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Publicité et langue française : puisqu'on vous dit que tout va bien | 2009-12-15

Rapport pro domo de l'ARPP affirmant que la situation de la langue française dans la publicité n'est pas si mauvaise ()

Une « étude » sur la langue française dans les publicités a donné lieu à un rapport plutôt consensuel d'où il ressort que, dans les conditions dans lesquelles elle a été faite, en se limitant à ne considérer un mot étranger comme un « manquement » que s'il n'a pas été « traduit » (ou mal), et en appelant « multiculturalisme » ce qui n'est probablement que de l'anglo-américain ni multi ni culturel : 1/ ce pourrait être pire ; 2/ ce n'est pas si mal ; 3/ les publicitaires sont des poètes inavoués. (gb)

Extraits

Source : http://www.arpp-pub.org/(valider les liens)

Des manquements stabilisés

L’étude a permis de dénombrer cette année 147 manquementssur les 3526 publicités analysées en radio et affichage, soit un taux de 4 %. Par comparaison, en 2005, sur 1030 visuels étudiés en affichage, la même étude avait relevé 39 manquements, soit une proportion de 4 %. Le taux de manquements reste donc stable, autour de 4 %, proportion somme toute très faible et, en tout état de cause, très en deçà de ce que l’on pourrait penser à lire certaines critiques adressées à la publicité.

Un « bruit de fond » international qui peut conduire à surestimer ces manquements

Au-delà des manquements à proprement parler, l’étude a permis de constater que de nombreuses publicités s’inscrivent dans un environnement international (musique, noms de marques,de produits, noms de films, d’artistes, etc.). Il s’en dégage une atmosphère multiculturelle, qui n’est que le reflet de ce que nous connaissons dans nos sociétés mondialisées. Ainsi, ce travail a dénombré 893 publicités, soit 12 % du total analysé, qui, du fait de marques, de noms de produit, de musiques, ou autres, peuvent donner indûment le sentiment que la publicité se détourne du français.

L’analyse des publicités a permis de faire émerger une catégorie particulière : celle des publicités qui ne présentent pas de manquement, mais qui, du fait d’une musique, d’un nom de produit ou de marque ont une coloration non francophone. On en dénombre 893, soit 12 % du total analysé. Ce volume serait d’ailleurs bien supérieur si on tenait compte de toutes les publicités utilisant des langues étrangères mais traduites dans des conditions satisfaisantes. Loin d’être négligeable (plus d’une publicité sur dix), ce taux permet de mieux comprendre les impressions évoquées par certains de nos concitoyens qui déplorent une publicité qui bouderait sa langue au profit de l’anglais notamment. Cette catégorie enseigne qu’il ne s’agit pas de manquements, mais simplement d’une activité publicitaire qui reflète l’état de la société actuelle, dans laquelle l’industrie anglo-saxonne (films, musiques, produits, etc.) et les marques internationales sont très présentes. En effet, les publicités communiquent beaucoup sur des marques ou des produits à consonance internationale, et surtout anglophone (ex. : Subway, Leader Price, Brother, Daddy, Villa Verde, Signal White Now, Samsung Player Style, Dove Go Fresh,Planter’s Perfect Eyes Night, les chewing-gums Style Black by Hollywood ou SFR Business Team). On retrouve également beaucoup de noms de films (Welcome, Underworld, Fast & Furious, Dr House, The Substitute, BatmanForever, Be Happy, Wanted, Go Fast), de spectacles (I am Tour de Beyonce, Sticky & Sweet Tour de Madonna, High School musical), de jeux vidéos (Dead Rising, Ultimate Band, Street Fighter 4), d’opérations spéciales (« Beautiful Days » de Dim, « I love shopping »de O Parinor, l’opération « Next Year » d’Alain Afflelou) et beaucoup de CDs pour lesquels l’ancrage international se fait ressentir à la fois dans le titre de l’album, le nom des chansons et l’extrait musical (dans le cas d’un média sonore). Certaines publicités utilisant le français ont également recours à des voix à l’accent étranger, ce qui peut alimenter l’impression générale de « tout anglais » (cas par exemple de certaines publicités Eurostar ou L’Avion OpenSkies). Un élément important de cette atmosphère internationale est l’utilisation de musiques de fond, pour la plupart anglophones. Ces musiques vont au-delà de la simple ambiance, elles sont clairement identifiables et elles vont souvent de pair avec le message délivré (on pense par exemple aux publicités pour les boissons Taillefine Fiz ou les sucres Daddy). Il est enfin intéressant de noter la présence, de plus en plus fréquente, toujours dans les appellations/noms de marques, de constructions calquées sur l’anglais : les Jeans Armani deviennent Armani Jeans, et le mobile Virgin, Virgin Mobile, par exemple.

Un potentiel de créativité linguistique

Les visuels témoignant une utilisation créative de la langue française sont proportionnellement quasiment deux fois plus nombreux que ceux présentant des manquements. L’étude en a repéré 591 sur le premier trimestre 2009. On ne peut que s’en féliciter. Néanmoins, ce taux de 8% n’est pas non plus extraordinaire et pourrait indiquer un certain manque d’appétence pour le français, ou plus largement pour la créativité linguistique.

Attach:arpp-publicite-et-langue-francaise-rapport-2009.pdf Δ

    Source : http://www.arpp-pub.org/(valider les liens)
    Posté par gb