Passer au contenu du forum

forum abclf

Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

Remise en l'état – que j'espère durable – du forum, suite aux modifications faites par l'hébergeur.

(Page 1 sur 2)

forum abclf » Réflexions linguistiques » de la réforme de l'orthographe

Flux RSS du sujet

Messages [ 1 à 50 sur 95 ]

Sujet : de la réforme de l'orthographe

Bonjour,

je suis nouveau sur ce forum et j'ai décidé de m'inscrire en voyant combien la participation peut être élevée sur un sujet qui m'intéresse : je suis partisan d'une réforme assez radicale de l'orthographe mais ne crois pas à une orthographe phonétique pour le français ni à un système qui s'appuierait sur une prononciation idéalisée prôné par certains.

J'ai déjà lu un sujet très intéressant - et que je n'arrive pas à retrouver - où vous avez parlé d'accord du participe passé (d'accord pour une simplification, surtout pour les verbes pronominaux), de tréma (vive la réforme de 1990 ! Mais pourquoi ne pas le supprimer sur le e ?). Il y en a probablement d'autres mais je ne les ai pas encore lus.

Je voudrais savoir ce que vous pensez d'un texte de ce genre où j'esquisse les principes à la base d'une éventuelle réforme (il faudrait commencer par là, non ?)

Merci d'avance de vos remarques, critiques, suggestions.

Il existe une réforme en cours, celle de 1990, et celles que l'on pourrait encore opérer.

Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Un enseignant FLE passe du temps à donner des règles pour ensuite parler des exceptions et si, pour ne pas faire vaciller immédiatement des certitudes fraichement acquises, les exceptions ne sont pas données immédiatement, il faut bien calculer le délai de "révélation" : les étudiants tombent en général assez rapidement sur le mot qui tue, le langage courant est plein d'exceptions (quelle que soit la règle).

Le thème très intéressant suscite des discussions passionnées. Il a ses intégristes et ses révolutionnaires (qui de temps en temps me donnent l'impression de jeter le bébé avec l'eau du bain). Il faudrait que le simple bon sens se fasse mieux entendre.

J'enseigne suivant la norme (réforme de 1990 comprise) mais j'espère que je vais avoir le temps d'ici peu de faire entendre moi aussi ma petite musique. La dernière réforme reste bien trop timide et les complications - voire les absurdités - abondent encore.

Pour donner un exemple sacrilège, écrire la conjugaison de parler ainsi

je parle
tu parle
il parle
nous parlons
vous parlez
ils parle

ne me dérangerait pas du tout. Notre grammaire - ici la conjugaison - a une logique, pourquoi devrait-on la laisser compliquer par l'orthographe ?

Et tout comme nous écrivons de quoi parle-t-il ? pourquoi ne pas écrire de quoi parle-t-ils ?

Et si parles-en ! devient parle-z-en ! (ou parle-s-en !), la belle affaire ! Parle ! restera parle !

Par contre, les lettres muettes finales, les nasales (sauf absurdité, inutilité ou illogisme patents), les conventions de lecture du s, du c du g (sauf des bizarreries comme accueil ou orgueil) ne me dérangent pas. Encore une fois, ce sont des conventions : ce n'est pas ça qui dérange l'apprenant. Par contre, que la première syllabe de chose et chou ne se prononce pas comme celle de chorale et chœur est un problème. On peut toujours justifier en parlant des mots d'origine grecque (mais attention là aussi aux exceptions !) mais bon ... : notre apprenant a parfaitement le droit de se contreficher complètement du grec. Et personnellement ça me gênerait beaucoup d'assener que "c'est comme ça et c'est ce qui fait la beauté et l'intérêt du français" ou autre maxime du même tonneau.

Je tiens également à préciser  que je ne crois pas à la réforme de l'orthographe comme panacée aux problèmes de lecture et d'écriture des enfants à la sortie du primaire (et après) quoique j'imagine qu'elle faciliterait la tâche aux enseignants. Les petits Italiens qui ont une orthographe quasi phonétique, donc très simple, rencontrent les mêmes difficultés que les Français. Le problème est probablement ailleurs et une réforme de l'orthographe ne le résoudrait que très partiellement.

Par contre, réformer rendrait notre langue plus abordable et permettrait d'en finir avec l'absurdité de gens qui, quel que soit leur niveau de culture, doutent toujours et se plongent dans les dictionnaires.

Et réformons aussi parce qu'il est insensé, d'une part de réprouver tout intégrisme de type religieux - alors que c'est probablement un des aspects les plus intimes de la vie d'une personne - et d'autre part de rester aussi  obstinément attachés à quelque chose d'aussi trivial qu'un ensemble de conventions d'écriture. La comparaison sera osée, mais la contradiction est bien réelle.

Réformer pour s'adapter, évoluer et ne jamais se fortifier ni se conforter dans des positions qui n'ont pas de raisons d'être et créent des "élites" et des discriminations artificielles, établir des normes quand elles sont nécessaires et laisser toute la latitude  possible quand il n'y a pas d'enjeu particulier. Afin que l'écriture soit le bien de tous, sans complexe. C'est très pompeux de dire ça (de toute façon, une devise l'est toujours un peu), disons quand même que ce serait une des manières de donner du sens aux paroles Liberté et Égalité de la devise de la République.

Alors, osons libérer notre orthographe et n'ayons pas non plus peur d'inventer des mots qui ne figurent pas au dictionnaire mais que tout le monde comprend. J'ai trouvé parfaitement absurde la polémique sur le terme bravitude improvisé par Ségolène Royal durant la campagne présidentielle de 2007. Et alors ?

2

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or écrit :
[…] tréma (vive la réforme de 1990 !

