D. − [Corresp. à poivrer C] Au fig. Qui est piquant, caustique, excitant ou grivois. Il la trouvait tout à fait tentante, dans son peignoir éclatant et doux, moins fine que l'autre (...) mais plus excitante, plus poivrée (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 75). Les légendes valaient les dessins [de Forain et Caran d'Ache], salées, poivrées, pimentées, à souhait (L. Daudet, Temps Judas, 1920, p. 49) :
2. Il allait dans le monde (...), y faisait la roue devant les belles dames complimenteuses, sans jamais leur faire la cour. Ne se permettant point près d'elles les plaisanteries hardies et les paroles poivrées, il les jugeait bégueules, et passait pour avoir bon ton. Maupass., Fort comme la mort, 1889, p. 23.
B. 1. 1761 poivré « (d'une oeuvre littéraire) assaisonné, relevé comme avec du poivre » (Voltaire, Lettre au comte d'Argental, 9 janv. ds Corresp., éd. Th. Besterman, t. 22, p. 446 : Avez-vous lu l'ouvrage...? Cela est poivré) (tlfi:poivré)
- poivré adj. non conv. CARACT. "fort, violent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
- 1791 - «[...] ces gens-là devoient nous tomber sur le dos sans rémission, et nous foutre une dandine diablement poivrée ; ils devoient entrer jusqu'à Paris, et nous passer sur le ventre comme sur des limaces ; nos armées de gardes nationaux, devoient être avalées comme des oeufs frais [...]» [Lemaire], 90e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 2 - P.E.
- 1792 - «[...] ce vieux jean-foutre-là, si j'étois à Londres, recevroit une dandine bougrement poivrée.» [Lemaire], La Trompette du père Duchêne, numéro 10, 3 - P.E. (bhvf:poivré)