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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Promotion linguistique » Le français au Québec

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Messages [ 15 ]

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Sujet : Le français au Québec

Au Québec, plus précisément dans la grande région de Montréal,  la langue française semble parfois menacée par l’anglais. Et ailleurs dans la province, elle n’est pas toujours bien parlée… Heureusement, des lois protègent la langue française pendant que des organismes ainsi que de nombreux enseignants encouragent l’utilisation d’un français de qualité.

Puisque je prends à cœur la langue française, j’ai créé une initiative sur Facebook qui vise à soutenir une utilisation adéquate de celle-ci. Il s’agit de la page Soutien à une belle parlure :http://www.facebook.com/pages/Soutien-% … 3642171529

Jetez-y un coup d’œil, vous y trouverez de petits rappels sur des règles souvent négligées ainsi que quelques trucs amusants sur notre façon de s’exprimer au Québec!

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Re : Le français au Québec

Le calumet.
Calumet, mot issu, semble-t-il du patois rouennais purinique (langage proche du cauchois), semble avoir été créé à partir du mot  normanno-picard, chalumel.
Je trouve une certaine magie, dans le fait qu’un mot désignant un objet aussi singulièrement américain ait fait pousser ses racines aussi loin en Europe.
Bien sur le mot des indiens Lakota désignant cet objet est « canunpa wakan » mais le terme américain actuel ( pipe of peace) rappelle trop, à mon goût, la volonté de certains collons de  berner les indiens.
En fait, le calumet permettrait de communiquer avec Wakan-Tanga (le grand esprit). Autrement dit, il s’agit d’un objet de culte ; Il confère un caractère sacré aux accords conclus en le fumant.
Si vous en savez plus, sur les liens qui unissent cet objet d’outre atlantique avec la France profonde, n’hésitez pas.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

3 Dernière modification par regina (17-04-2011 13:58:52)

Re : Le français au Québec

Je trouve une certaine magie, dans le fait qu’un mot désignant un objet aussi singulièrement américain ait fait pousser ses racines aussi loin en Europe.

Navrée de casser votre rêve, mais tout ceci me semble au contraire terre à terre. Les colons français ont vu un tuyau en roseau , rien de plus, peu imaginatifs qu'ils étaient et l'ont nommé ainsi. Quant aux croyances et fonctions religieuses de l'objet, ils n'en avaient aucune idée. Bref, ce calumet est un mot sans magie et réducteur. sad

" Wer fremde Sprachen nicht kennt, weiß auch nichts von seiner eigenen."   J.W.v.Goethe

Re : Le français au Québec

regina a écrit:

Bref, ce calumet est un mot sans magie et réducteur.

http://www.clicket.com/images_med/688.jpg#Peace%20Pipe
Ce n'est qu'une pipe, après tout...

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : Le français au Québec

Je ne pense pas que les mots aient été créés par ignorance.
Cette vision des choses m'étonne, au sens propre du mot.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

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Re : Le français au Québec

Le calumet, outre « un tuyau en roseau », est aussi une espèce de bambou endémique de la Réunion :
fr.wikipedia.org/wiki/Calumet_(bambou) ou www.mi-aime-a-ou.com/calumet.php

Re : Le français au Québec

Rien de surprenant.
Le tlfi donne comme étymologie de calumet :

Forme normanno-pic. de chalumeau* avec substitution de suff. (-et*).

Les bambous ont aussi des tiges creuses qui servent, entre autres, à faire des tuyaux.
Dans la famille, nous avons aussi le savant calame et le chaume.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : Le français au Québec

En parcourant les relations de Champlain on s'aperçoit d'ailleurs que ce calumet est d'abord nommé par lui un pétunoir.
Calumet serait effectivement un mot réducteur, comme le dit regina, mais ils paraissaient quand même connaître l'origine divine de l'objet dès le début.

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Re : Le français au Québec

Le mot réducteur aurait été pipe.
Le fait qu'un mot soit créé pour cet objet prouve que l'importance de celui-ci a été perçue.
Le mot calumet désigne en particulier le tuyau dans lequel circule la fumée car c'est la partie considérée comme sacrée par les indiens,
Ceci s'impose à l'évidence et semble déranger, pour des raisons qui m'échappent.
Désolé.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Re : Le français au Québec

glop a écrit:

Le calumet.
Calumet, mot issu, semble-t-il du patois rouennais purinique (langage proche du cauchois), semble avoir été créé à partir du mot  normanno-picard, chalumel.

Pour revenir au début du fil, ce calumet ou chalumel, ce n'est ni plus ni moins qu'un chalumeau, non ? [A.? Vx. Tige de roseau, de paille, dixit le TLF]

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Re : Le français au Québec

Oui, et la ponmme d'Adam est un fruit.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

12 Dernière modification par éponymie (01-09-2014 23:48:33)

Re : Le français au Québec

glop a écrit:

Le mot réducteur aurait été pipe.

Sauf que l'arrivée de la pipe pour fumer le tabac est contemporaine de la découverte du calumet des indiens ! Il était probablement difficile de penser à pipe.

C'est Walter Raleigh qui a introduit l'usage du tabac et de la pipe en Angleterre.

Ce sont les Anglais les premiers qui font du tabac un produit de consommation. Le navigateur et écrivain, Sir Walter Raleigh (1554-1618), est considéré comme celui qui a rendu l’usage du tabac populaire. Grâce à l'explorateur, l'habitude de fumer la pipe se répandit auprès des courtisans de la reine Élisabeth Ière. Rapidement, le tabac séduit toute la bonne société européenne. Les premières productions commerciales voient le jour, d'abord en Hollande, en 1561, puis en Allemagne.