En ce cas, je lui souhaite de tout cœur un joyeux Nöel, ainsi qu'aux Jöel(le) et aux membres du personnel de Citröen…
Et que préconisait-il, ce cher Cons. sup. de la langue françouèse, pour écrire inouï en « réformé » ? inoüi ? inöui ? et pourquoi pas inöüi ? « Ah, oui ? », aurait ajouté le regretté Raymond Devos…

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonjour,

inouï va très bien comme ça, il ne me semble pas avoir proposé de le changer. Ni que quiconque l'ait - sérieusement - fait.

le tréma déplacé sur le u a sa raison d'être : signaler la lettre effectivement prononcée. Comme je l'ai déjà lu sur ce forum.

Dire que quelqu'un veut le déplacer sur le o, c'est ne pas être au fait du problème. 

Par contre dans canoë, a-t-il un sens ce tréma ? Canoé poserait problème ? Réforme ou pas réforme, où est la cohérence de canoë avec aiguë ou aigüe ?

Quand le o précède un e non accentué c'est dans la grande majorité des cas avec la lettre œ, c'est une autre histoire.

boësseboëtte sont les  seuls noms communs posant problème : pas d'accent sur un e devant une double consonne.

Quand aux Noël, Citroën et autres, je ne pense pas que l'on se soucie de modifier toponymes, patronymes et autres noms propres.

Joyeux Noël à tous donc.

Re : de la réforme de l'orthographe

La Marseilloise commence par ces mots : « Allons, enfans de la Patrie...»

L'orthographe du français, qui n'a jamais été fixe, n'est pas intangible. Mais elle préfère la douceur à la violence, les évolutions naturelles aux réformes tombées de haut.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

Re : de la réforme de l'orthographe

Il me semble que notre orthographe - et notre grammaire d'ailleurs - sont nées d'une longue série de réformes tombées de haut voire des réflexions d'un seul individu.

Le laisser faire ne me dérangerait pas non plus si personne ne poussait de cris d'orfraies devant le moindre écart orthographique. Et si on n'en faisait pas un critère de sélection insidieux.

6

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d’or,
Peut-être serez-vous intéressé par l’article grand public que j’ai commis sur Agora vox
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44433
– grand public, càd. en général petit auteur doté d’un petit public !
Je partage votre sentiment pour « inouï », le tréma n’a d’utilité que pour pointer une exception, indiquer une lettre à prononcer qui ne l’est pas habituellement, sinon autant le bazarder.
Je vous reprends juste sur la réforme de 1990, qui n’est pas « en cours » mais officielle, un poil lente à être appliquée (18 ans !), et assez méconnue.
Tout le problème de ces réformes réside dans la difficulté à se mettre d’accord sur l’ampleur des modifications, chacun ayant son idée. Et avant cela, il faut déjà décider qui doit se mettre d’accord, quel sera l’aréopage qui aura ce redoutable honneur… celui de se faire écharper par de grandes plumes vexées de ne pas avoir été consultées, par de grands personnages vexés de ne pas avoir été retenus dans cette distinguée commission, et de subir les foudres de tout ce que les médias comptent de critiques littéraires et de chroniqueurs !
In fine, nul n’a d’autorité sur la langue, et c’est peut-être mieux ainsi. Dans la discussion après mon papier, un Suisse je crois a dit qu’il trouvait l’idée même de légiférer sur la langue assez absurde, et très française…
Pourtant, je souhaite moi aussi une réforme de l’accord du participe passé, mais l’Académie n’a pas répondu pas à mon 3408e courrier !
Le problème des mots est plus simple que celui de la grammaire, il suffit de proposer sans imposer, comme courriel et autres partagiciels imaginés par une commission permanente du Québec, et les locuteurs disposent.

Re : de la réforme de l'orthographe

La grammaire (quelques fantaisies mises à part, comme la « belle règle » de Marot concernant les verbes conjugués avec avoir) est parfaitement naturelle.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

8 Dernière modification par Colline d'or (20-12-2008 18:00:31)

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonsoir tout le monde,

tout d'abord, merci de votre participation. Je ne m'attendais à autant de réactions aussi vite.

Mon cher Krokodilo j'ai rapidement lu votre article, je vais me faire un plaisir de le relire plus tranquillement au plus tôt. J'ai l'impression que nous voyons les choses de la même manière.

Mais vous n'auriez pas dû hésiter à écrire règnera. Pour les verbes, j'enseigne sans complexe aucun cette règle à mes élèves, j'en ai encore avec l'accent circonflexe pour lequel je signale les deux graphies possibles.

krokodilo a écrit:

... Tout le problème de ces réformes réside dans la difficulté à se mettre d’accord sur l’ampleur des modifications, chacun ayant son idée ....

c'est bien tout le problème effectivement : parce qu'il y a du pain sur la planche. Ne serait-ce que pour publier un inventaire exhaustif et grand public des absurdités et des incohérences dont n'est malheureusement pas exempte la réforme de 1990 (verbes en otte, le suffixe illier et mots composés). Ce serait déjà efficace : qui se pose vraiment des questions sur la langue ? C'est quand j'ai commencé à enseigner le français - à des étrangers - et à comparer à l'italien et au roumain qui ne connaissent pas nos problèmes que ma révérence pour l'orthographe du français en a pris un sérieux coup. Qui n'aurait envie de réagir à la lecture d'un tel florilège ? Et qui pourrait décemment - et efficacement - continuer à défendre le système ?

krokodilo a écrit:

..., quel sera l’aréopage qui aura ce redoutable honneur… celui de se faire écharper par de grandes plumes vexées de ne pas avoir été consultées, par de grands personnages vexés de ne pas avoir été retenus dans cette distinguée commission, ....

effectivement certains estiment avoir autorité sur les questions d'orthographe qui, tout comme la langue qu'elle transcrit plus ou moins, devrait être le bien de tous et de personne. C'est ce qui m'agace le plus, est-ce seulement ceux qui étudient et enseignent la langue qui ont leur mot à dire ? Je pose cette question en ayant bien présent tout le respect que l'on devrait porter à leur mission : ce sont eux qui transmettent le savoir.

