MILLIASSE, subst. fém.
Vieilli, fam., souvent péj. Un très grand nombre. Il y avait dans les rues de cette ville une milliasse de mendiants. Dans cette maison il y a une milliasse de fourmis, de rats (Ac.). Philosophe vorace, il lit tout, il y attrape des milliasses de pensées (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1843, p. 404). Que les aristocrates viennent nous réclamer nos terres quand nous les aurons payées ; (...) tous les paysans de France tomberont dessus par mille et centaines de milliasses (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 95).
− En partic. Très grande somme d'argent. Payer des milliasses. On voit un tas de pleutres, d'ignorants et de pas grand'chose entasser des millions et des milliasses, devenir aussi riches que Louis-Philippe (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 24). Une compagnie richissime à centaines de millions de milliasses, qui a son siège à Genève et à Londres (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 91).
Prononc. et Orth. : [miljas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [1479 d'apr. Bl.-W.3-5 ; cf. aussi Jean le Boutillier, Epithalame composé en 1419, ms. de 1602 ds A. Dinaux, Les Trouvères de Flandres et du Tournaisis, 1839, p. 290] 1505 « un très grand nombre » (Voyage de Gonneville ds Ann. des Voyages, juill. 1809, p. 73 ds DG) ; 2.1723 « mille millions » (Savary). Dér. de million* par substitution du suff. -asse* à -on. Bbg. Quem. DDL t. 17. (tlfi:milliasse)