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forum abclf » Parler pour ne rien dire » Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

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Messages [ 101 à 150 sur 650 ]

101 Dernière modification par éponymie (04-03-2016 21:42:24)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

L'Albert Robida auteur du Vieux paris de l'expo de 1900, nous gratifie d'un dessin du Chateau Rouge en 1895, dans son Paris de siècle en siècle, c'est à la page 328. mais tout préoccupé qu'il est du mythe de la belle Gabrielle, il ne nomme pas notre cabaret et mentionne seulement le "dernier des bouges".

Mais il faudrait aussi explorer son Coeur de Paris qui en est une version différente.

P.S.: dans une recherche, tout est affaire de mot-clés et "vieux paris" ouvre une impressionnante série de pistes à explorer et permet de découvrir de nouvelles images. La balade à la recherche du Chateau Rouge réserve encore des surprises.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Finalement, ce Chateau-rouge, à en juger par la documentation le concernant, fut connu, et peut-être fréquenté, par beaucoup de monde, si ce n'est du beau monde. Je n'ai pas assez suivi pour deviner si Victor Hugo aurait pu le connaître, mais c'est fou comme il fait penser à la Cour des miracles. Pardon pour l'ânerie que je viens certainement de dire.

Fille légère ne peut bêcher.

103 Dernière modification par éponymie (05-03-2016 09:04:04)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Sur la fin il représentait la cour des miracles comme le Vieux Paris de l'expo représentait le Paris disparu. Entre son exil à Jersey et sa mort, je ne crois pas qu'Hugo y  ait jamais mis les pieds. Il est parti un petit peu avant que le troquet ne devienne fréquentable par d'autres personnes que des aventuriers aventureux.

Mais la lecture des faits divers du quartier, et de la rue en particulier, dans les années 60 et 70 fait effectivemment penser à la cour des miracles. Et c'était déjà ainsi avant son exil quand la Guillotine n'existait probablement pas encore.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Abel Boyer a écrit:

Comme vous le savez, Wikipedia est une encyclopédie à laquelle chacun peut contribuer, ne serait-ce qu'en corrigeant les fautes d'orthographe. Ce sera plus utile de le faire directement sur leur site que de signaler la faute, évidente, ici.


Ce n'est pas une faute d'orthographe, mais de syntaxe : le complément essentiel de lieu est repris de redondante façon par un (inutile) anaphorique. C'est amusant, on croirait une chanson populaire.

Pour la date, les quatre derniers chiffres sont deux appels de note suscrits en petits caractères dans l'original. Le copié-collé les a transformés.

Lez copié/collé aurait dû, soit importer le texte de la note, soit effacer ces chiffres parasites.
Ici encore, l'occasion de rigoler était trop belle pour la laisser perdre en ces temps moroses.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

P'tit prof a écrit:

Lez copié/collé aurait dû, soit importer le texte de la note, soit effacer ces chiffres parasites.

Bien sûr, dans un monde idéal, on a le temps de se relire !

106 Dernière modification par éponymie (05-03-2016 15:04:33)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Puisque vous prenez le temps de vous y cherchez les puces, nous pouvons aussi supposer que vous  lisez ce fil. C'est gentil. Merci smile

http://www.ec-verville-mennecy.ac-versailles.fr/IMG/gif/bagarre_village_gaulois.gif

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107

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un triste épisode en aout 1872 :

http://img4.hostingpics.net/pics/629499187208151.jpg
http://img4.hostingpics.net/pics/842459187208152.jpg

Le propriétaire de l'époque s'appelait Antoine Trichard, il fera faillite moins d'un an plus tard, en mai 1873 (ici le Rappel publie la cessation de paiement, la faillite l'est par le Journal des  débats politiques et littéraires) :

http://img4.hostingpics.net/pics/58005618730521Cessationdepaiement.jpg

Quand au fameux monsieur Cadoux, il n'aura pas été propriétaire longtemps et vendra sa moitié de l'établissement entre le 7 et le 10 décembre 1878 à un monsieur Debrabant :

http://img4.hostingpics.net/pics/67410018781212venteCadoux.jpg

Le père  Trollier entrera donc en scène quelque part entre 1873 et 1883.

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108 Dernière modification par éponymie (17-03-2016 10:25:41)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bibliographie de tous les textes cités traitant du Château Rouge et de son quartier, je commençais à avoir du mal à m'y retrouver :

  • 1848, 30 juin : Journal des débats, message 110, officier tué devant le 57 rue Galande lors des journées de juin

  • 1860 : Les dessous de Paris, Alfred Delvau, message 75, description du quartier

  • 1869 : Paris, ses organes, sa fonction et sa vie, Maxime du Camp, message 76, mention de la Guillotine

  • 1869, 27 juin : Journal des débats, message 110, reprise de l'article du Journal des débats du 30 juin 1848

  • 1872, 15 aout : Le XIXe, message 107, décès au cabaret, sans mention du nom

  • 1873, 17 mai : Journal des débats politiques et littéraires, message 107, faillite du propriétaire Trichard

  • 1875, 23 février : Le Petit Journal, Quelques gargottes, message 87, mention du Château de la Guillotine avec brève description

  • 1876 : Les mystères du nouveau Paris, Fortuné du Boisgobey, message 76, mention de la Guillotine

  • 1878, 25 octobre : Le Gaulois, message 85, mention du Château-Rouge

  • 1878, 12 décembre :  Archives commerciales de la France, message 107, passage de propriété de Cadoux à Debrabant

  • 1879, 11 aout : Le Figaro, Le cabaret de la rue Galande, Albert Wolff, message 111, description du Château-Rouge

  • 1880, 14 juin : Le Petit Parisien, message 112, blessure de Debrabant lors d'une rixe

  • 1881 : Revue des deux mondes, La misère à Paris, comte Othenin d’Haussonville, message 75, description du quartier et brève description du Château-Rouge

  • 1882 : Paris horrible et Paris original, Georges Grison, message 67, description du Château-Rouge

  • 1883 : Bouche cousue, Fortuné du Boisgobey, message 76, mention de la Guillotine