(Pipe sir Walter Raleigh)

En France, c'est au XVIIe siècle que l'on commence à ne plus priser le tabac et que les premières pipes à tabac apparaissent sous Louis XIII. C'est Jean Bart qui a vécu dans la deuxième moitié du XVIIe siècle qui a contribué à populariser cet usage.

Jean Bart introduisit à la Cour royale l'usage de la pipe, empruntée aux  Caraïbes et qui ne le quittait jamais. Les grands trouvèrent vulgaire ce mode de tabagie, mais la popularité de Jean Bart fit adopter la pipe par le  peuple.

(http://www.biusante.parisdescartes.fr/s … 2x0136.pdf, page 1)

P.S.: je signale dans le fil sur les doublets une erreur du TLFi qui donne la première attestation de calumet entre 1609 et 1618, bien avant la pipe donc.

Re : Le français au Québec

éponymie a écrit:
glop a écrit:

Le mot réducteur aurait été pipe.

Sauf que l'arrivée de la pipe pour fumer le tabac est contemporaine de la découverte du calumet des indiens ! Il était probablement difficile de penser à pipe.

Le mot pipe était néanmoins connu et fort employé avant l'arrivée du tabac ; la pipe (le pipeau) faisait concurrence au chalumeau ; on aurait donc pu utiliser l'un ou l'autre.
J'ignore si l'habitude de fumer des herbes sèches dans un pipeau ou un chalumeau était connue en France avant l'arrivée du tabac.


éponymie a écrit:

je signale dans le fil sur les doublets une erreur du TLFi qui donne la première attestation de calumet entre 1609 et 1618, bien avant la pipe donc.

Comme signalé parallèlement, pas d'erreur du TLFi ici. Un simple décalage entre les attestations de la version imprimée de 1970 et celles de la version mise à jour.

14 Dernière modification par éponymie (02-09-2014 16:32:17)

Re : Le français au Québec

Je crois que jusqu'au XVIIIe siècle les deux mots ne représentaient pas la même chose : la pipe, c'est là où l'on place l'herbe ou le tabac que l'on brule, le calumet/chalumet/chalumeau, c'est le tuyau dans lequel s'emboite la pipe.

Alors évidemment, l'aspect le plus spectaculaire du calumet, c'est la partie tuyau (voir illustration du message 4), d'où le nom qui a surgi spontanément. Retour au message 3 de regina : un calumet, en 1609, ce n'est pas une pipe. C'est aussi simple que ça et ça m'a sauté aux yeux lors de mes recherches sur chalumet dans google livres, dans tous les dicos du XVIIIe on lit :

CHALUMET , s. m. ( Prononc. calumet. ) Petit bout d'ivoire , long de quatre ou  cinq pouces , de la grosseur d'un gros tuyau , où l'on emboite les pipes à  fumer, que l'on met dans la bouche.

Noter au passage la prononciation.

Re : Le français au Québec

éponymie a écrit:

Je crois que jusqu'au XVIIIe siècle les deux mots ne représentaient pas la même chose : la pipe, c'est là où l'on place l'herbe ou le tabac que l'on brule, le calumet/chalumet/chalumeau, c'est le tuyau dans lequel s'emboite la pipe.

La pipe se compose du fourneau et du tuyau. Le chalumet est le bout d'ivoire qu'on emboîte dans le tuyau et qu'on a dans la bouche quand on fume. Il est possible qu'il ait eu d'abord un sens moins spécialisé.

Les ouvrages du XVIIe et du XVIIIe ne me paraissent pas faire de différence entre le calumet et la pipe (si ce n'est ethnographique).
Barthélémy Vimont, 1646 :
http://img15.hostingpics.net/pics/249710Capture.png
Hennepin, 1683 : le Calumet est quelque chose de fort mysterieux parmi les Sauvages du grand Continent de l'Amerique Septentrionale. [...] Cependant ce n'est dans le fond & à proprement parler qu'une grande Pipe à fumer.
Les dictionnaires du XVIIIe définissent ainsi le calumet :
Académie, 1762 : Espèce de grande pipe en usage chez les Sauvages, & qu'ils présentent comme un symbole de paix.
Féraud, 1787 : Espèce de longue pipe, en usage chez les Sauvages, et qu'ils présentent en signe de paix.

éponymie a écrit:

Alors évidemment, l'aspect le plus spectaculaire du calumet, c'est la partie tuyau (voir illustration du message 4), d'où le nom qui a surgi spontanément. Retour au message 3 de regina : un calumet, en 1609, ce n'est pas une pipe. C'est aussi simple que ça et ça m'a sauté aux yeux lors de mes recherches sur chalumet dans google livres, dans tous les dicos du XVIIIe on lit :

CHALUMET , s. m. ( Prononc. calumet. ) Petit bout d'ivoire, long de quatre ou  cinq pouces, de la grosseur d'un gros tuyau , où l'on emboite les pipes à  fumer, que l'on met dans la bouche.

Noter au passage la prononciation.

Dans tous les dictionnaires du XVIIIe siècle, non. Apparemment dans Trévoux et ceux qui le copient. Cette note sur la prononciation est d'ailleurs étrange et me paraît une remarque isolée, résultat peut-être d'une confusion avec le calumet.

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