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forum abclf » Écriture et langue française » Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

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Messages [ 26 ]

1 Dernière modification par newzic (25-05-2007 11:08:15)

Sujet : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Bonjour,

je réalise un document à imprimer. Je débute un nouveau paragraphe avec une citation et un nom d'auteur, mais je ne suis pas sur de la présentation. Voici l'extrait tel qu'il est écrit à la base :

L'artiste n'est pas quelqu'un qui dit quelque chose mais qui fait des choses, donnant à tous l'opportunité de vivre des expériences qu'ils n'auraient pu vivre autrement. John Cage

Vous notterez le point en fin du texte original.

Voici exactement comment j'ai repris l'extrait dans mon document :

"L'artiste n'est pas quelqu'un qui dit quelque chose mais qui fait des choses, donnant à tous l'opportunité de vivre des expériences qu'ils n'auraient pu vivre autrement" (John Cage).

J'ai donc :

- Repris la citation en italique et entre guillemets
- Mis le nom de l'auteur entre parenthèses, pas en italique et à l'extérieur des guillemets
- Mis le point à la toute fin de la phrase, à l'éxtérieur des guillemets.

Est-ce correct ? Je me demande aussi si le nom de l'auteur devrait pas être en majuscules du style John CAGE... bref, beaucoup d'interrogations pour une si petite phrase ! D'après mes recherches, l'italique, les guillement et le point sont bien placés, mais je trouve rien pour le nom de l'auteur. Si quelqu'un à une idée, merci d'avance.

A bientôt,
Newzic.

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Les guillemets devraient être en romain et non en italique.

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Les guillemets sont mal choisis : il faut utiliser les guillemets français « ».

On met le point final de la citation à l'intérieur des guillemets.

De plus, c'est fromage ou dessert, italiques ou guillemets, pas les deux.
Pour les citations en exergue, on utilise l'italique. (Citation en exergue : nettement détachées du texte, en début d'ouvrage ou de chapitre.)
Pour les citations dans le corps du texte, on utilise les guillemets, ou encore, on fait un paragraphe en retrait, avec une police plus petite : la citation se détache donc nettement du texte, entre deux blancs, sans guillemets ni italiques.
On écrit le nom de l'auteur comme on veut, en capitales ou non. L'important c'est de ne pas varier au cours du document. Quand la citation est en exergue, on ne met pas le nom entre parenthèses.
Les titres, eux, sont toujours en italiques.

Une dernière remarque : en bonne langue, on donne des occasions. L'opportunité est le caractère opportun d'une mesure, et on peut sentir l'opportunité d'agir sans en avoir l'occasion ; inversement, on peut avoir l'occasion de faire des choses manquant singulièrement d'opportunité.
L'occasion peut être offerte par une intervention humaine, l'opportunité est inhérente et ne peut être donnée ni retirée.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

4 Dernière modification par newzic (27-04-2006 13:01:45)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Merci pour la réponse.

La citation se trouve à l'intérieur d'un texte, donc, d'après vos suggestions, voici comment je vais présenter la chose (je vous met du latin - ce n'est pas la traduction ! - et la citation en couleur, mais dans la brochure, elle sera noire aussi) :

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« L'artiste n'est pas quelqu'un qui dit quelque chose mais qui fait des choses, donnant à tous l'opportunité de vivre des expériences qu'ils n'auraient pu vivre autrement. » (John CAGE). Duis autem vel eum iriure dolor in hendrerit in vulputate velit esse molestie consequat, vel illum dolore eu feugiat nulla facilisis at vero eros et accumsan et iusto odio dignissim qui blandit praesent luptatum zzril delenit augue duis dolore te feugait nulla facilisi.

Qu'en pensez vous ? Le nom de l'auteur entre 2 points, c'est normal ?

Pour ce qui est de votre remarque très interessante sur l'usage du mot "opportunité", je ne connais pas John Cage, mais apparament, c'est un musicien américain. En tout cas, sa citation m'aura donné du fil à retordre !

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Dans ce cas, il ne faut pas mettre le point final de la ponctuation (écrire : « L'artiste n'est pas quelqu'un qui dit quelque chose mais qui fait des choses, donnant à tous l'opportunité de vivre des expériences qu'ils n'auraient pu vivre autrement » (John CAGE). Duis autem [...]).

Voir le dernier paragraphe de cette page : http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/ … /index.php

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

John  Cage étant américain, sa phrase a donc été prononcée en anglais. Le mot anglais opportunity se traduit en français par occasion. Vous êtes fondé à rectifier l'erreur du premier traducteur.

