GOULIAFRE, adj. et subst.
Pop. (Personne) qui mange avec voracité et malproprement. Synon. glouton, goulu. Vous avez de jolis mioches, c'est toujours ça (...). Par exemple, la momignarde qui tette est fameusement gouliafre. Ah ! la monstre ! Veux-tu bien ne pas manger ta mère comme ça ! (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 11). Tu engloutis ton café au lait comme un gouliafre, mon frère (Arnoux, Solde, 1958, p. 20).
Prononc. et Orth. : [guljafʀ ̥]. Forme goulafe ds Barbusse, Feu, 1916, p. 158. Étymol. et Hist. Ca 1220 golaffre « glouton, avide [ici du diable] » (G. de Coinci, éd. V.F. Koenig, I Mir. 10, 1597), attest. isolée ; av. 1639 gouilliafre (Chapelain, Gueux ds Hunter). Dér. de gole, goule, gueule* (cf. le surnom Gulafrius attesté en Haute-Bretagne en 1106, FEW t. 4, p. 320b) ; l'intercalation de -i- s'explique prob. par l'infl. de goliard* « gourmand ». Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 26-29. (tlfi:gouliafre)