Par contre on peut discuter sur ce qu'il faut transmettre. Ce sont ceux qui se frottent tous les jours à l'écrit, journalistes, traducteurs/réviseurs d'accord, mais aussi tous ceux qui produisent, qui génèrent activités et revenus, qui utilisent la langue tous les jours mais pour qui la langue n'est qu'un outil de transmission de l'information. Et qu'est-ce qu'on leur complique la vie ! Au point que certains vont avoir l'impression de ne pas être à la hauteur parce qu'ils ne savent pas quand mettre un x ou qu'ils se trompent dans les désinences des verbes. Et voici venir des coach en orthographe dans les entreprises. Il faut bien que le système actuel profite à quelqu'un.

Un échange entre abonnés du monde - un webmestre qui dans son travail se frotte régulièrement à la langue et un fervent défenseur de abime/abîme avec accent circonflexe a eu lieu récemment sur le sujet et j'ai bien l'intention d'envoyer mon article à mon tour, il ne faut rien laisser passer. Je le publierai également ici.

Quand je parlais de grammaire je pensais effectivement à Marot mais aussi à Vaugelas, n'est-ce pas ce monsieur qui a déréguralisé le singulier du verbe aller en recommandant de privilégier le je vais au lieu du je vas ? Faut-il également rappeler les réactions que peuvent susciter un innocent échange entre les prépositions à et de quand, dans ce cas aussi, il s'agit la plupart du temps d'un usage tout aussi artificiel que l'accord des participes passés de Marot ? D'autres exemples de ce style devraient trainer quelque part je suppose.

Je crois aussi que la représentation grammaticale de la langue gagnerait à être modernisée. Là aussi on traine des archaïsmes : dans le système verbal, quelle est l'utilité des 3 groupes ? Pourquoi ne pas généraliser une représentation par radical /désinence qui aurait l'immense avantage de simplifier la compréhension du système verbal et de l'écriture des verbes ? Je crois aussi qu'une telle représentation amènerait tout naturellement à se poser la question de la simplification de l'orthographe de nos verbes (et nous voici revenus au sujet).

Mais l'urgence, c'est l'orthographe.

Voilà, c'est tout pour le moment. Merci encore pour vos contributions passées et futures.

9

Re : de la réforme de l'orthographe

Merci pour cette lecture attentive. Probable que j'aie approuvé machinalement la proposition de mon correcteur orthographique - ces machines sont si conservatrices ! Quoique les logiciels intègrent petit à petit les" nouvelles" graphies, paraît-il.
Au sujet du Monde, un de leurs correcteurs tient un blogue justement sur les mots, la grammaire et l'orthographe, mais je n'ai plus le lien sous la main.

10

Re : de la réforme de l'orthographe

Je ne me rappelle plus si le Grevisse y fait allusion, mais je sais que les grammairiens reconnaissent que la classification des verbes pourrait être différente. Les groupes actuels seraient gardés pour des raisons de commodité d'enseignement, ce dont je n'ai pas la moindre idée, et aussi parce qu'il est si difficile d'imposer ce genre de réforme, comme pour celle de 1990.
PS : il est quand même bien difficile, même pour ceux que le sujet intéresse...  de garder en mémoire les anciennes graphies et les nouvelles, comme des listes apprises par coeur.

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonjour,

entre autres la suite Open Office (équivalent gratuit de la suite Office de Microsoft) propose un dictionnaire intégrant la réforme de 1990.

En ce qui concerne les mots concernés par la réforme vous avez :

http://www.renouvo.org/

mais il n'y a pas besoin d'apprendre les nouvelles graphies par coeur pour les problèmes d'accent grave et  d'accent circonflexe, pas plus que pour l'écriture des nombres.

Quant au système verbal, je ne sais pas ce qu'il en est pour des enfants de langue maternelle française mais pour des apprenants étrangers, c'est sans aucun doute la représentation par les radicaux qui est la plus efficace (verbes à 1 radical, à 2 et à 3 radicaux) quand on connait la formation des radicaux du présent (il n'y a que 5 verbes irréguliers), tout le reste de la conjugaison en découle (le futur/conditionnel ne connait qu'une vingtaine d'rrégularités, l'imparfait une seule et le présent du subjonctif 9).

12

Re : de la réforme de l'orthographe

Krokodilo a écrit :
Au sujet du Monde, un de leurs correcteurs tient un blogue justement sur les mots, la grammaire et l'orthographe, mais je n'ai plus le lien sous la main.

Ça s'appelle Langue sauce piquante, et c'est ici : http://correcteurs.blog.lemonde.fr/
Au passage, précisons que ce sont plusieurs correcteurs qui tiennent ce blog, et qu'il ne s'agit pas des correcteurs du Monde « papier » mais de ceux du site internet du Monde.
Cordialement
S

13 Dernière modification par Verbum (21-12-2008 17:41:16)

Re : de la réforme de l'orthographe

Il est trop tard pour faire une réforme radicale de l'orthographe. Il aurait fallu établir des règles rationnnelles dès le 15e siècle. L'une des sources de difficulté c'est que, contrairement à l'espagnol et l'italien, qui n'ont que 5 voyelles (les même que le latin) le français en comporte 16.  À moins d'inventer 11 nouvelles lettres, il faut utiliser des combinaisons de voyelles, ce qui ouvre la porte à un orthographe non conforme à la prononciation.

Dans toute cette question de l'orthographe, il faut éviter le dogmatisme et se préoccuper de conserver aux nouvelles générations et aux étrangers un accès facile à la litttérature française des quatre ou cinq cents dernières années.

