A. − Vieilli. Avaler (un liquide) en l'aspirant. Humer un bouillon ; humer un oeuf (Ac.) ; humer un vin, une liqueur ; humer à longs traits, à petites gorgées. L'abbé n'avait plus faim, et il humait seulement avec lenteur le savoureux bouillon des choux, laissant le pain au fond de son assiette (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 87). Le repas fini, Octave allumait sa petite pipe et nous devisions en humant une tasse de café (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 182) :
1. ... en emportant un petit gobelet qu'il avait préalablement rempli d'un véridique whisky d'Irlande. Il se renfonça dans son fauteuil et huma lentement ce suc fermenté d'avoine et d'orge; un fumet prononcé de créosote lui empuantit la bouche. Huysmans, À rebours, 1884, p. 64.
Prononc. et Orth. : [yme] init. asp., (il) hume [ym]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. humer « boire en aspirant, gober, avaler » (Gl. de Raschi, 585 ds T.-L.) ; ca 1150 (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 7587) ; 2. 1366 « flairer (en parlant d'un animal) » des groins omer (Mir. de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXIV, 1136) ; 1611 « faire une aspiration, aspirer l'air » (Cotgr.) ; 1644 « aspirer avec délice » (Scarron, Typhon, I, 8 ds Richardson, s.v. : les dieux Humoient sans songer à malice L'exhalaison d'un sacrifice). Dér. de l'onomat. hum- exprimant une aspiration d'air. Fréq. abs. littér. : 417. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 337, b) 832; xxes. : a) 620, b) 662. (tlfi:humer)