madame Michu & Mme Michu ; > M. Michu #nom propre
Nom classique de la commère, nom générique de la femme française très moyenne, prototype de la femme populaire française ; > nom générique de voisin
- À l'origine, Madame Michu est un monsieur. Un paysan fidèle à l'ordre établi découvert dans Une ténébreuse affaire, de Balzac. On a beau l'exécuter à la fin du roman, il renaît chez Zola, puis chez Alphonse Allais ou Aragon. Toujours en habit de cul-terreux, le pauvre Michu. Avec les années (et la misogynie !), sa femme est devenue plus connue que lui. Falote et pleine de bon sens, madame Michu s'est imposée en mètre étalon de la prétendue « lisibilité » dans le journalisme français, au même titre qu'un certain « John Doe » aux Etats-Unis ou que la célèbre « madame Coulibaly » en Afrique. À chaque pays sa (ou son) Michu ! preuve qu'on l'affectionne, l'individu standard jouit même d'une ribambelle d'autres surnoms, ici en France : la « mercière de Saint-Léon » pour messieurs Desgraupes et Lazareff, les célèbres pionniers du petit écran, ou encore le « pharmacien de Carpentras » (variante de la « veuve de Carpentras », qui incarne le client lambda chez les banquiers) pour le fondateur de l'Express, Jean-Jacques Servan-Schreiber. Relevant à l'origine d'une louable intention (les médias voulaient être compris de par tous), ces formules virent parfois au mépris de classe (« ma concierge », « ma boulangère »...) autorisant tous les nivellements. En particulier à la télé, où l'on ne s'interdit pas de penser que « la ménagère de moins de 50 ans » est à peine plus futée que son balai-brosse. (Tél3443)