  • 1883 : Paris Étrange, Louis Barron, message 64, description de la salle du Sénat du Château-Rouge

  • 1883, 11 septembre : Le Figaro, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du Château-Rouge

  • 1883, 12 septembre : La Lanterne, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du "Théâtre-Rouge"

  • 1883, 13 septembre : Le Radical, message 109, découverte d'un cadavre dans la cour du "Théâtre-Rouge"

  • 1883, 1er décembre : Archives commerciales, message 112, passage de propriété de la veuve Debrabant au père Trolliet

  • 1885, 6 janvier : Le cri du peuple, Ferdinand Chastan, message 60, article jugé outrageux par les fils Ballerich

  • 1885, 4 juin : Le Matin,  message 69, rafle de la police au Château-Rouge

  • 1885, 7 juin : Le Petit Parisien  message 83, mention de la légende (notoriété) récente du Château-Rouge

  • 1886 : Grande encyclopédie - inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Volume 8, message 84, mention du Château-Rouge et de son ancien nom “La Guillotine”

  • 1889 : Nuits à Paris - Notes sur une ville, Rodolphe Darzens, message 59, message 121, description du Château-Rouge

  • 1889 : Le magasin pittoresque, V.C. Tabur, message 28, brève description du Château-Rouge

  • 1889 : L'illustration, 2 gravures, message 63, message 89, salle des morts et salle réservée aux femmes

  • 1891 (édité en 1895) : Journal des Goncourts, tome 8e, message 63, mention de Huysmans et de Lorrain et de leur connaissance du Château-Rouge

  • 1893 : Le chansonnier populaire Aristide Bruant, Oscar Méténier, message 37, Méténier “édite” une chanson sur Montparnasse sur une table du Château-Rouge (épisode qui remonterait à avant 1885)

  • 1893 : Buveurs  d'âmes, Jean Lorrain, message 122, Un soir qu'il neigeait, nouvelle

  • 1895 : Paris de siècle en siècle, Albert Robida, message 101, brève mention du Château-Rouge, dernier des bouges, avec dessin

  • 1897 : La mendicité, Georges Berry, message 39, première description détaillée des fresques du Château-Rouge

  • 1898 (réédité en 1901) : La Bièvre, les Gobelins, saint Séverin, Huysmans, message 8message 97, mention des dessins bucoliques de la seconde salle du basmessage 63, les différentes salles, Pierre Trollier, les dessins de la salle au premier étage (la salle des morts), messages 65 et 66, les nuits au Château-Rouge et ses clients; les femmes et les fêtes qui dégénèrent, message 68, les rixes au Château-Rouge, message 94, rue Galande et Château-Rouge,

  • 1898, 30 septembre : Le Matin , Victor de Cottens, message 70, l'enfer de pacotille du quartier Saint-Séverin pour touristes fortunés

  • 1899, 6 mai : Le Monde Illustré, message 113, annonce de la démolition du Château-Rouge et description

  • 1899, 12 juin : Le Gaulois, message 71, ce qui sera conservé du Château-Rouge

  • 1899 : Revue des revues, volume XXIX, Au pays de Misère, les bouges de Paris, Frédéric Loliée, message 78, description d'une scène de visite au Château-Rouge des touristes fortunés

  • 1900 : Mémoires, Rossignol, message 58, brève mention des peintures murales et du fait qu'elles sont récentes

  • 1900 : L'ami des monuments et des arts, numéro 81 message 92, exposition de la commission municipale du vieux Paris au pavillon de la ville de Paris de l'exposition universelle de 1900, photographies ou reproductions du Château-Rouge présentées

  • 1900 : Exposition universelle de 1900 – le Vieux Paris, guide message 93

  • 1909, 10 janvier : La Vie Illustrée,  message 83, un peintre Peuvrier inconnu, auteur possible des fresques du Père Lunette (également auteur au moins de la peinture de la Guillotine du Château-Rouge ?)

  • 2012 : L'invention du vieux Paris, Ruth Fiori message 93

Les sites et blogs, on en croise énormément dans les recherches, peu sont cités  (il faut attendre le message 94 de glop pour voir citer l'inévitable Autour du père Tanguy par exemple) :

Les 3 cartes postales :

Je ne fais pas un rèpertoire de toutes les photos et dessins...

Je signale que Vidocq dans ses mémoires de 1844 parle d'un bouge de la rue Galande qui s'appelle le Drapeau Tricolore. Je n'en ai pas trouvé trace.

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109 Dernière modification par éponymie (06-03-2016 17:20:30)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Et un autre nom encore, après la Guillotine et le Château de la Guillotine, voici le Théâtre Rouge. C'est en septembre 1883 dans deux articles, un de la Lanterne du 12 septembre, l'autre du Radical du lendemain. Nouvelles recherches en perspective.

http://img4.hostingpics.net/pics/31092318830912assassinatLaLanterne.jpg

http://img4.hostingpics.net/pics/52907818830913assassinatLeradical.jpg

Toutefois dans le Figaro du 11 :

http://img4.hostingpics.net/pics/40241518830911LeFigaro.jpg

Décidément,il semble que c'est bien l'affaire Ballerich de 1884 qui contribuera à faire connaitre de tous le nom du Château Rouge.

WWW

110 Dernière modification par éponymie (07-03-2016 20:59:02)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Le futur Château Rouge fut témoin de l'Histoire le 24 juin 1848, lors des journées de juin réprimées dans le sang par la toute jeune IIe République, le Figaro en fait le récit 21 ans plus tard :

http://img15.hostingpics.net/pics/95755518690627LeFigaro.jpg

Le récit est repris du Journal des Débats du 30 juin 1848.

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111 Dernière modification par éponymie (07-03-2016 11:35:34)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Et voici dès 1879 la plus ancienne description détaillée que je connaisse de notre estaminet. Elle est d'Albert Wolff et devait faire partie d'un ouvrage en préparation que je n'ai pas encore retrouvé. C'est dans le Figaro du 11 aout 1879.

