DÉCATIR, verbe trans.
A.− TEXT. [Le compl. d'obj. désigne une étoffe] Décatir (une étoffe). Lui enlever le cati*. Décatir un drap (Ac.).
B.− Au fig., fam.
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers. ; le sujet est abstr.] Décatir qqn. Lui faire perdre sa fraîcheur, son éclat, etc. Tu pourrais croire qu'aux yeux du monde, mon mariage m'a délustré, m'a décati (...) rassure-toi, je suis toujours à la mode (Augier, Gendre de M. Poirier, 1854, II, p. 223).
− Le plus souvent à la forme passive. On ne se reconnaissait même plus, tellement qu'on était bousculés, moulus, décatis par la fatigue et les émois (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 96).
2. Emploi pronom. réfl. S'enlaidir, en partic. avec l'âge, se faner :
... elle ne pouvait plus marcher près de quelqu'un, sans manquer de le jeter par terre, tant elle boitait. Naturellement, lorsqu'on se décatit à ce point, tout l'orgueil de la femme s'en va. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 729.
− P. ext. Vieillir, en accusant son âge. Commencer à se décatir.
Prononc. et Orth. : [dekati:ʀ]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1753 « démêler le poil d'une peau destinée à la fabrication des chapeaux » (Encyclop. t. 3, s.v. chapeau) ; 2. 1812 « enlever l'apprêt et le brillant d'un tissu » (Boiste); 3. 1870 « perdre de sa fraîcheur, de sa force (d'une personne) » (Lar. 19e). Dér. de catir* ; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 2. (tlfi:décatir)