COMPARSE, subst.
A.− THÉÂTRE et ARTS DU SPECTACLE. Personnage jouant un rôle muet ou un rôle insignifiant dans les représentations scéniques. Un comparse de mélodrame (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 334). Un comparse avec une lanterne, un buisson et un chien, signifiaient le clair de la lune (Chateaubriand, Essai sur la litt. angl., t. 1, 1836, p. 216).
Rem. Suivant Lar. 19e : ,,Il ne faut pas confondre les comparses avec les choristes et les figurants ; les choristes et les figurants chantent dans les ensembles, mêlent leurs voix aux manifestations générales ; les comparses ne font rien que se montrer.`` Cette distinction ne semble pas confirmée par l'usage, même au XIXe s., comme l'atteste p. ex. ce passage de Balzac (Les Petits bourgeois, 1850, p. 39) : Véritables comparses de la grande comédie sociale, Phollion, Laudigeois et leurs pareils remplissent les fonctions de choeur antique. Ils pleurent quand on pleure, rient quand il faut rire. À l'origine, la différence réside plutôt dans le fait, signalé aussi par Lar. 19e, que le comparse est un personnage ,,engagé à la représentation et non à l'année, comme les autres figurants``.
Rem. Ds la docum., le mot est gén. du genre masc. quand il désigne une pers.; il prend le genre du mot auquel il se rapporte quand il désigne une chose (cf. supra).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃paʀs]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Subst. fém. 1669 « action de figurer dans un carrousel » (Ménétrier, Traité des tournois, p. 204 ds DG), réputé vieux dep. 1845 (Besch.) ; p. ext. au plur. 1740-55 « ceux qui figurent dans un carrousel » (Saint-Simon, XVIII, 332 ds DG) ; 2. subst. masc. et fém. 1798 « personnage muet figurant dans une pièce de théâtre » (Ac.) ; d'où 1832 fig. (Musset ds Revue des Deux-Mondes, 14 nov., p. 490). Empr. à l'ital. comparsa, d'abord « apparition » (dep. fin xvie-début xviie s., Bonciani ds Batt.), aux sens 1 dep. 2e moitié du xviie s. (Magalotti ds Tomm.-Bell.) et 2 dep. 1681 (Baldinucci ds Batt.), part. passé fém. substantivé de comparire (lat. vulg. *comparire, class. comparēre, a. fr. comparoir, s.v. comparaître). Fréq. abs. littér. : 107. Bbg. Boulan 1934, p. 27. − Hope 1971, p. 281. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 145. − Monnot (R.). Dat. nouv. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 224. (tlfi:comparse)