Le propriétaire y est qualifié de mannezingue (variante de malzingue), le mot désigne tant l'établissement que son propriétaire. On a l'impression à en lire la description qu'il s'agit déjà du père Trollier. Ce qui n'est pas incompatible avec ce que nous savons des changements de propriété.

Wolff semble dire que l'ètablissement remonte au début des années 40 (les Mystères de Paris, d'Eugène Sue), rappelons qu'en 1844, dans les Vrais mystères de Paris, Vidocq parle du Drapeau tricolore de la rue Galande. Wolff précise également combien le monde de la Maub' est inconnu aux Parisiens.

J'ai hésité à publier la photo de l'article qui prend 3 colonnes à la Une et me semblait un peu gros à afficher. Si ça doit poser un problème pour ABC, je le retire. Il me semble que les conditions d'utilisation de la BNF sont respectées.

Il est consultable sur Gallica ICI.

http://img15.hostingpics.net/pics/53922818790811leFigaro.jpg

Une semaine plus tard, le Figaro publiera un article sur le père Lunette.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

On a l'impression à en lire la description qu'il s'agit déjà du père Trollier. Ce qui n'est pas incompatible avec ce que nous savons des changements de propriété.

Hé bien non. Monsieur Debrabant (j'ai failli croire que père Trollier était un surnom) n'aura été propriétaire que 5 ans au maximum, il aura connu son lot de déboires comme ici en 1880 :

http://img15.hostingpics.net/pics/15455418800614LePetitParisien.jpg

Espérons pour lui qu'ìl est mort dans son lit : le 1er décembre 1883, c'est sa veuve qui vend le troquet et c'est le père Trolliet qui devient - enfin - propriétaire. C'est donc lui qui connaitra les grands-ducs :

http://img15.hostingpics.net/pics/27287018840224Archivescommerciales.jpg

Les propriétaires successifs depuis au moins le début des années 70 sont donc Trichard, Cadoux, Debrabant et Trolliet.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

glop (message 97) a écrit:

Ces salles que nous avons vues sont peuplées de birbes ; celle où dorment, au rez-de-chaussée, les ivrognes et qui est connue sous le nom de salle des Morts, une sorte de cave abjecte et noire, et surtout remplie, elle aussi, par de vielles gens ; quant aux jeunes, ils s’entassent dans le seconde salle en bas, peinte de paysages dont le dessin balbutie et dont les couleurs divaguent ; ils représentent des prairies, un clocher d’église, une rivière, un pont sur lequel s’avance une noce

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 … f165.image

J'ai la réponse, il s'agit apparemment d'un état ultérieur du cabaret avec des peintures dans une autre salle que celle de la guillotine, la grande salle, qui n'ont probablement pas été jugée dignes d'un souvenir photographique avant destruction (raisons politiques ?). Voici ce qu'en dit le Monde Illustré du 6 mai 1899 :

http://img15.hostingpics.net/pics/76811018990506LeMondeIllustr.jpg

Et je pourrais bien avoir une autre réponse : regardez le numéro sur le tonneau, il semble que ce soit un numéro d'archive et que lit-on ? 1792, ça ne vous rappelle rien ?

Et les représentations de forçats en Nouvelle-Calédonie, là où tant de communards ont été exilés...

Il va falloir que je remette à jour la "bibliographie". ces deux derniers jours ont été particulièrement riches en trouvailles.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Le propriétaire y est qualifié de mannezingue (variante de malzingue), le mot désigne tant l'établissement que son propriétaire.

À ma grande surprise, le mot est même dans le TLF :
http://www.cnrtl.fr/definition/mannezingue

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Inversement, j'ignorais totalement malzingue si mannezingue m'est familier probablement par Zola.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

116

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Ce n'est pas  Eugène Sue qui a contribué à répandre ce type de vocabulaire avec l'immense succès de ses Mystères de Paris ?

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Pas ce mot, mais d'autres oui, comme pipelet ou chourineur.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Effectivement, je ne faisais que me fier à la référence du TLF  - 1844 mannezingue (Dict. arg. «Myst. Paris», p. 30) - qui n'est pas bonne. L'ouvrage est sur Gallica mais point de mannezingue à la page 30, ni ailleurs (la recherche en mode texte sur le site du projet Gutenberg ne donne rien non plus).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74272s/f5.image

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Et voici dès 1879 la plus ancienne description détaillée que je connaisse de notre estaminet. Elle est d'Albert Wolff et devait faire partie d'un ouvrage en préparation que je n'ai pas encore retrouvé. C'est dans le Figaro du 11 aout 1879.

L'article de Wikipédia sur Wolff pointe sur des pdf de Gallica sur lesquels la recherche ne fonctionne pas. L'ouvrage en question date de  1885 : L'écume de Paris (page 29)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k215332q/f38.image

mais la Lanterne le (re-)cite en entier dès son numéro du 14 décembre 1884 (pages 1 et 2). Bien évidemment, l'affaire Ballerich y est pour quelque chose.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

mais la Lanterne le (re-)cite en entier dès son numéro du 14 décembre 1884 (pages 1 et 2). Bien évidemment, l'affaire Ballerich y est pour quelque chose.

L'affaire Ballerich (ou de la rue de Grenelle) y sera pour quelque chose - c'est bien le passage sur le Château Rouge qui est intégralement cité par la Lanterne - mais la première recension de l'ouvrage de Wolff date du 10 octobre 1884 dans la Presse. Et ne parlait pas du tout de la rue Galande.

Je pense que c'est la coïncidence de la sortie de l'ouvrage de Wolff et de l'assassinat de Mme Ballerich (le 27 novembre 1884) qui a lancé la légende du Château Rouge, a fixé définitivement le nom parmi les journalistes et du coup parmi les Parisiens et fait de l'article de Wolff le prototype de tout ce qui sera publié ensuite sur le cabaret, alors qu'il était passé relativement inaperçu 5 ans auparavant.

