CHALOUPER, verbe intrans.
Lang. fam. et arg.
A.− [Le suj. désigne une pers. ou très rarement un animal] Imiter en marchant ou en dansant le roulis d'une chaloupe. Des perches chaloupent au ras des enrochements (Genevoix, La Boîte à pêche, 1926, p. 104) :
Il [Maurice] devait tenir Zézette par la taille, sa casquette lui frôlait le chignon, et ils chaloupaient, tête contre tête, entre les passants. Sartre, Le Sursis, 1945, p. 18.
− P. ext. [Le suj. désigne un inanimé] Basculer. Tout chavire, tout chaloupe, tout s'affaisse, s'incline (Giono, L'Eau vive, 1943, p. 291).
Rem. On rencontre ds la docum. chalouper empl. transitivement au sens de « bousculer » (rare). Chalouper les barricades (cf. Id., Voyage en Italie, 1953, p. 193).
B.− [Le suj. désigne une pers.] Danser la chaloupe orageuse ou la valse chaloupée. Fernande « chaloupait » déjà que Renée restait là, (...) bousculée par les danseurs (Dabit, L'Hôtel du Nord,1929, p. 139).
− P. ext. Être débauché. Si tu embêtes ton enfant, (...) tu peux être assuré qu'elle chaloupera (Huysmans, Les Soeurs Vatard, 1879, p. 204).
Prononc. : [ʃalupe]. Étymol. et Hist. 1858 « danser la chaloupe » (Larch.). Dér. de chaloupe* « danse échevelée » ; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 3. (tlfi:chalouper)
- chalouper v.intr. arg. , non conv. DANSE "danser" - TLF, GR[85], DArg., 1858 ; Mat., 1864 [repris in GLLF] ; FEW (17, 84a), 1867, Delv.
- 1843 - «On apprit que Chicard, dans les plus folles nuits du carnaval, alors que les pièces de vingt francs ne valent plus vingt sous, s'en venait au bal en socques et en riflard, confiait le riflard et les socques à une ouvreuse de sa connaissance, et que ce prince des fous, qui n'était pas le plus fou des princes, chaloupait toute la nuit, aux yeux de la foule émerveillée, sans dépenser au delà de soixante-quinze centimes, prix d'une flûte et d'un petit verre...» M. Fournier, in Paris chantant, 54 (Lavigne) - P.E. (bhvf:chalouper)