de même que l'ital. mozzo « apprenti marin » depuis 1602 d'apr. DEI) à l'esp. mozo; » (gb)