Pierre Trolliet, cité comme "M. T..." avant l'Affaire, finira par devenir le "père Trollier". Lui qui ne devait pas diférer beaucoup de son prédécesseur Debrabant ("M. D..." dans les articles), vivant commodément et presque bourgeoisement sur la misère des autres, deviendra comparse de la mise en scène de sa gargotte. J'ai toute une batterie d'articles en besace mais je veux finir de remanier la "bibliographie" avant d'en publier une sélection.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un lien vers le chapitre de Nuits à Paris de Rodolphe Darzens dont mercattore parlait dans son message 59. D'où je suis, je ne vois pas le contenu de son lien.

https://archive.org/stream/nuitsparis00 … 2/mode/2up

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Le Château Rouge dans le décor de cette nouvelle de Jean Lorrain (1893) qui nous présente un potentiel Jack l'Éventreur, un mari souteneur inconscient et une malheureuse moitié terrorisée (pp. 174-185). On s'y croirait.

https://archive.org/stream/buveursdmes0 … 4/mode/2up

Un petit peu d'argot à traduire.

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123 Dernière modification par éponymie (26-03-2016 17:56:53)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Dans le supplément littéraire du dimanche du Figaro du 7 mars 1885, tout un article sur les garnis permettant de passer la nuit pour quelques sous. C'est aux pages 38 et 39, histoire de se plonger dans l'ambiance de l'époque :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2 … quot;.zoom

La  bibliographie du message 108 est mise à jour sans l'année cruciale 1884, pour ce faire il faudra copier le tout dans un nouveau message, je le ferai si on tourne la page smile

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bonjour,

Quelle belle moisson !

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Sur le Chateau-Rouge, je m'aperçois que plusieurs documents ont encore disparu. Je les ai en sauvegarde, mais puis-je les replacer dans les messages originaux et comment ? Merci.

126

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Les messages ne sont plus modifiables que durant 48 heures. Mettez donc vos documents sur un hébergeur d'images, faites un ou plusieurs nouveaux messages et on en profitera pour republier la bibliographie du message 108 (qui pointe sur les messages liés au documents). J'ai moi aussi des images non publiées mais il faudrait que je prenne le temps de bien revoir tout ça.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

D'accord. Merci.

128 Dernière modification par mercattore (21-08-2016 23:56:39)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Reprises de messages antérieurs dont les documents afférrents avaient disparu.


Messages 1 et 57

http://img4.hostingpics.net/pics/431706FRESQUECHATEAUROUGE.jpg

Je pense que cette fresque murale (et d'autres) ornait l'ancien cabaret pour purotins le Au Chateau-Rouge , rue Galande, Paris 5ème.


Message 23  


http://img4.hostingpics.net/pics/625061PEINTURESMURALESChteauRouge.jpg

Autre fresque.


Message 62

http://img4.hostingpics.net/pics/669344CHATEAUROUGEEBA2.jpg

Le Château-Rouge, rue Galande. Entre la crémerie et le tabac, l’entrée donnant accès à l'allée menant au cabaret.
(photographie d’Eugène Atget (1857-1927).
Source : gallica.bnf.fr.


http://img4.hostingpics.net/pics/302646CHATEAUROUGEINTAPOSTER.jpg

A gauche, le perron d’entrée du cabaret (destruction en été 1899).
(photographie d’Eugène Atget). Source : gallica.bnf.fr


Message 63

http://img4.hostingpics.net/pics/171182LASALLEDESMORTS2.jpg

La salle des morts du Château-Rouge. Gravure de l’Illustration (1889)


Message 66

http://img4.hostingpics.net/pics/145294CHATEUROUGEdessin1894.jpg

Dessin de Jules-Adolphe Chauvet (1894)
(source : gallica.bnf.fr)


Message 67


En bas du message.  Note : Plusieurs chapitres ne figurent pas dans Paris horrible & Paris original, édité par la Maison Ramsay, en 2011. C’est la raison de la légère modification du titre dont le et a disparu, remplacé par l’esperluette &.


http://img15.hostingpics.net/pics/912447PARISHORRIBLEReprint.jpg

Réédition de l’édition originale. Editions Maxtor. 2012 (broché, 336 pages).


Message 74

Informé de la destruction future du Château-Rouge, M. Pierron, agent-voyer en chef de la ville de Paris, fit prendre une série de photographies du cabaret. Elle fut remise à la Commission du Vieux Paris. Parmi ces photographies : la salle du rez de chaussée, la 2ème salle du rez-de-chaussée, la salle des visiteurs, le dortoir au premier.
En voici un aperçu, malheureusement de piètre qualité.


http://img4.hostingpics.net/pics/461901CHATEAUROUGEINTERIEUR1.jpg

Salle d'entrée.


http://img4.hostingpics.net/pics/937900CHATEAUROUGEINTERIEUR5.jpg

Légendé, 2ème salle.


http://img4.hostingpics.net/pics/563468CHATEAUROUGEINTERIEIR6.jpg

2ème salle.


http://img4.hostingpics.net/pics/610845CHATEAUROUGEINTERIEUR3.jpg

Légendé salle des visiteurs. C’est probablement la salle que l’on appelait le Sénat (3ème salle du rez-de chaussée). Dans Paris étrange, Louis Baron la signale sans décoration, mais c’était quinze ans auparavant.


http://img4.hostingpics.net/pics/925485CHATEAUROUGESENAT2.jpg

Salle des visiteurs. A gauche, on reconnait le panneau peint du message 23.

.
http://img4.hostingpics.net/pics/709099CHATEAUROUGEINTERIEUR2.jpg

Légendé dortoir du 1er (appelé aussi salle des morts, plus rarement salle des cadavres )


http://img4.hostingpics.net/pics/886783CHATEAUROUGEDEMOLIATGET.jpg

Le Château-Rouge est tombé. A l’extrême gauche, étayage du bâtiment qui le jouxtait (n°55). Le tenancier du cabaret à touché 55000f d’indemnité d’expropriation pour cause d’utilité publique.
(photographie d’Eugène Atget. Musée Carnavalet).


http://img4.hostingpics.net/pics/902078RUEGALANDEPHOTO.jpg

Rue Galande. Fléchée en rose, l’entrée du Château-Rouge.
(Photographie d’Eugène Atget).