Il faut y aller à petit pas. Je pense aux règles du participe passé, qui sont plutôt artificielles et qui, la plupart du temps, ne s'appliquent que théoriquement à l'oral (La femme que j'ai vue; l'homme que j'ai vu.) Je pense qu'on pourrait très bien vivre avec un participe passé, tant avec avoir qu'être, qui ne varie jamais. L'italien, qui fait généralement sonner le genre, s'en dispense quand même très souvent : La torta che ho mangiato. (Voir François Revardeaux, Petite Grammaire de l'italien, 1ère éd. p 205)


Verbum

In principio erat Verbum

14

Re : de la réforme de l'orthographe

Verbum a écrit:

Dans toute cette question de l'orthographe, il faut éviter le dogmatisme et se préoccuper de conserver aux nouvelles générations et aux étrangers un accès facile à la littérature française des quatre ou cinq cents dernières années.

Préoccupation tout à fait honorable. Mais quel rapport avec l'orthographe ? Sauf quelques éditions savantes pas très disponibles, toutes les oeuvres de langue française des seizième, dix-septième et dix-huitième siècles que l'on trouve aujourd'hui dans le commerce ont été transposées dans la graphie d'aujourd'hui. C'est sous cette forme que 99% (environ) des lecteurs en ont pris connaissance. Elles n'en souffrent pas outre mesure, d'ailleurs, et il ne me semble pas qu'elles souffriraient si, par exemple, elles étaient imprimées conformément à la réforme de 1990.

Re : de la réforme de l'orthographe

Et voilà, la langue française est géniale - tout comme d'autres, grâce à ce que quelques hommes de talent réussissent à lui faire exprimer - mais l'orthographe n'y est pour rien. Andromaque ou Phèdre ne perdraient effectivement rien à être transcrite en nouvelle orthographe, elles en ont connu d'autres. Merci Zimon.

Et je ne pense pas non plus que l'argument de la phonétique soit un bon argument pour bloquer toute réforme. On peut déjà grandement simplifier les choses en conservant l'alphabet latin. Tout comme américain se féminise en américaine, italien en italienne et cousin en cousine, pourquoi ne pas avoir copin et copine (tout comme copinage d'ailleurs) ? Et tant pis pour l'étymologie (que l'on pourrait d'ailleurs écrire étimologie comme on le fait en italien - que Verbum prend pour référence - sans que les Italiens que la chose intéresse ignorent les racines grecques du mot).

On pourrait simplement suggérer italiène et européène comme orthographe alternative, tout en laissant écrire italienne et européenne pour ceux qui y tiennent absolument. Ce qui est intéressant, c'est de comprendre d'une part qu'une nasale ne supporte pas d'être suivie par une autre voyelle, d'autre part qu'une voyelle muette ne peut être précédée que par une voyelle ouverte (écrite avec un accent grave quand il s'agit d'un e) : c'est tellement naturel que les italiens qui ignorent nasales et e muet le font à l'oral sans aucun problème, pourquoi donc est-ce que l'écriture les gêne aux entournures quand ils apprennent notre langue ? Après, s'ils ne renoncent pas, ils s'habituent (on s'habitue à tout).

Et quant au participe passé effectivement pourquoi ne pas se préoccuper de son accord quitte à utiliser le cas échéant la solution utilisée pour l'adverbe tout : tout émue mais toute contente ? Si notre grammaire digère ce genre de fantaisie elle peut bien avaler elles se sont appelé et elles se conduite(s).

Non ?

P.S. : et ne mettez surtout pas de h à étymologie, je me suis fait reprendre sur un autre forum (et quelqu'un ici pourrait en savoir quelque chose ...)

16

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or écrit :
pourquoi ne pas avoir copin et copine

Certes ! Mézalor, pourquoi pas copain et copaine. Sur quel critère décider ? Et pourquoi décider ? Et qui serait habilité à décider ?

Cordialement
S

17

Re : de la réforme de l'orthographe

Sylvain B a écrit:

pourquoi pas copain et copaine.

Une fois de plus, on confond ici l'orthographe et la langue. Personne ne propose sérieusement de modifier la forme orale féminine de copain, et je ne vois d'ailleurs pas comment cela serait faisable. Mais on pourrait, sans changer quoi que ce soit à la langue, écrire au masculin copin.

Re : de la réforme de l'orthographe

Merci Zimon, je confirme : précisons encore - puisqu'il le faut - qu'il ne s'agit en aucune manière de changer notre manière de parler mais tout simplement de rendre plus intuitive la convention d'écriture qui rend compte de la langue parlée.

copin parce que copine et copinage

pain parce que panification et panifier.

Qui pense encore à associer pain à copain (où à panier d'ailleurs) ? Passer à copin ne pose donc aucun problème, les spécialistes connaitront toujours l'origine du mot et les profanes - si ce n'est nous, ceux qui viendront après - y trouveront leur compte.

Et on pourrait multiplier les exemples : que pensez-vous d'examin ?

Re : de la réforme de l'orthographe

J'aurais également une question pour P'tit prof :

les raisons strictement pratiques qui ont fait mettre un x à la place du s pour le pluriel, qui ont fait écrire huile avec un h initial, qui - je suppose - ont éliminé d'anciennes graphies, ces raisons ont fait évoluer l'écriture (je ne sais pas si l'adverbe "naturellement" est approprié).

Croyez-vous que,  à l'époque où tout monde lit, où beaucoup  écrivent, où tous ont une idée sur l'orthographe, croyez-vous que l'orthographe puisse continuer à évoluer comme elle le faisait avant ? Ceux qui mettaient un h à huile se préoccupaient bien peu d'étymologie mais beaucoup de clarté. Avec l'orthographe moderne, c'est le contraire. C'est quand même un comble quand nous sommes dans un monde où le nombre des lecteurs a crû de manière exponentielle.

20

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or a écrit:

[...] n'ayons pas non plus peur d'inventer des mots qui ne figurent pas au dictionnaire [...]

Bonjour !
     Dans quelle mesure participeriez-vous à la constitution d'un dictionnaire en ligne regroupant et présentant les mots qui apparaissent de jour en jour ?
     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

21 Dernière modification par Colline d'or (26-12-2008 13:37:09)

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonjour,

pourquoi pas ? Mais sur quoi vous baseriez-vous pour constituer votre dictionnaire ? Une méthode de recherche est-elle définie ?

