genreux (depuis 1860) – Définition avec Bob, dictionnaire d'argot

●● Il y a dans l'argot parisien un substantif qui chausse ces petits messieurs comme les chausserait un bas de soie. On les a baptisés « les esbrouffeurs. » L'esbrouffeur est un « genreux » élevé à la troisième puissance, Le Figaro, 22/07/1860 (Roland de L.) ●● Genreux est un mot qui n'est pas plus français que Gandin, Rameneur, Cocodès, etc. Il est plus nouveau seulement et appartient essentiellement au vocabulaire fantaisiste […]. Le genreux, c'est le gandin-ruolz. On le rencontre dans le Paris des gens riches et des étrangers, que composent les boulevards, les Champs-Élysées et le bois de Boulogne, ainsi que quelques rues somptueuses, telles que la rue de la Paix, de Rivoli, la rue Vivienne et enfin certains coins aristocratiques, parmi lesquels je citerai en première ligne le faubourg Saint-Germain. Cependant, le genreux ne fait point élection de domicile dans les endroits que je viens de citer. C'est à un cinquième des rues Saint-Denis ou du Temple, au fond d'une cour d'une maison des Batignolles ou de Montmartre qu'il faut aller fureter pour découvrir la mansarde dont il ne parle jamais sans dire mon appartement, et quelquefois même mon hôtel. Le genreux ne tient qu'à l'étiquette […] Le genreux n'a qu'un luxe, celui de la toilette, et il déploie plus de capacités pour l'atteindre, malgré ses modiques ressources, que le plus habile de nos financiers pour résoudre une importante question économique. Le genreux a généralement de quatre à cinq cents écus de rente. Il ne fait ni de l'art, ni de l'industrie, ni de la fantaisie, il fait du genre, Léopold Stapleaux, Le Genreux, Le Figaro, 30 septembre 1860 (gb)