BOUSINGOT, subst. masc.
− P. méton., HIST. [Au début de la Monarchie de juillet] Jeune romantique au costume négligé, souvent coiffé d'un chapeau de cuir bouilli et manifestant des opinions républicaines. Nous avons été émeutiers et bousingots (de coeur, si nous ne l'avons été de fait) (G. Sand, Correspondance, t. 2, 1841, p. 186).
P. ext. Anarchiste :
1. Je ne sais pas comment le gouvernement arrange cela, mais, ma parole d'honneur, monsieur, je ne suis pas jacobin, monsieur, je ne suis pas bousingot, je ne lui veux pas de mal, mais si j'étais les ministres, ma parole la plus sacrée, cela irait autrement. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 933.
PRONONC. − Seules transcr. mod. dans Passy 1914 [buzε ̃ ˑgo] ou [-gɔ] (à ce sujet cf. abricot) et dans Pt Lar. 1968 [busε ̃go] Littré et DG qui transcrivent le mot pour le XIXe s. notent [z] à l'intérieur du mot.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− II.− 1. 1832 bousingot nom des jeunes qui après la révolution de 1830 affectaient des opinions très démocratiques (Figaro, 12 mars dans Mat. op. cit.) ; 1832 (Ibid., 22 févr., ibid. : bousingot [...] Type né de l'émeute et de l'indépendance des coiffures, homme politique par la barbe, par la chemise et surtout par le chapeau ; physionomie de cuir verni qui se promenait dans la capitale). I dér. de bousin1* au sens de « tapage » et de « cabaret mal famé », avec suff. arg. -go(t), v. Esn., Sain. Lang. par., p. 497 et Nyrop t. 3, § 288, 2o. II peut-être dér. de I p. méton. et réinterprétation du suff. comme nom de pers. ou de chose (cf. Nyrop, loc. cit.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 7.
BBG. − Behrens D. 1927, p. 181. − Darm. 1877, p. 101. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 37. − Sain. Lang. par. 1920, p. 168, 495. − Teppe (J.). Les Bousingots. Vie Lang. 1969, p. 630. (tlfi:bousingot)