Je suis en Italie et mes contacts avec le français sont par la force des choses beaucoup moins fréquents  que ceux d'une personne vivant dans un pays francophone. Mais si je peux participer efficacement, YALLA !!!

22

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or a écrit:

Bonjour,
pourquoi pas ? Mais sur quoi vous baseriez-vous pour constituer votre dictionnaire ? Une méthode de recherche est-elle définie ? [...]

Bonjour !
     Il s'agit d'une veille langagière consistant à relever au cours de n'importe quelle lecture (livres, presse, publicité…) les expressions ou mots français nouveaux qui ne figurent pas – ou pas encore – dans les dictionnaires courants ; de renseigner quelques rubriques de fiches à transmettre par courriel au coordinateur qui se chargera de leur publication susceptible d'alimenter des débats.
     Les inventions et trouvailles personnelles sont chaleureusement accueillies.
     Il peut être fait de même avec les parlers étrangers, de telle façon que leur francisation puisse être mise au plus tôt à la disposition des journalistes.
     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

23

Re : de la réforme de l'orthographe

diconoma a écrit:

Il s'agit d'une veille langagière consistant à relever au cours de n'importe quelle lecture (livres, presse, publicité…) les expressions ou mots français nouveaux qui ne figurent pas – ou pas encore – dans les dictionnaires courants

Fort bien. Mais la plupart des éditeurs de dictionnaires commerciaux ont des veilles professionnelles de ce type. Peut-on imaginer qu'un groupe informel  d'amateurs réussirait à composer un dictionnaire entier ? De temps en temps, il arrive qu'un abécien relève ainsi un mot, un sens ou une façon de parler qui ne figure pas encore dans les dictionnaires courants, mais malgré la vigilance des participants les résultats globaux sont assez maigres.   

diconoma a écrit:

de renseigner quelques rubriques de fiches à transmettre par courriel au coordinateur qui se chargera de leur publication susceptible d'alimenter des débats.

Cela signifie-t-il que c'est vous qui compter choisir et diffuser ce que vous jugerez susceptible d'être retenu ?

diconoma a écrit:

Les inventions et trouvailles personnelles

Qu'est-ce à dire ? Voulez-vous parler des inventions des participants eux-mêmes?

diconoma a écrit:

sont chaleureusement accueillies.

Pourquoi "chaleureusement"? Si par hasard elles sont bêtes? ridicules? incompréhensibles?

 

diconoma a écrit:

Il peut être fait de même avec les parlers étrangers, de telle façon que leur francisation puisse être mise au plus tôt à la disposition des journalistes.

Ceci est un peu obscur. Voulez-vous dire que les collaborateurs de ce projet pourraient relever n'importe quel néologisme dans n'importe quelle langue ? Et qu'est-ce que la francisation d'un parler?

Je ne critique par pour le plaisir. Mais si vous êtes dictionnairiste, vous connaissez sûrement les multiples contraintes auxquelles un tel projet doit se soumettre. Pour songer à y participer un tant soit peu sérieusement, on souhaiterait qu'il soit formulé en des termes moins vagues (et peut-être un peu mieux rédigés).

24

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonjour !

Zimon a écrit:

[...] Cela signifie-t-il que c'est vous qui compter choisir et diffuser ce que vous jugerez susceptible d'être retenu ?

Oui, aidé en cela par des conseillers.

Voulez-vous parler des inventions des participants eux-mêmes ?

Oui, et de tout créateur qui souhaite se manifester.

Pourquoi "chaleureusement"?

Pour que chacun se sente le droit de participer à l'enrichissement de notre langue, ce qui est le but premier de la publication envisagée.

Voulez-vous dire que les collaborateurs de ce projet pourraient relever n'importe quel néologisme dans n'importe quelle langue ?

Oui, afin qu'à un terme qui nous arrive de l'étranger nous puissions opposer le plus rapidement possible un équivalent français.

      Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

Re : de la réforme de l'orthographe

Pour reprendre avec l'orthographe, amusez-vous à regarder cette vidéo (que je signale aussi dans un autre sujet)

http://fr.youtube.com/watch?v=dHSCSORFpDM

je trouve tout à fait extraordinaire et paradoxal le rapport qu'un écrivain peut avoir avec l'orthographe. Mme Gavalda, c'est du pain béni pour les correcteurs apparemment (ainsi que probablement d'autres écrivains).

Conclusion : ceux dont c'est le métier d'écrire peuvent se permettre toutes les fantaisies orthographiques qu'ils veulent. Les autres, beaucoup moins.:(

26

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or a écrit:

[...] Je trouve tout à fait extraordinaire et paradoxal le rapport qu'un écrivain peut avoir avec l'orthographe. Mme Gavalda, c'est du pain béni pour les correcteurs apparemment (ainsi que probablement d'autres écrivains). — Conclusion : ceux dont c'est le métier d'écrire peuvent se permettre toutes les fantaisies orthographiques qu'ils veulent. Les autres, beaucoup moins.

Bonjour !
     Pain bénit pour les correcteurs ? oui, à condition que Mme Gavalda leur indique précisément quels sont les mots de son invention et qu'il ne faut pas modifier. —  Les fantaisies orthographiques relèvent de la création, et on ne saurait reprocher aux écrivains d'inventer. Pour les autres, la langue est communication, et une orthographe commune leur est nécessaire pour se comprendre entre eux.
     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

27

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or a écrit:

ceux dont c'est le métier d'écrire peuvent se permettre toutes les fantaisies orthographiques qu'ils veulent.

Il y a une phrase de Montherlant disant (à peu près), avec le plus profond mépris, que mettre l'orthographe, c'est l'affaire des secrétaires...