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Messages n’ayant pas un lien direct avec le Château-Rouge mais faisant partie du sujet.


Message 12

http://img15.hostingpics.net/pics/922553PERELUNETTEROLL.jpg

Cabaret du Père Lunette, 4, rue des anglais (Paris Vème). Photographie agence Roll (sd).
(source gallica.bnf.fr)


http://img15.hostingpics.net/pics/719083PERELUNETTEMODERNE.jpg

Le local existe toujours et une enseigne a été replacée sur la devanture.


Message 68

http://img15.hostingpics.net/pics/789201BASRELIEFSAINTJULIEN.jpg

Le bas-relief au dessus du Studio Galande (copie).


http://img15.hostingpics.net/pics/205807ENSEIGNEORIGINALEJULIEN.jpg

L’original, au début du XXème siècle.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

OK. J'ai 8 articles à publier pour l'année 1884 dont 5 sur l'affaire Ballerich (nous en aurons ainsi fait le tour). J'essaye de le faire dans la semaine si les doublets ne me distraient pas trop.

Je mettrai ensuite à jour la bibliographie et, finalement, ce ne serait pas mal de recenser les illustrations.

Vous n'avez pas trouvé d'autres cartes "Vieux Paris" de l'expo de 1900 ?

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Bonsoir,

Non, je n'ai pas trouvé d'autres cartes, malgré des recherches. Donc, comme vous l'avez indiqué, le recensement est de trois cartes. Il est dommage qu'elles ne soient pas numérotées, comme certaines séries de cpa, nous aurions su le nombre de cartes (8/10, par exemple).

132 Dernière modification par éponymie (23-08-2016 01:24:25)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Je me repique au jeu et trouve une ligne à ajouter dans la bibliographie :

gb message 58 page 3 a écrit:

Il n'est jamais trop tard pour participer. Dans ses Mémoires (1900), Rossignol parle du Château-Rouge, p. 136. À propos des scènes murales, il ne s'étend pas et signale juste :
« Depuis peu, le local s'est enrichi d'une nouvelle chambre plus petite, qui possède, elle aussi, son exposition de peinture. C'est l'affaire de madame Ballerich, assassinée par Gamahut et Midy (d'anciens habitués de la maison), qui fait les frais de l'exhibition. »

En 1889 (ou plus probablement avant : le livre en est déjà à sa troisième édition), le journaliste Hugues le Roux (1860-1925) a l'honneur d'avoir le brigadier de la sûreté Gustave-Amand Rossignol (il a aussi écrit un dico d'argot, évidemment répertorié sur ABC) comme guide. C'est dans le Chemin du Crime à partir de la page 295 :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 … orts"

P.S.: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 … quot;.zoom

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133 Dernière modification par éponymie (23-08-2016 02:29:46)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Un texte daté du 23 avril 1882, dans La Vie à Paris de Jules Claretie (1840-1913) : Debrabant, le prédécesseur de Trolliet exploite la légende de Gabrielle d'Estrées propriétaire du Chateau Rouge (mais on en parlait déjà en 1865, page 25).

Brève description et bien entendu, pas de fresques à l'époque. Mention du Sénat comme dans l'ouvrage de Grison de la même année (qui ne parle pas de la Belle Gabrielle), c'est la première fois.

On découvre également que le Drapeau Tricolore de Vidocq était probablement un autre établissement.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6 … ouge"

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

La légende de Gabrielle d'Estrées, rue Galande, rejoint celle du Château-Rouge de Montmartre, qui lui est  souvent attribué aussi. On sait aujourd'hui qu'elle n'a été propriétaire ni de l'un, ni de l'autre.

Donc, Debrabant exploite le filon Gabrielle d'Estrées, et Trolliet celui de l'affaire Gamahut.

135 Dernière modification par éponymie (23-08-2016 12:31:51)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Oui, mais ce qui est curieux dans cette histoire, c'est qu'en 1865, le Château-Rouge ne s'appelle pas encore ainsi (ou alors il n'y en a encore aucune trace, ce qui est un peu surprenant) et Gabrielle tourne déjà autour du 57 rue Galande.

P.S.: Gabrielle d'Estrées est comme Napoléon, elle a dormi partout. Outre, le 57 rue Galande, le XIXe siècle lui attribue pas moins de 5 maisons dans Paris, une rue Saint Martin, une rue de la Tissanderie, une rue de l'Arbre Sec, une rue Saint Honoré (emplacement de l'actuel oratoire) et la dernière dans la rue Fromentel, puis rue Chartrière, actuelle rue Lanneau, c'est la plus proche de la rue Galande mais elle était bien plus haut sur la Montagne Sainte Geneviève. Et je ne parle pas des maisons en banlieue (Pré-Saint-Gervais, Bourg-la-Reine, etc.).

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136 Dernière modification par mercattore (23-08-2016 16:46:13)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Oui, mais peut-être a-t-elle beaucoup déménagé ? Ou alors, comme à Montmartre et rue Galande, certaines adresses sont peut-être des légendes.


Eugène Aget a photographié, en 1906, le 59 rue Galande, commerce contigu au 57 (ex Chateau-Rouge). On s'aperçoit qu'il ne fait plus TABAC, qu'il est restaurant, et qu'il fait REFUGE DE NUIT. Il a donc pris la succession de son ancien voisin. Atget mentionne en regard de son document :  Le Petit Château-Rouge.

http://img15.hostingpics.net/pics/818036PETITCHATEAUROUGE.jpg

Source : gallica.bnf.fr


http://img15.hostingpics.net/pics/524356PetitCha770teauRouge.jpg

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

C'était pas elle qui portait les bagages.

Voici l'année 1884, avant l'assassinat de madame Ballerich, c'est la routine :

http://img15.hostingpics.net/pics/52566118840117LeFigarorixe.jpg

(Le Figaro du 17 janvier, nouvelle reprise par le Radical le lendemain).

