Sujet : Praticité : pour ou contre ?
Sujet conflictuel évoqué dans un autre sujet, celui-ci. À compléter selon les envies ici.
Non connecté Se connecter S'inscrire
forum abclf » Pratiques linguistiques » Praticité : pour ou contre ?
Pages 1
Sujet conflictuel évoqué dans un autre sujet, celui-ci. À compléter selon les envies ici.
Pourtant, rien de bien grave : on prend l'adjectif «pratique», et +i(ci)té, comme on fait avec commode, commodité.
A ceci près, gb, qu'on ne dit pas commodicité (de commode). Bon, allez, je suis un peu de môvaise foi, puisque praticité (de pratique) est plutôt construit comme modicité (sur modique), voire merdicité (sur merdique: pourquoi pas ? ).
Blague à part, ce qui me paraît décisif dans l'argumentation de gb sur ce néologisme, c'est l'argument de l'utilité: ce mot, cette expression, sont-ils utiles, clairs et compréhensibles, pertinents et discriminants par rapport à d'autres termes voisins ou apparentés ?
En un mot, ce terme est-il nécessaire car nous n'avons rien de mieux à proposer ?
C'est un peu pour cette raison que, après de mûres et longues réflexions, après l'avoir entendu tous les jours au moins cinq ou dix fois, j'ai décidé de reconnaître pour mon usage l'expression "ne ... pas ... que" dont il été récemment question dans ce forum.
A ce sujet, je ne peux résister à l'envie de vous communiquer ceci:
" Des grammairiens ont accusé l'Académie d'avoir gardé après-dînée, parce que la dînée étant un repas fait en voyage ne peut exprimer le dîner ordinaire. Mais l'Académie n'a fait ici qu'enregistrer un usage qu'il n'est plus loisible de changer. "
et plus loin
" On a reproché à l'académie d'avoir mis après-soupée, attendu que soupée n'est pas usité. Mais l'Académie a enregistré, et elle a bien fait, l'usage tel qu'il est. "
Même si ce n'est pas exactement le sujet, cela nous montre comment évolue notre langue (et les autres, probablement) du fait-même des gardiens les moins enclins à la nouveauté !
Erratum:
l'expression " ne ... pas ... que " dont il a été récemment question.
Erratum […]
Un erratum, quand on peut modifier ses messages… tu avais hâte d'atteindre la barre des 100 messages, Piotr ? Je plaisante !
Je pense qu'il faut se montrer prudent dans la création de nouveaux mots. La prémisse à l'effet qu'un nouveau mot se crée losqu'on en a besoin est un peu vrai puisqu'il n'y a qu'à entendre la mutitude de «perles» qu'inventent les petits enfants à l'époque des premières phrases... mais ça ne veut pas obligatirement dire que ce sont des créations utiles et nécessaires pour l'ensemble de la francophonie.
Le mot «praticité» m'irrite à la fois la vue et l'ouie. Concernant la publicité cité en exemple on n'avait qu'à dire «Voici un accessoire pratique». Dans cet exemple, on le ressent bien, le mot pratique demeure peu éclairant. J'ai toujours pensé que l'un des avantages de langue française était la multitude de mots qu'elle mettait à notre disposition. Alors, pourquoi ne pas en profiter «voici un accessoire quotidiennement utile, fonctionnel, versatile et convivial ».
Le mot «praticité» me résonne pédant... l'oeuvre d'un érudit emprunté qui complique un mot pour mieux le servir comme argument d'autorité.
Il faut être très prudent et je pense effectivement qu'une connerie répétée par un million personne demeurera toujours une connerie! Toutefois la question demeure: sommes-nous devant une connerie?
La grande présence de «praticité» sur «la toile» est troublante ...on dirait bien qu'à l'usage ce nouveau mot va s'imposer. Par contre, je ne vois, pour l'instant, ce mot que sur «la toile» concernant les commerces et les entreprises. Ce mot a-t-il ou descendra-t-il dans la rue? Là sera son vrai baptême!
Je viens de tomber sur ce site par hasard après avoir taper dans un moteur de recherche le terme "praticité" que j'hésitais à employer dans un texte devant être publié. J'ai fini par lire la chaîne des réflexions et réponses et j'ai finalement renoncé à l'employer car : il est phonétiquement difficile à énoncer et très laid à entendre, il n'apporte rien de plus que le mot fonctionnalité dont la "musique" est infiniment plus souple et, comble de l'horreur, il a tout du verbiage technico-informatique qui me fait horreur.