Dans les dictées genre "Mérimée", les écrivains ont souvent de médiocres résultats : je connais un romancier ayant reçu plusieurs prix (dont le Goncourt et le Médicis) qui est un véritable dyslexique, fâché à mort avec l'orthographe. Ce n'est pas là leur affaire. S'ils écrivent pingoin ou marainne, il se trouvera toujours quelqu'un pour rectifier avant l'impression. De même pour les patrons ayant des dactylos, pour les ministres dictant leurs discours, etc.
Une mauvaise orthographe n'est un handicap plus ou moins sérieux que pour certaines catégories de "petites gens" : ceux qui écrivent (leur courrier, par exemple) à la main ou qui dactylographient eux-mêmes leurs textes - encore que s'ils les tapent sur ordinateur, comme les journalistes par exemple, ils bénéficient d'un correcteur ; et encore pour ceux qui se présentent à certains examens.
Ah oui, ce serait aussi un handicap sérieux pour un correcteur d'imprimerie.

28 Dernière modification par Colline d'or (29-12-2008 21:23:21)

Re : de la réforme de l'orthographe

Re-merci cher Zimon (mais quand donc participerez-vous en tant que membre ?),

80% d'une classe d'âge au bac, tout le monde à l'université et confronté à l'écrit mais encore une orthographe d'élite (et si j'ai bien compris, il ne s'agit même pas de l'élite à laquelle le commun des mortels - moi - pense) : mais sommes-nous encore au temps des scribes égyptiens ou des lettrés chinois ?

Rien de personnel diconoma, je suppose que vous le comprendrez immédiatement, mais la distinction béni / bénit .... maaah .... (comme diraient les romains) .... m'enfin ! (comme dirait Gaston). Mais avec l'eau bénite, ce cas-là sera difficile à résoudre.

Je n'ai pas l'impression que madame Gavalda soit du genre à donner des instructions au correcteur : j'imagine que le correcteur acceptera ses néologismes en les dotant d'une orthographe canonique, quant au pingoin, il se prendra son u sans discussion préalable (j'exagère probablement, mais plus ou moins ça doit se passer comme ça non ?).

Ce pauvre Tolkien a dû se battre pour faire admettre son dwarves. C'est un exemple célèbre, ce n'est certainement pas le seul.

29 Dernière modification par diconoma (29-12-2008 23:45:56)

Re : de la réforme de l'orthographe

Zimon a écrit:

Ah oui, ce serait aussi un handicap sérieux pour un correcteur d'imprimerie.

Bonjour !
     Un correcteur d'imprimerie (ou relecteur-correcteur – je le suis) est censé ne laisser passer aucune faute d'orthographe, et plus rigoureusement qu'un correcteur d'examen, mais ses responsabilités vont généralement bien au-delà.
     Je conseille à l'écrivain de ne pas se laisser distraire de son texte, sachant qu'il peut compter sur moi pour corriger ses erreurs.
     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

Re : de la réforme de l'orthographe

J'oubliais

Zimon a écrit:

... je connais un romancier ayant reçu plusieurs prix (dont le Goncourt et le Médicis) qui est un véritable dyslexique, fâché à mort avec l'orthographe. Ce n'est pas là leur affaire ...

mais il faudrait le hurler ça. Si le peuple le savait,  il tomberait des nues et ce serait la fin de certaine idées reçues sur l'écriture.

Ultérieure démonstration que le génie d'une langue n'a absolument rien à voir avec son orthographe.

31

Re : de la réforme de l'orthographe

Colline d'or a écrit:

[...]  la distinction béni / bénit .... maaah .... (comme diraient les romains) .... m'enfin ! (comme dirait Gaston). Mais avec l'eau bénite, ce cas-là sera difficile à résoudre.

Bonjour !
     Le relecteur-correcteur n'est pas habilité à redresser les usages orthographiques. Tout au plus est-il parfois amené à pratiquer des choix, mais jamais à l'encontre de la volonté de l'auteur. Il acceptera par exemple de respecter telle ou telle ‹ rectification › de l'orthographe qu'on lui demandera.

Je n'ai pas l'impression que madame Gavalda soit du genre à donner des instructions au correcteur : j'imagine que le correcteur acceptera ses néologismes en les dotant d'une orthographe canonique, quant au pingoin, il se prendra son u sans discussion préalable (j'exagère probablement, mais plus ou moins ça doit se passer comme ça non ?).

Dans la pratique, j'imagine au contraire que Mme Gavalda et son correcteur se sont mis d'accord pour respecter les inventions (il lui suffirait de souligner dans son manuscrit les mots intouchables). Faute de discussion préalable, nous disposons, entre les auteurs et nous, d'autres façons ultérieures de mettre les choses au point.
     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

32

Re : de la réforme de l'orthographe

diconoma a écrit:

Dans la pratique, j'imagine au contraire que Mme Gavalda et son correcteur se sont mis d'accord pour respecter les inventions (il lui suffirait de souligner dans son manuscrit les mots intouchables).

Tiens ! Il n'y a pas si longtemps, le soulignement d'un mot dans un manuscrit signifiait qu'il devait figurer en italique dans l'imprimé. Pour indiquer au correcteur qu'il ne fallait rien corriger, on entourait d'un trait les mots en question, et on indiquait en marge tel quel (souvent entouré aussi).
Aveez-vous changé tout cela ?

33 Dernière modification par gb (30-12-2008 16:13:43)

Re : de la réforme de l'orthographe

Si l'on peut se dispenser de besogner son orthographe quand on est un écrivain de talent (hors du commun), il est tout de même conseillé aux nombreux autres, petites gens et gens du commun, de faire quelques efforts pour ne pas passer, à tort peut-être je veux bien mais n'empêche, pour des idiots profonds.
Imaginez un peu que vous receviez cette carte sans génie :
«Bone ané chèr Zimon,
je vou adrèce tout mes veus lé plu sincère pour 2009. quelle vous soye favorable pour tout se que vous antreprendé.
Bien calorifiquement,
Un nécrivain.»
...
Sinon, pour un aperçu des conventions chez les (certains?) correcteurs, cf. http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/ … co0959.htm

34

Re : de la réforme de l'orthographe

gb a écrit:

Imaginez un peu que vous receviez cette carte sans génie :

«Bone ané chèr Zimon,
je vou adrèce tout mes veus lé plu sincère pour 2009. quelle vous soye favorable pour tout se que vous antreprendé.
Bien calorifiquement,
Un nécrivain.»

