GARÇONNIER, -IÈRE, adj.
GARÇONNIÈRE, subst. fém.
A. − [En parlant d'une fillette ou d'une jeune fille] Qui se plaît dans la compagnie des garçons et/ou en affecte les manières. La jeune artiste lyrique aux beaux et grands traits, garçonnière et sombre (A. France, Vie fleur, 1922, p. 503). Ma grand'mère m'appelait « garçonnière » et disait que c'était mal d'aimer les garçons (Chardonne, Romanesques, 1937, p. 124). Elle était bien plus garçonnière et plus hardie que moi (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 89) :
Il ne se consolait un peu que devant la belle crânerie de Lucie et de Jeanne, charmantes dans leurs toilettes retapées, riant à la débâcle, en jolies filles garçonnières, dédaigneuses de l'argent. Zola, Germinal, 1885, p. 1523.
− Emploi subst. fém. À côté de la têtue, de la garçonnière qu'elle restait parfois (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 30).
Prononc. et Orth. : [gaʀsɔnje], fém. [-njε:ʀ]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1176 garçonier adj. « qui se livre aux goujats (en parlant du corps d'une femme) » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3121) ; b) fin XIIe s. garsoniere subst. fém. « fille publique, femme volage » (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 1331) ; c) 1640 garçonniere adj. et subst. fém. « qui aime à fréquenter les garçons » (Oudin Curiositez) Dér. de garçon*; suff. -ier*, -ière. Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. Pauli 1921, p. 98. (tlfi:garçonnière)