CORNIAUD, subst. masc.
A.− Chien bâtard, ,,d'origine presque toujours inconnue, d'où cependant chiens courants et chiens d'arrêt ne sont pas exclus`` (d'apr. F. Vidron, Chasse, 1945, p. 117) qui, malgré sa bâtardise, a certaines qualités qui permettent son emploi comme chien de chasse. Il creuse, à l'aide de ses bâtards, de ses corniauds (...) ce terrier de lapin (Vialar, Fusil, 1960, p. 150).
− Péj. Chien de chasse de mauvaise qualité :
1. − Belle race ! avait dit Jean [au marquis], mais un corniaud tout de même ! − Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? − Un chien qui a peur ! Vialar, L'Homme de chasse, 1961, p. 208.
− P. ext. Chien non racé. L'innocent (...) qu'on apercevait toujours (...) remorquant au bout d'une ficelle un abominable corniaud (H. Bazin, Huile sur feu, 1954, p. 67).
− [En constr. d'appos., avec valeur d'adj.] Il élevait des chiens courniauds, bâtards de chiens d'arrêt et de chiens courants (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 87).
Prononc. et Orth. : [kɔ ʀnjo]. En plus de corniaud, 2 var. : corneau ds Lar. 20e, Rob. et Lar. Lang. fr. ; corniot ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. ainsi que ds Dub. (pour la docum. cf. Genevoix, Raboliot, 1925, p. 36). Noter également la var. région. courniaud. (cf. Pourrat, loc. cit.). Étymol. et Hist. I. 1655 corneau « chien mâtiné » (R. de Salnove, La Vénerie royale, p. 26) ; 1845 chien corniau (Besch.); 1925 corniot (Genevoix, loc. cit.); 1929 corniaud (Lar. 20e). I Orig. obsc. ; d'apr. FEW t. 2, p. 1199 b, dér. de corne* au sens de « coin » (ces chiens mâtinés étant proprement des chiens nés au coin d'une rue) ; suff. -eau*, dial. -iau, confondu avec -aud* et -ot*. Étant donné l'affinité sém. avec corne et cornard*, une ext. de sens à partir de corneau, corniaud « chien mâtiné » est moins probable. Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Hasselrot 20e s., p. 82. (tlfi:corniaud)