Cher Gb, j'écrivais plus haut plus haut qu'une mauvaise orthographe est un handicap pour "ceux qui écrivent (leur courrier, par exemple) à la main". Vous illustrez parfaitement mon propos.

Quoi qu'il en soit, si vous êtes le nécrivain, merci pour vos voeux ! Et je vous souhaite la pareille.

Re : de la réforme de l'orthographe

gb a écrit:

... il est tout de même conseillé aux nombreux autres, petites gens et gens du commun, de faire quelques efforts pour ne pas passer, à tort peut-être je veux bien mais n'empêche, pour des idiots profonds ....

C'est bien là tout le problème, et c'est horriblement injuste. Et génie ou pas, je ne vois pas pourquoi un écrivain aurait le droit de se libérer des contraintes de l'orthographe et pas les autres. Qu'il faille un code commun d'accord mais qu'il soit accessible au commun des mortels et qu'on se décide enfin à penser qu'il y a erreur et erreur et à ne pas toutes les mettre sur le même plan. C'est agaçant de voir des gens faire tout un plat seulement parce qu'on propose de supprimer l'accent circonflexe de abîme (je fais référence à une chronique du Monde), ce sont ceux-là qui font le plus de bruit.

Quant au travail de correcteur, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne et j'ai probablement dit beaucoup de bêtises en étalant mes idées reçues : j'en sais un peu plus maintenant.

Et pour la bonne année, je suppose qu'il y a un sujet qui va se réouvrir demain ou après-demain comme pour Noël. A très bientôt donc.

36

Re : de la réforme de l'orthographe

gb a écrit:

Si l'on peut se dispenser de besogner son orthographe quand on est un écrivain de talent (hors du commun) [...] ... Sinon, pour un aperçu des conventions chez les (certains?) correcteurs,
cf. http://www.cavi.univ-paris3.fr/phalese/ … co0959.htm

Bonjour !
     J'imagine que les écrivains reconnus, admirés, adulés parfois, ont commencé par être des gens du commun, et que ce n'est pas la reconnaissance de leur talent d'écriture qui aura pu de ce seul fait les réconcilier avec l'orthographe. La différence avec leur public, c'est qu'ils ont — ou leurs éditeurs — les moyens de payer le travail délicat des relecteurs-correcteurs. Ceci est valable pour les grands textes littéraires comme pour les romans de gare.

     Merci pour ce superbe document qui date du temps où l'on composait couramment au plomb. Ces signes sont toujours utilisés par l'ensemble des correcteurs sur épreuves papier. Les auteurs peuvent en tirer profit.

     Le lien
http://www.gutenberg.eu.org/pub/GUTenbe … -andre.pdf
     vous racontera la ‹ Petite histoire des signes de correction typographique ›.

     Cordialement.

diconoma est typographe, relecteur-correcteur, dictionnairiste

37

Re : de la réforme de l'orthographe

Je signale un article intéressant sur une proposition de réforme de l'orthographe :
http://www.lematin.ch/tendances/societe … rafe-64674

Re : de la réforme de l'orthographe

Bonsoir,

Et malheureusement, ces propositions de bon sens que l'on fait depuis plus d'un siècle restent toujours lettre morte.

Tout à fait d'accord avec

Mais il faut que ces gens réalisent que de simplifier l'orthographe n'appauvrit pas la langue. Cessons de penser que l'orthographe est un objet de culte et de prestige.

Il faut absolument simplifier l'orthographe. Pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles est que le fossé qui se creuse actuellement engendre une fracture sociale

Il dit également que même avec une orthographe plus simple, il faudra de toute façon travailler pour apprendre

Une fois l'orthographe simplifiée, il faudrait effectivement réhabiliter la notion d'exercice afin qu'elle puisse être mieux enseignée.

Tout à fait d'accord aussi.

39 Dernière modification par Colline d'or (04-07-2009 15:28:45)

Re : de la réforme de l'orthographe

-

40

Re : de la réforme de l'orthographe

Uniformisons, uniformisons, il en restera toujours quelque chose…

Kolinedor écri :
correction en  -iller des noms de végétaux en -illier

Pour aller jusqu'au bout de la démarche, ne conviendrait-il pas de supprimer tous les i des terminaisons en ier des arbres « fruiters » : un ceriser, un pommer, un poirer, un citronner…
Et puis aussi pour les professions : un marguiller, un joailler, un denteller…
Où l’on voit qu'il y a toujours des écueils à vouloir artificiellement « amender » l'orthographe d'une langue que seul le temps a fait lentement évoluer. C'est comme vouloir donner la patine des ans à un meuble fabriqué la veille : on finit toujours par remarquer que ça ne fait pas vrai…
Cordialement
S

41

Re : de la réforme de l'orthographe

Sylvain B a écrit:

Pour aller jusqu'au bout de la démarche, ne conviendrait-il pas de supprimer tous les i des terminaisons en ier des arbres « fruiters » : un ceriser, un pommer, un poirer, un citronner…

Qu'on l'approuve ou non, il est indigne de caricaturer cette réforme proposée de l'orthographe. Vous devez bien voir que ceriser, etc., transformerait la langue elle-même, celle que nous parlons vous et moi. Il ne s'agit dans cette rubrique que de modifier l'orthographe, ou la graphie, qui est un code (parmi d'autres codes possibles) rendant compte de la langue.
Mais on voit bien à quel point des arguments fallacieux peuvent être opposés à l'idée même de réforme. C'est probablement de bonne foi, mais cela montre un manque navrant de réflexion.

