MORDIEU, interj.
Vx et littér. [Juron] Var. de morbleu. Je n'en suis pas encore à mendier mon pain. Mordieu ! voilà de l'or, messieurs, j'ai de quoi vivre (Musset, Coupe, 1832, p. 271). Mordieu ! murmura-t-il, nous sommes refaits, Rocambole et moi. Ils l'ont tué après lui avoir tout fait dire (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p. 516). Ruffin décidément, il faut que vous parliez autrement, car ces oreilles-là ne se débouchent plus. Urbain que tu es incrédule, mordieu ! écoute (Camus, Esprits, 1953, p. 457).
Prononc. et Orth. : [mɔ ʀdjø]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1672 (Mme de Sévigné, Lettres, éd. Monmerqué, t. 3, p. 18). Juron p. euphém. pour Mort de Dieu ! par la mort de Dieu ! ; cf. a. fr. par la mort et par les plaies (ca 1179, Renart, éd. M. Roques, 742) et par la mort dieue ! (1552, Rabelais, Quart Livre, chapitre 13, éd. R. Marichal, p. 84), v. aussi morbleu. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 301 (s.v. mordienne). Quem. DDL t.1 (s.v. mordienne). (tlfi:mordieu)