Je ne trouve rien d'anormal à praticité. Il suit la règle. Comme pratique est un adjectif très commun, il faut bien un substantif pour indiquer la qualité de ce qui est pratique. Les substantifs en -té sont innombrables. Qui s'étonnerait qu'on en ait faits à partir de fluide, visqueux, tranquille, laïque, étanche? Pratique comme contraire de théorique n'a pas besoin qu'on le transforme en substantif. Mais dans son autre sens, c'est à dire commode, facile à utiliser, c'est un mot qui suit les mœurs de notre siècle, et je trouve normal qu'il donne naissance à un substantif élaboré, pour une fois, de façon française.
On peut enfin dire que «praticité» est de le Petit et dans le Grand Robert, attesté depuis 1984 (Goncourt).
Em português : PRATICIDADE. Sem problema!
J'employais le mot praticité de façon naturelle jusqu'à ce qu'on me fasse remarquer qu'il n'existait pas !! Je vérifie et surprise : mot inconnu. Pourtant je trouvais son emploi logique et je ne lui donne pas tout à fait le même sens que fonctionnalité. Et pour les puristes qui le trouvent vilain à entendre, il n'est pas pire que "procrastination" ou "ergastule" (qui n'ont rien à voir !!).
Le pratique ou, pourquoi pas, la "praticité" ?
Personnellement cela ne me choque pas.
...le mot praticité [...]. Pourtant je trouvais son emploi logique et je ne lui donne pas tout à fait le même sens que fonctionnalité.
Avec 110 000 occurrences googléennes et l'adoubement présidentiel, pour sûr qu'il existe ! Il n'y a pas, àma, d'inconvénient majeur à l'utiliser voire même à le faire rentrer dans les dictionnaires usuels. Cela éviterait d'utiliser une périphrase pour traduire l'anglais practicality .
Bookish ! faut-il encore rappeler que ce n'est ni Gougeule ni un nain élyséen qui président aux destinées de notre langue ?
J'ai déjà dit dans ce fil (au # 2) ce qui me paraît justifier l'acceptation de ce néologisme ; le fait, comme le note Gb, qu'il soit entré au Robert (mais pas au TLFi) suffit, en confortant cette position, à me réconforter.
«praticité» est dans le Petit et dans le Grand Robert, attesté depuis 1984 (Goncourt).
Chacun aura évidemment rectifié : il s'agit bien de 1894 (et non 1984) ... en tout cas ce n'est pas dans G. Orwell
Bookish ! faut-il encore rappeler que ce n'est ni Gougeule ni un nain élyséen qui président aux destinées de notre langue ?
Piotr ! faut-il rappeler que ce «nain élyséen» a été démocratiquement élu Président ? «Les destinées de notre langue» ? Comme tu y vas ! et sur le ton de l'admonestation, qui plus est. Pour sûr qu'une entrée au Petit Robert prime sur les stats d'occurrence de Google. Quoique , si on y réfléchit... les mots français doivent-ils vraiment figurer dans les dictionnaires avant d'investir la langue parlée ?
Demander la permission aux lexicographes peut-être ?
Il a certes été élu, mais pas pour ce boulot-là.
Moi je veux bien que l'on débate de l'utilité d'un mot, de sa pertinence... mais je tiens a rappeler que si la langue anglaise domine a ce point la langue francaise c'est justement car elle vie et que personne ne se soucis de savoir si un mot est correcte ou non. L'anglais pioche dans toutes les langues et ce depuis toujours, et il se modifie en permanence, pour autant les Anglais ou Américains ne sont pas moins intelligent, et leurs livres sont tout aussi bon.
Merci de votre autorisation et félicitations pour votre orthographe toute personnelle. Mais où est le rapport avec le sujet ? («praticité»).
Ça y est : « praticité » a quitté les pages du Robert et s'est extirpé de laToile pour arriver, et par écrit s'il vous plaît, dans la rue !
L'autre jour, achetant mon poisson au rayon frais d'une grande surface, je tombe en arrêt devant l'emballage de mes filets de panga : un truc moderne, argenté, fermé par un côté adhésif ; on est loin du papier journal de mon enfance. Et sur le bidule ... pardon, le paquet, inscrit en lettres de feu : Fraîcheur, Hygiène, Conservation, Praticité !
C'est la rue qui a raison ...
J’avoue être tombé sur cet "angle mort" de la langue Française si je ne puis dire, lorsque j'ai vu voulu par curiosité, histoire d'enrichir mon vocabulaire, trouver plus de synonyme à ce mot...
Et quel fût mon étonnement quand je vis que sur le site même de larousse.fr, ils ne proposaient que 2 mots à cette alternative.