On commence à parler de l'ouvrage de Wolff à paraitre sans se préoccuper plus que ça du Chateau Rouge :

http://img15.hostingpics.net/pics/72534318841031LaPresserecensionlecumedeParis1.jpg
http://img15.hostingpics.net/pics/78985218841031LaPresserecensionlecumedeParis2.jpg

(La Presse du 31 octobre 1884)

Il se trouve que le 2 novembre, les Annales politiques et littéraires reprend intégralement l'article sur le Chateau Rouge . L'assassinat survient le 11 novembre et notre article est de nouveau repris en décembre par la Lanterne mais le hasard n'y est plus pour grand-chose.

éponymie page 5 message 119 a écrit:
éponymie message 111 a écrit:

Et voici dès 1879 la plus ancienne description détaillée que je connaisse de notre estaminet. Elle est d'Albert Wolff et devait faire partie d'un ouvrage en préparation que je n'ai pas encore retrouvé. C'est dans le Figaro du 11 aout 1879.

L'article de Wikipédia sur Wolff pointe sur des pdf de Gallica sur lesquels la recherche ne fonctionne pas. L'ouvrage en question date de  1885 : L'écume de Paris (page 29)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k215332q/f38.image

mais la Lanterne le (re-)cite en entier dès son numéro du 14 décembre 1884 (pages 1 et 2). Bien évidemment, l'affaire Ballerich y est pour quelque chose.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Finissons de documenter l'affaire : les journaux se font écho de l'assassinat de madame Ballerich le 28 novembre. Voici l'article du Radical du 30 novembre :

http://img15.hostingpics.net/pics/59723018841130LeRadicalaffaireBallerich.jpg



Les premiers suspects ne tardent pas à être arrêtés (la Presse du 1er décembre) :


http://img15.hostingpics.net/pics/21819518841201LaPresseaffaireBallerich1.jpg
http://img15.hostingpics.net/pics/49182618841201LaPresseaffaireBallerich2.jpg
http://img15.hostingpics.net/pics/36580918841201LaPresseaffaireBallerich3.jpg



Le 9, c'est le tour de Gamahut (La Justice)


http://img15.hostingpics.net/pics/99893918841209LaJusticeaffaireBallerich.jpg



Monsieur Trolliet (qui n'est pas encore le père Trollier mais un anonyme et respecté M.T.) ne sort pas indemne de l'affaire (la Presse du 14)


http://img15.hostingpics.net/pics/37231718841214LaPresseagressioncontreTrollieraffaireBallerich1.jpg
http://img15.hostingpics.net/pics/63125418841214LaPresseagressioncontreTrollieraffaireBallerich2.jpg



Gamahut passe aux aveux le 15 :


http://img15.hostingpics.net/pics/72248418841215LaJusticeaffaireBallerich.jpg

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139 Dernière modification par mercattore (23-08-2016 16:45:00)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Long texte de WOLF, en effet.

La Justice indique bien l'arrestation de Gamahut dans la Nièvre, contrairement à divers blogs et sites l'indiquant au Château-Rouge. Je crois l'avoir déjà mentionné.

Après son arrestation, Gamahut a été obligé d'aller à la morgue avec le chef de la sûreté, Louis Kuehn, et des policiers. D'après la presse de l'époque il n'en menait pas large devant le corps de Mme Ballerich.


http://img15.hostingpics.net/pics/964305GAMAHUTmorgue.jpg

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

mercattore a écrit:

La Justice indique bien l'arrestation de Gamahut dans la Nièvre, contrairement à divers blogs et sites l'indiquant au Château-Rouge. Je crois l'avoir déjà mentionné.

Oui, oui, bien entendu. Mais je trouvais que l'on n'avait pas suffisamment illustré l'affaire Ballerich elle-même - vous avez surtout parlé de ses conséquences en 1885 avec l'affaire des fils Ballerich - alors qu'elle s'est révélée si importante pour le Chateau Rouge.

Gabrielle d'Estrées était décidément à la mode au XIXe, elle fit couler beaucoup d'encre, on lui consacra un opéra et en 1829, on a publié ses mémoires apocryphes en 3 tomes. Comme on a trouvé un balcon à Juliette à Vérone, on lui trouva des maisons à Paris.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Les articles de presse sur l'affaire Gamahut étaient indispensables smile
En écrivant « l'avoir déjà mentionné » je repensais à la sempiternelle erreur que font sites et blogs sur l'arrestation de Gamahut. On copie sur le voisin !

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

On brade les cartes postales des peintures du Château-Rouge.
Mais je crois qu'il est trop tard. Dommage.

Journal Le Matin. 02/09/1901.


http://img15.hostingpics.net/pics/297961ANNONCECPACHATEAUROUGE.jpg

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Jolie trouvaille et pièce unique, on ne la trouve qu'une seule et unique fois cette annonce. Pas moyen de savoir qui était ce Charbonnier.

Et que dites-vous de ceci dans la Presse du 24 avril 1899 :

http://img15.hostingpics.net/pics/11729118990428LaPresse.jpg

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144 Dernière modification par éponymie (24-08-2016 18:20:26)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Il est fort possible que vous ayez trouvé au moins l'illustration prototype d'une des cartes postales perdues :

mercattore a écrit:

http://img15.hostingpics.net/pics/964305GAMAHUTmorgue.jpg

éponymie page 3 message 78 a écrit:

Dans cette optique, on peut effectivement imaginer qu'il ait fait exécuter ses fresques pour faire "couleur locale". Un récit - Au pays de Misère, les bouges de Paris (Frédéric Loliée, 1855-1915) - tiré de la Revue Mondiale datant au plus de 1899, plus probablement d'avant (volumes 28-29, pp. 137 à 139), en tout cas largement inspiré d'un autre article publié en 1887, il illustre comment cela fonctionnait (le texte débusqué par regina y faisait aussi allusion). Notre guillotine y figure :

Une fresque grossière s'y dessine. La peinture est digne du cadre. C'est une guillotine appuyée sur des centaines de têtes de morts, et toute noire du vol des corbeaux. D'autres tableaux répondent à ce sujet macabre. En face, on voit deux gendarmes arrêtant un vigoureux criminel, tout éclaboussé de sang. Ailleurs, c'est un assassin pris de remords, que l ' on confronte avec sa victime et qui tombe à genoux devant elle. Plus loin, enfin, des vautours se se baignent dans un flot de sang humain .