42 Dernière modification par Colline d'or (06-01-2009 17:29:07)

Re : de la réforme de l'orthographe

Sylvain B a écrit:

Pour aller jusqu'au bout de la démarche, ne conviendrait-il pas de supprimer tous les i des terminaisons en ier des arbres « fruiters » : un ceriser, un pommer, un poirer, un citronner…
Et puis aussi pour les professions : un marguiller, un joailler, un denteller…
Où l’on voit qu'il y a toujours des écueils à vouloir artificiellement « amender » l'orthographe d'une langue que seul le temps a fait lentement évoluer. C'est comme vouloir donner la patine des ans à un meuble fabriqué la veille : on finit toujours par remarquer que ça ne fait pas vrai…
Cordialement
S

Pour tenter de démontrer que je ne suis pas aussi stupide que ça. Voici mon raisonnement (que d'autres auront fait avant moi)

Allez savoir pourquoi dans

    * groseillier
    * mancenillier
    * sapotillier
    * vanillier

un i est maintenu après le ill (son yod) quand  la finale de ces mots se prononce [je] comme dans batailler et dans la nouvelle orthographe de joailler (avant la réforme de 1990, joaillier).

Parce que ce sont des noms de végétaux et par analogie avec pommier (qui produit des pommes), poirier (qui produit des poires), bananier (qui produit des bananes), etc. ? Et alors ? Et le pêcher qui produit ses pêches et l'oranger ses oranges ?  (il m'a été fait remarquer plus loin que les châtaignes   son produites par le châtaignier et non pas le châtaigner)

Bien entendu, je parle des contradictions de la réforme de 1990 qui a proposé marguiller et joailler mais bien évidemment jamais
un denteller.

Comme vous le voyez sur ce point précis ma proposition ne porte que sur 4 mots (référence Petit Robert, CD-ROM prmière version), à moins qu'il existe d'autres noms de végétaux avec le suffixe illier (merci à ceux qui voudront bien me les signaler). Tous pourraient s'écrire tranquillement en iller comme beaucoup l'écrivent déjà innocemment sans avoir jamais entendu parler de réforme.

J'espère moi aussi que vous êtes de bonne foi et qu'il s'agit bien là d'un simple manque de réflexion de votre part. Dans mes propositions, je suis bien certain qu'à un moment ou un autre je ne serai pas - ou je n'ai pas été - assez rigoureux dans mon raisonnement. Cela ne me semble pas le cas ici.

43

Re : de la réforme de l'orthographe

On voit bien que la difficulté d'une telle réforme c'est que chacun a son idée de ce qui est acceptable et de ce qui est excessif.
Pour le i tréma, je le trouve utile dans sa version 1990, puisqu'il indique la voyelle à prononcer de façon inhabituelle : aigüe, qu'on ne prononce pas comme on le ferait d'aigue (aigue-marine).
Et personnellement, je pense que de tels chambardements ne devraient pas se limiter à l'orthographe mais toucher aux aberrations de la grammaire, principalement les accords du participe passé, que beaucoup s'accordent à trouver anarchiques et inutilement compliqués.
Par ailleurs, il semble impossible d'appliquer totalement au français la logique et la rigueur de l'espéranto (radical+affixes).

Cela génère par contre le risque de créer une '"écriture de l'élite" côtoyant celle du commun des mortels :

A vrai dire, rien de nouveau sous le soleil : le seul fait de dépasser voire d'obtenir son certificat d'études était déjà une distinction sociale vers 1930. par ailleurs, "l'élite" elle-même commet bon nombre de fautes, à preuve les dictées de Pivot et les indispensables correcteurs des journaux et éditeurs ; peut-être est-ce le charme du français que de plonger la foule et les lettrés dans les affres de l'incertitude ?!

44 Dernière modification par Colline d'or (04-07-2009 15:29:13)

Re : de la réforme de l'orthographe

-

45

Re : de la réforme de l'orthographe

De la difficulté d'être constant :

Colline d'or a écrit, hier à 20 h 40 :
la suppression des o et a dans l'e

et à 10 h 15 aujourd'hui :
pour le c, utilisons l'o dans l'e (œ) et nous lirons accœuil comme cœur

Au passage, châtaignier ne fait pas exception à la règle des noms d'arbres fruitiers, et ne s'écrit pas « châtaigner »…
Cordialement
S

46

Re : de la réforme de l'orthographe

Zimon a écrit :
cela montre un manque navrant de réflexion

Voire… Mais si le but d'une réforme de l'orthographe est avant tout d'éliminer les exceptions, on peut considérer qu'en susciter de nouvelles n'est pas, tout bien réfléchi, la solution idéale…
Cordialement
S

47 Dernière modification par Colline d'or (04-07-2009 15:29:43)

Re : de la réforme de l'orthographe

-

Re : de la réforme de l'orthographe

Sylvain B a écrit:

De la difficulté d'être constant :

Au passage, châtaignier ne fait pas exception à la règle des noms d'arbres fruitiers, et ne s'écrit pas « châtaigner »…
Cordialement
S

merci beaucoup, une proposition de plus donc (comment prononcez-vous châtaignier et le coupable châtaigner ?).

Quand je disais que je ne suis pas irréprochable, mais vous ne faites qu'apporter de l'eau à mon moulin. Et que faites-vous donc de pêcher ?

Quant au œ, vous aurez quand même lu que je propose de le conserver pour la famille de cœur - parce qu'il est utile à la prononciation - et donc d'aligner accueil et sa famille sur ce même cœur. Il me semble être cohérent.

Merci encore de m'avoir corrigé.

Re : de la réforme de l'orthographe

apparemment la désinence de châtaignier prononcée comme dans gagner ne se rencontre que dans le substantif peignier.

Auriez-vous d'autres exemples ?

50 Dernière modification par Colline d'or (04-07-2009 15:30:04)

Re : de la réforme de l'orthographe

-

Messages [ 1 à 50 sur 95 ]

forum abclf » Réflexions linguistiques » de la réforme de l'orthographe