Connaissant la richesse de notre belle langue je ne pu que m'en étonner effectivement ...
Et le fait est qu'au fond, on peut le prendre sous différents angles, par praticité on entend par le fait qu'une chose est pratique , commode , et du coup, si on veut pousser dans le vice de l’interprétation on va être tenté de dire commode comme commodité, et du coup les commodités ne veulent plus dire la même chose, on peut l'entendre comme une commodité, dans le sens d'un usage qu'il est bon de faire dans un moment donné, face à telle situation envers quelque chose...(il est d'usage...) la frontière est floue avouez le...
En fait la langue Française est riche très riche même suivant le contexte un terme peut avoir plusieurs significations tout simplement, et je pense que le Larousse ou autres Officiels des langues font de telle sorte de ne pas se répéter surement dans certains mots,donc on comprends après que tout simplement il faut pratiquer depuis longtemps le Français pour en comprendre toutes les subtilités , le français n’est pas vraiment une langue domptable au fond, elle est latine et surement pas morte !!
Cordialement
"...Connaissant la richesse de notre belle langue..."
Tout est relatif : Victor Hugo, vocabulaire de 8000 mots.
Shakespeare, 35000 mots.
On peut lire ici ou là que la littérature française dans son ensemble est riche de trente mille mots. La littérature anglaise : soixante-dix mille mots, ce qui s'explique, dit-on, par l'origine à la fois germanique et latine du vocabulaire anglais. Alors que le français a laissé tomber le gaulois et s'est acharné, depuis des siècles, depuis l'époque de la Pléiade, à éjecter les mots de provenance non latine.
Nous pouvons le regretter, mais c'est ainsi, nous n'y pouvons rien.
Cordialement.
On peut lire ici ou là que la littérature française dans son ensemble est riche de trente mille mots. La littérature anglaise : soixante-dix mille mots, ce qui s'explique, dit-on, par l'origine à la fois germanique et latine du vocabulaire anglais. Alors que le français a laissé tomber le gaulois et s'est acharné, depuis des siècles, depuis l'époque de la Pléiade, à éjecter les mots de provenance non latine.
Nous pouvons le regretter, mais c'est ainsi, nous n'y pouvons rien.
Cordialement.
Bienvenue à vous, Arsinoé.
N'y allez-vous pas un peu fort ? Quand le gaulois était parlé dans ce qui allait devenir la France, le français n'existait pas, notre langue ne peut donc pas avoir « laissé tomber » le gaulois. À l'inverse : le gaulois ayant disparu depuis belle lurette à l'époque de la Pléiade, quels mots de cette langue ont-ils pu alors être « éjectés » ?
Tout est relatif : Victor Hugo, vocabulaire de 8000 mots.
Shakespeare, 35000 mots.
D'où sortent ces chiffres et que comptent-ils exactement ?
Pour Shakespeare, il paraît qu'on compte en effet dans l'ensemble de son œuvre un peu plus de 30 000 mots, en comptant les mots sous leurs différentes formes grammaticales (par exemple foot et feet comptent pour deux ou go, goes et going pour trois). En enlevant ces formes multiples, il semble que le nombre de mots soit d'environ 20 000, ce qui n'est déjà pas mal.
https://www.englishclub.com/efl/jo/curi … akespeare/
https://www.shakespeare.org.uk/explore- … res-words/
https://kottke.org/10/04/how-many-words … peare-know
Pour Hugo, il semble que le nombre de mots (sous plusieurs formes) de seulement Les Misérables soit de 28 000, ce qui doit faire aussi en enlevant les formes multiples quelque chose de l'ordre de 20 000 aussi.
http://adscriptum.blogspot.com/2010/09/ … ables.html
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01474614/document
Si l'on ajoute les autres œuvres, on doit arriver à un nombre bien plus élevé. Votre nombre de 8000 paraît très sous-évalué.
On prétend souvent que le vocabulaire de Racine est limité à 1000 mots. Il semble que ce soit plutôt 3263 (c'est précis !)
https://www.lemonde.fr/archives/article … 19218.html
Naturellement, compter les mots, c'est bien. Voir ce qu'on fait avec, c'est mieux !
Naturellement, compter les mots, c'est bien. Voir ce qu'on fait avec, c'est mieux !
Comme c'est vrai !
Dans son édition de 2017, le dictionnaire allemand de référence absolue, le Duden, présente 145 000 (cent-quarante-cinq-mille) mots !
Pages 1
forum abclf » Pratiques linguistiques » Praticité : pour ou contre ?
Propulsé par PanBB, soutenu par PunBB Info.