CHOUIA, CHOUÏA, CHOUYA, adv.
A.− Vieilli [Souvent en emploi interjectif] Chouia-chouia. Doucement :
... toujours quelque retardataire se présentait, enjambait le banc, et creusait, tant bien que mal, son trou entre deux corps, quitte à soulever autour de soi des protestations féroces : − Ah ! ben non, en voilà assez ! − Chouya ! Chouya ! Courteline, Le Train de 8 h 47, 1888, I, 6, p. 64.
Rem. 1. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. et Quillet 1965 s.v. chouïa-chouïa ou chouia-chouia. 2. On relève une autre expr. redondante chouia barca de sens assez indéterminé « assez, doucement » (cf. Moselly, Terres lorraines, 1907, p. 102).
Prononc. et Orth. : [ʃuja]. Chouia ds Quillet 1965 et Lar. encyclop. (qui signale qu'on dit aussi choueille). Écrit chouïa avec trémas ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et Rob. Suppl. 1970 qui ajoute la var. chouya. Noter que ds la docum. la forme répétée chouya ! chouya ! (supra ex.) est écrite sans trait d'union mais avec des points d'exclamation. Étymol. et Hist. 1. 1866 chouia interj. « attends, sois tranquille » (C. Carteron, Voyage en Algérie, Paris, p. 39) ; 1881 chouya ! « doucement » (arg. des soldats ds Esn.) ; 1881 chouia-chouia « comme ci, comme ça, tout doucement » (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., p. 98) Empr. à l'ar. magrébien šuya « un peu » (ar. class. šuwayya « id. », dimin. de šay' « chose, quelque chose ») (Dozy t. 1, 1967, p. 807b ; Freytag, Lexicon arabico-latinum, Hall, 1830-35, t. 2, p. 469 ; FEW t. 19, p. 173a ; Lanly 1962, p. 56, 57, 89 et 115). Fréq. abs. littér. Chouya : 10. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 156. (tlfi:chouya)