Sujet : Au temps ou autant
Je ne sais pas si la polémique sur autant ou au temps pour moi a été soulevée ici. Elle bat son plein en ce moment sur un réseau social. J'avais envie d'y ajouter mon grain de sel.
Voici, en faveur de « au temps », l'explication donnée habituellement : « Au temps ! », se disait dans le cadre d’exercices militaires s’effectuant en plusieurs temps... L’injonction « au temps ! » est employée pour commander la reprise depuis le début : « reprenez au temps (initial) ». Une personne affirme : "au temps" signifie "il est temps pour moi" ainsi "il est temps pour moi de reconnaître mon erreur". Tout cela me paraît mal bâti. Pourquoi, lorsqu'on se trompe, faudrait-il revenir à un début restant à définir ?
Les défenseurs de la forme « autant » se basent sur une affirmation de Claude Duneton, qui a trouvé dans les Curiositez françoises d'Antoine Oudin cette locution : « autant pour le brodeur, raillerie pour ne pas approuver ce que l'on dit » (vulgaire selon Oudin, c'est à dire populaire). Traduction : tout ceci revient au brodeur, c'est de la part du brodeur, c'est inventé (brodé). Je n'ai pas trouvé dans Google livres d'autres occurrences d'expression commençant par « autant pour », mais si cette tournure est populaire, il ne faut pas s'étonner de ne pas la trouver couchée par écrit.
On passe facilement de « autant pour le brodeur », c'est à dire tout cela est le fait d'un brodeur, à « autant pour moi », ce que j'ai dit me revient, j'en suis responsable, avec la même dérision appliquée à soi-même qu'au brodeur.
Qu'en pensez-vous ?