.

C'est à la page 139 : https://archive.org/stream/larevuedesre … 0/mode/2up

Au fait, où donc l'avez-vous trouvée ? De quand date-t-elle ? De l'affaire Gamahut (que j'ai impudemment baptisée affaire Ballerich) ? Il est possible que d'autres dessins de l'époque aient été repris pour exécuter les peintures murales.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Mais oui, mais oui. Tra-la-la-la-lère ! Le dessin correspond exactement à la peinture murale endommagée que l'on voit au fond sur la 4e photo associée au message 74.

http://img4.hostingpics.net/pics/610845CHATEAUROUGEINTERIEUR3.jpg

Je vous remercie de me laisser l'honneur de le dire mercattore, mais je soupçonne fortement que vous le saviez déjà. Belle modestie.

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Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

éponymie a écrit:

Il est fort possible que vous ayez trouvé au moins l'illustration prototype d'une des cartes postales perdues :

http://img15.hostingpics.net/pics/964305GAMAHUTmorgue.jpg

Ailleurs, c'est un assassin pris de remords, que l ' on confronte avec sa victime et qui tombe à genoux devant elle. Plus loin, enfin, des vautours se se baignent dans un flot de sang humain . 

C'est à la page 139 : https://archive.org/stream/larevuedesre … 0/mode/2up

Au fait, où donc l'avez-vous trouvée ? De quand date-t-elle ? De l'affaire Gamahut (que j'ai impudemment baptisée affaire Ballerich) ? Il est possible que d'autres dessins de l'époque aient été repris pour exécuter les peintures murales.

C'est un dessin de Henri Meyer, illustrateur connu à l'époque. Il est paru dans le Journal Illustré daté du 28 décembre 1884.

Hé bien non ! je n'avais pas vu que cette peinture au fond du Sénat était semblable au dessin de H. Meyer. Heureusement que vous avez un regard aiguisé.

147 Dernière modification par éponymie (24-08-2016 22:52:00)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Hé bien, je crois que l'on peut reconstituer le décor du sénat en s'aidant de La mendicité de Berry (1897) et de Au pays de Misère de Loliée (1899).

En entrant, à gauche, la guillotine et les figures de votre deuxième photo de la salle (elles sont différentes de votre deuxième carte postale), puis sur la paroi suivante face à la porte, l'arrestation de Gamahut (d'un dessin de Meyer ? Le style semble proche), face à la guillotine, au fond de la salle, la confrontation de Gamahut avec sa victime et sur la paroi face à la scène de l'arrestation et sur laquelle s'ouvrait la porte, il devait y avoir les vautours flanqués de deux figures féminines (troisième carte postale) et les figures de votre deuxième carte postale (de part et d'autre de la porte, les figures encadrant ainsi aussi la guillotine ?).

Cela ferait 6 tableaux en tout. Donc 6 cartes postales.

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148 Dernière modification par mercattore (25-08-2016 09:01:48)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Nous ne connaissons actuellement que trois cartes postales. Impossible de savoir quelles autres peintures ont pu faire l'objet d'une édition en carte. Le casse-tête provient de l'absence d'un éditeur, sa mention aurait permis de faire une recherche plus approfondie.


Quotidien Le Matin. 29/08/1898. Extrait d’un article de Solness.
Le passage sur la salle des morts du Château-Rouge est…disons cocasse.

LES BOUGES.

Il y a encore, en effet, des endroits curieux à explorer, mais ils ne sont pas là où la tradition les place, là où la renommée les signale. Chercher le « Lapin blanc » d'Eugène Suë et les tapis-francs du temps de Louis-Philippe dans le centre de Paris équivaudrait, pour un étranger, à se rendre au palais Royal afin d'y rencontrer la foule des oisifs, des viveurs, des femmes cherchant l’aventure et des joueurs désespérés ou joyeux encombrant les restaurants ou s'enfonçant dans un endroit écarté pour s'y faire sauter la cervelle, ainsi qu'il est rapporté dans les oeuvres de Balzac.

Les établissements des halles ne sont plus du tout les endroits pittoresques et dangereux décrits par les romanciers d'autrefois. Les restaurants Bordier, Baratte, le Père Tranquille, le Pied de mouton sont des établissements tout à fait paisibles, manquant même un peu d'animation.
Le Grand Comptoir, Sausserousse et le Caveau sont les derniers refuges des noctambules et surtout des miséreux. La clientèle n'y est plus du tout composée de bambocheurs venant terminer devant une douzaine d'huîtres et une soupe à l'oignon les libations de la nuit. Il n'y a presque plus de bouges sérieux à Paris. La tournée des « grands-ducs » a fait disparaître ces repaires et en a changé le personnel. On sait qu'une des distractions favorites des grands-ducs de Russie Alexis et Vladimir, de passage à Paris, était de se faire promener par un inspecteur de la sûreté — généralement l'agent Rossignol – dans les cabarets réputés suspects et pittoresques.

A l'exemple des grands-ducs, des caravanes d'artistes, de cocottes, de clubmen, de grandes dames et même de paisibles bourgeoises, accompagnées de leurs maris, de leurs frères ou de leurs amis, commerçants, fonctionnaires, avocats, notaires, se sont organisées assez régulièrement en vue de visiter le célèbre Père Lunette, rue des Anglais, ou le Château rouge, avec sa salle des Morts. Mais qu'est-il arrivé ?
C'est que l'affluence des visiteurs dans ces deux établissements les a transformés en une sorte de musée Grévin ou de Chat noir crapuleux. La police, pour protéger les élégants pèlerins, a doublé ses surveillances. Logiquement, les malfaiteurs ont décampé, cherchant des endroits moins à la mode pour combiner leurs coups ou se régaler après une affaire fructueuse.

