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faire la moue (depuis 1176) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

Révisé le 2023-04-11 03:10 | Discuter

Commençons par le principal : il s'agit d'afficher la vedette et la définition dans un bloc lisible et proprement encadré. On n'oubliera pas d'ajouter, si elles existent, les variantes de la vedette, la catégorie grammaticale et la date de première attestation.

la définition

faire la moue < □ faire la moue à qqun > #1176 #nom fém.

Bouder, marquer son dédain ou son insatisfaction en allongeant les lèvres ; mimique dubitative ; □ faire mauvaise mine à qqun, le repousser

Passons ensuite aux connexions avec d'autres pages de la famille de Bob. Nous indiquons d'abord la fréquence dans un joli rouge, puis les liens vers les pages d'index, de synonymie, d'usage, de morphologie, de famille, equecétéra, equecétéra. En général, on n'a pas toutes ces informations. On ajoute aussi des images si on a ça sous le coude.

Si on a des citations, on envoie toute la sauce, avec l'indication de la source, et la date, faut pas lésiner. Si rien ne s'affiche dessous, c'est qu'il n'y a pas de munitions pour cette notice et qu'on n'a pas voulu tromper l'client avec des citations bidonnées ou générées à coup d'IA.

les citations

De plus en plus fort, on affiche ci-dessous, quand la connaît (20% des notices en juillet 2025), la date de première attestion. C'est une information de haute valeur, qui a coûté de la sueur et des larmes et que vous ne retrouverez pas chez les concurrents. Avec la source s'il-vous-plaît et le nom de son modeste inventeur. Dans un bloc bien fait pour la mettre en valeur.

les dates

faire la moue existe depuis 1176 ; c'est la plus ancienne date relevée à notre connaissance.

●● Chrétien de Troyes, 1176 (TLFi)

❤️ Ici, c'est le moment psychologique, il faut actionner la générosité des visiteurs. « Mes z'amis, si vous connaissez une date ancienne, proche des origines, ne la gardez pas pour vous en Suisse et partagez-la plutôt dans la page de discussion, sans oublier d'indiquer la source exacte. Elle sera vérifiée et intégrée à la notice sous votre signature, et vous aussi deviendrez un petit héros de l'histoire du lexique français. »

Je vous confie le secret des dieux. Pour dater le vocabulaire, je secoue continuellement cette liste de pages jusqu'à ce qu'il en sorte quelque chose : ⧉ GLGallicaMDZArgojiHathiArchiveULB.

Hoho, non, on n'en a pas fini avec les dates. C'est un sujet trop important. Ici, dessous, c'est un petit graphique en barres qui prétend indiquer quand le mot qui motive cette notice a été enregistré. L'échelle horizontale, ce sont les années. La barre rouge verticale, c'est une attestation (ou plusieurs). Ça ne marche pas trop mal et c'est encore une exclu de Bob. J'ai ajouté le lien vers Google Ngram pour facilier les comparaisons.

graph (comparer : Ngram)

1176 1870 1844 1988 1995 1982 1901 1926 2003 1953

Ouf !!
C'était long, ou court. Ça dépend des notices. Il y en a qui sont très riches, et d'autres, la majorité, qui sont vraiment comme des miskines. Mais c'est normal. Bon. On peut dire que la définition à proprement parler elle est terminée et on peut s'en jeter un. Mais ne tardez pas, ce qui suit n'est pas là pour décorer. C'est utile aussi. D'abord, on liste les sources utilisées par Bob pour cette notice car rien n'est inventé.

les sources

Ensuite, on affiche les contribution des copains, quand elles existent (quelques milliers, presque toutes par RolandDeL 👏). En général, j'ai enregistré dans la définition la substantifique moelle des discussions.

les discussions

(preum's)

Bah non, personne n'a contribué !

Ayé. On arrive à la fin finale. Parfois j'ai collecté des informations concernant l'étymologie et c'est juste dessous qu'elles devraient se trouver ; et parfois aussi, j'ai recopié les parties utiles du TLFi, de la BHVF ou du Littré. Pas à la main ! Avec CTRL+C et CTRL+V.

L'étymologie et le TLFi

MOUE, subst. fém.
A. − Grimace que l'on fait en rapprochant et en allongeant les lèvres pour manifester notamment du dédain, de l'ennui, du scepticisme. Synon. lippe. Moue boudeuse, incrédule, méprisante ; moue de dépit. Au travers de ce joli sourire, je vois une petite moue qui m'effraie (Mérimée, Deux hérit., 1853, p. 103). Elle poussait les lèvres en une moue qui signifiait non, tandis que ses yeux disaient oui (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1409) :
. ... les lèvres [de la reine Marie-Antoinette] se serraient, puis se gonflaient doucement pour former cette fameuse moue autrichienne que, naguère encore, à Versailles, avant les temps de l'angoisse, les uns trouvaient divine et les autres intolérable. Duhamel, Suzanne, 1941, p.8.
− Loc. verb., fam. Faire la/une moue. Exprimer, par cette grimace, ses réticences, son mécontentement. Synon. faire la grimace*, la lippe*. Il prit mon cahier, le feuilleta, fit la moue et quitta la salle à manger, outré de retrouver sous ma plume les « bêtises » de mes journaux favoris (Sartre, Mots, 1964, p. 120).
B. − P. méton. Réticence, mauvaise humeur, mécontentement. Synon. bouderie. À cette époque, dans ce canton de la Charente, les négociants avaient vendu leur cognac avec une moue, sauvant le stock d'eau-de-vie; ils éprouvaient le besoin de se régénérer (Chardonne, Femmes, 1961, p. 45).
− Loc. verb., fam. Faire la moue à/sur qqn/qqc. Se montrer réticent envers, dédaigner, repousser. Synon. bouder. J'ai lu les Chansons des Rues et des Bois (...) le public leur fait la moue. Vainement une claque industrieuse s'évertue à les pousser (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 224). Le mari ayant d'abord fait la moue sur cet ancien financier louche, le trouvant trop mince personnage et d'une immoralité compromettante (Zola, Argent, 1891, p. 275).
Prononc. et Orth. : [mu]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. : mou, moût, formes de moudre. Étymol. et Hist. 1176 faire la moe « grimace qu'on fait en allongeant les lèvres, par dérision ou par mécontentement » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4504). De l'a. b. frq. *mauwa « moue », que l'on restitue d'apr. le m. néerl. mouwe, FEW t. 16, p. 544b. Fréq. abs. littér. : 509. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 952 ; xxes. : a) 1017, b) 855. Bbg. Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977, pp. 423-424. (tlfi:moue)