ACADÉMIE, subst. fém.
ACADÉMIE, subst. fém.
P. méton. :
a) Représentation peinte ou dessinée d'un modèle nu, servant d'exercice dans les académies de dessin ou formant des études préparatoires à l'exécution de tableaux achevés :
18. ... si d'autres figures nues de la planche XLII [dans l'album Villard de Honnecourt] ne sont pas des académies d'après nature, je serais tenté d'y voir encore la copie arrangée de quelque bas-relief antique.
P. MÉRIMÉE, Études sur les arts au Moyen-Âge, 1870, p. 366.
b) Ce modèle :
19. Un bon garçon, cet Alexandre, dit Claude (...) il est superbe, le gredin; je l'ai vu nu, et s'il voulait me poser des académies, en plein air...
É. ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 621.
c) Fam. Corps, anatomie :
20. On peut ici satisfaire son goût pour l'académie humaine. Quantité de messieurs marchent complètement nus, ce qui fait détourner les yeux des Anglaises; ...
G. FLAUBERT, Correspondance, 1849, p. 135.
Rem. Arg. des écoles. Académie s'abrège parfois en aca pour désigner le dessin d'académie :
21. Le dessin d'académie est encore désigné par l'abréviation aca.
LÉVY-PINET 1894, p. 283.
Étymol. ET HIST. c) p. méton., à partir de « école de dessin », 1653 « exercice d'école dessiné d'apr. un modèle » terme de B.-A. (HILAIRE PADER, La Peinture parlante, p. 17 : Prens garde toutes-fois... que par l'anatomie Tels corps ne soient trop secs en ton académie. Note : Un académie. C'est une figure desseignée conformément au modèle qui est un homme que les peintres payent pour les servir en le despouillant tout nud et qu'ils mettent en acte c'est-à-dire en posture, d'où ledit Modelle ne doit bouger sans en advertir les escoliers qui desseignent dans l'Académie d'où leurs figures tirent leur nom) d'où p. ext. 1865 « le modèle lui-même » (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 22 mai 1865); 1849 « corps » « anatomie » terme fam. (G. FLAUBERT)