On n'a plus eu sous les yeux qu'une sorte de figuration loqueteuse, qui accourait dès qu'une bande de touristes était signalée. Le poète Fernand, troubadour du lieu — un cadet de Gascogne qui n'a pas réussi — accordait sa guitare et chantait un rondeau descriptif du cabaret. Des femmes dépenaillées et des éphèbes vicieux, abrutis par l'alcool représentaient, aux yeux des visiteurs impressionnés, MM. les bandits de Paris. Ses comparses faisaient la quête et, la recette empochée, retournaient à leurs affaires, à leurs plaisirs, à leur sommeil. Quelques-uns rentraient dans leur famille. Ces prétendus assassins n'étaient que des mendigots. Ils venaient dans le cabaret qualifié de sinistre jouer honnêtement leur rôle d'assassin sans ouvrage et se retiraient, paisibles, comme un artiste qui  touché son cachet, sa soirée finie.

Au Château rouge, vaste cabaret sombre, divisé en deux salles, la représentation changeait. On ne chantait pas. Le décor était sombre, et le spectacle macabre. Les visiteurs avaient la distraction de considérer, sur des planches inclinées, des cadavres couverts de guenilles, allongés comme dans une morgue. Tous ces morts se dressaient sur leur séant à un signal donné par le patron et tendaient la main en poussant des exclamations pitoyables. On partageait la recette avec le tenancier, les visiteurs sortis.

Pas un de ces truands avachis par la misère n'aurait eu la force ni le courage de donner un coup de couteau. Les belles visiteuses frissonnaient, cependant, comme si elles s'étaient trouvées en face de Vacher ou de Ravachol et faisaient vider dans ces pattes amaigries et tremblantes la bourse de leur cavalier. Quand on sortait de là et qu'on revoyait les becs de gaz de la rue tranquille, avec des sergents de ville à chaque porte, on respirait et l'on était fier comme si l'on était échappé de quelque caverne farouche pleine de brigands.
Les vrais bouges actuels les repaires dangereux où le reporter américain aurait pu se faire dévaliser plus sérieusement, mais d'où il aurait rapporté des impressions suffisamment colorées se trouvent dans des quartiers beaucoup plus neufs que les Halles et la place Maubert. Voulez-vous, si le goût vous en dit, que je vous indique quelques endroits d'excursions scabreuses et d'observations pittoresques ?

C’est d’abord le pont Caulaincourt et les cabarets qui l'avoisinent ; ensuite, les cabarets dans le voisinage du Moulin-Rouge, puis l’Oeil crevé, place Moncey, le cabaret auprès des omnibus, au bas de l'avenue de Clichy, un ou deux coins de la rue Lévis, et, par-dessus tout, les guinguettes, riantes le jour et sinistres la nuit, des berges de Billancourt, que Jean Lorrain, plein de compétence, a décrites avec une précision qui n'excluait pas la poésie.
Tout se transforme aujourd'hui, et, de même qu'il n'existe plus d'estaminets littéraires où l'on voyait les gens de lettres pérorer et travailler en savourant la demi-tasse ou la chope, comme au café de l'Europe, au Tabouret, au Procope, à la brasserie  des Martyrs, au café de Mulhouse et au café de Madrid, il n'y a plus de cabarets spéciaux où rencontrer les «Mohicans de Paris ». MM. les assassins et voleurs professionnels n'ont plus de bouges attitrés. Il faut venir d'Amérique pour chercher encore aux Halles les salons du crime.

Source : gallica.bnf.fr

149 Dernière modification par éponymie (25-08-2016 11:11:38)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Oui, à rapprocher du texte de Loliée de 1899.

Encore Rossignol ! Il avait été blessé assez grièvement par deux fois à ses débuts dans le cadre de son travail, c'est ce qui je suppose avait permis de le lancer. Je me demande ce que devait penser cet homme que ses diverses promotions portaient en fin de carrière à jouer les cicérones pour des journalistes en mal d'articles et de frissons et de riches oisifs. Flatté, agacé, comblé par sa position sociale, ennuyé ?

Je me demande si le personnage en bas à droite sur votre carte postale ne pourrait pas justement être lui (quelque peu dégarni).

http://img15.hostingpics.net/pics/729856ChateauRougefiguresdtail.jpg

Comparez avec ce portrait du Voleur llustré du 18 novembre 1886 :

http://img15.hostingpics.net/pics/86795418861118levoleurillustrRossignol.jpg

Je parierai que la scène de l'arrestation est copiée d'un dessin de Meyer publié entre le 9 et le 28 décembre 1884. Le Journal illustré de cette période n'est pas disponible sur Gallica, il faudrait chercher ailleurs.

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150 Dernière modification par éponymie (25-08-2016 19:27:38)

Re : Cabaret «Au Château-Rouge», rue Galande, à Paris

Et le dico d'argot de Rossignol était illustré par Weber (seulement la couverture, pas d'illustrations à l'intérieur)

http://www.languefrancaise.net/dev6/uploads/Argot/R/Rossignol1900/rossignol-dictionnaire-argot-1901-000.jpg

Je me dis que le porte-monnaie des grands-ducs aura arrondi les fins de mois d'autres personnes que Trolliet et Rossignol. Quel business... Je m'interroge un peu moins sur ce dernier lol

Si les peintures sont toutes inspirées de dessins de meyer, en s'aidant des diffèrents textes, on pourrait retrouver petit à petit toutes les personnes représentées, il faudrait relire tous les textes mais il me semble que j'ai déjà croisé la femme à la pipe.

P.S.: mon regard, n'est pas si aiguisé, les figures sur la photo de la salle du sénat sont celles de la deuxième carte postale. les reprèsentations connues ne sont plus que 5.

http://img4.hostingpics.net/pics/625061PEINTURESMURALESChteauRouge.jpg

http://img15.hostingpics.net/pics/165233SalleduSnatdtail.jpg

On se rend compte au passage que ces cartes postales sont de très mauvaises copies, la guillotine et les vautours devaient être plus impressionnants.

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