EMBÉGUINER, verbe trans.
Familier
B.− Au fig., péj. Occuper l'esprit tout entier en inspirant une passion excessive et déraisonnable. Tout ce qui tient une plume s'est donné le mot pour embéguiner le peuple (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 327). Dois-je la charité d'amour à toutes les pécores et donzelles qui ont la fantaisie de s'enamourer de moi ? Je suis trop bon (...) et je finis par être embéguiné (Gautier, Fracasse, 1863, p. 186).
− Emploi pronom. réfl. Il s'est embéguiné d'une étrange opinion (Ac.1798-1878).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃begine]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 2. 1593 [éd.] « tourner la tête de quelqu'un, l'enticher » ici pronom. (Sat. Men., Har. de M. de Lyon, p. 115, ibid.) ; 1625 « endoctriner sottement » (G. Naudé, Apologie, p. 472, ibid.). Dér. de béguin* ; préf. en-* ; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300. (tlfi:embéguiner)