Secondement, où avez-vous péché votre texte latin ? j'ai envie de demander : qui vous a dit que ce salmigondis est du latin ?
Certains mots sont latins, d'autres, bien que déformés, en sont aussi, d'autres enfin n'en sont pas tels diam ou nonummy.
Ou bien c'est un mansucrit médiéval mal déchiffré, ou bien c'est un canular...

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

C'est avec ce texte «lorem ipsum...» qu'on remplit les maquettes pour tester les mises en page, le choix des polices, etc. sans être gêné par le sens du texte.
http://www.lipsum.com/ (ang.)
http://www.bugalood.be/voir_articles.php?article=lipsum (fr.)
http://www.linux-france.org/prj/jargonf … ipsum.html (jargon français).

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Sans être gêné par le sens du texte !
comme s'il n'était pas gênant, pour ne pas dire perturbant, de lire un texte qui a l'air d'avoir du sens, et qui n'en a pas...

Dans le genre, je préfère le célèbre « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. »
Toutes les lettres de l'alphabet y sont, la phrase est joyeusement absurde, mais pas déstabilisante, car tous les mots existent, on n'a pas à se demander si c'est du lard ou du cochon, à supposer que lorem est une graphie pour laurem, et de constater que de toutes façons, ni lorem ni laurem n'existent...

Tout ça parce qu'on m'avait annoncé un texte en latin. Donc, au lieu d'observer la mise en page, j'ai cherché à comprendre le texte, et je n'ai prêté aucune attention à la mise en page, ce qui est exactement l'inverse du but recherché !

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Autre point sur lequel le choix de ce texte aléatoire est  contre productif, c'est que l'on me demandait de vérifier la présentation de la citation.
Pour savoir si la citation est en exergue, ou fait partie du texte, il faut lire ce qui précède et ce qui suit !

Donc, il m'est impossible de me prononcer, car le contexte m'est nécessaire.

10 Dernière modification par newzic (27-04-2006 17:23:56)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Super, merci pour toutes ces réponses ! Je ne suis que le graphiste de la brochure, on m'a donné les textes comme ça et c'est bien compliqué de s'y retrouver ! Je vais devoir m'acheter un manuel des règles à suivre en imprimerie.

Pour le texte latin, je n'avais jamais remarqué que c'était n'importe quoi à ce point, mais effectivement, il est fait pour remplir visuellement des maquettes (des pleins et des vides). Si on y mettait du chinois, ça nous pertuberait, tandis que là, ça passe bien visuellement.  Je m'en sers beaucoup pour le Web aussi, quand on me demande un site et que je n'ai aucun texte à y mettre. Car le texte, c'est aussi important pour une mise en page, que les images.

Pour le mot "opportunité"... je suis bien embêté car je n'ai plus le temps de demander aux clients de se mettre d'accord là-dessus, surtout qu'un prof de français et un journaliste ont déjà corrigés les textes. La phrase n'a t'elle aucun sens du coup ? Est-ce que tout le monde va regarder la brochure et s'arretter là-dessus ou on peut considérer cela comme étant du français courant ? Elle est tirée d'un journal à la base.

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

11 Dernière modification par newzic (27-04-2006 17:47:08)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Zut, je suis en décalage dans les réponses ! Ben oui, si il faut un sens pour le texte, j'ai pas été malin avec mon latin de derrière les fagots !

Je résume dans les grandes lignes le texte (donc concentrez vous sur la citation uniquement !). La citation commence le  dernier paragraphe :

Gérée par une association à but non lucratif, la structure se veut un laboratoire d'art contemporain. Elle est soutenue par le Conseil Général, le Conseil Régional, la culture, la DRAC. Elle s'ouvre désormais aux partenariats privés : entreprises, industries, artisans, à tous ceux qui souhaitent s'investir dans ce type de démarche.

« L'artiste n'est pas quelqu'un qui dit quelque chose mais qui fait des choses, donnant à tous l'opportunité de vivre des expériences qu'ils n'auraient pu vivre autrement » (John CAGE). Ainsi les artistes accueillis et les actions menées contribuent à la valorisation de notre territoire.

J'ai écrit la citation comme cela, entre guillemets et sorti le point.

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Pendant que P'tit prof a le dos tourné, je vous autorise à conserver "opportunité".

Pour le TLF, "cet emploi se répand de plus en plus, surtout dans la presse", bien qu'il soit "condamné par les puristes".

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Puriste jusqu'à la fine pointe de mes ongles, je maintiens que cela la fout mal, quand on a des prétentions au mécénat artistique, de parler sa langue comme un cochon !
Mais comme on ne me demande pas mon avis, je ne le donne pas...

Quant à la citation, je la présenterais ainsi :
Selon John Cage, « portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. »

Sans majuscule, puisque la phrase commence à Selon. Elle n'arriverait pas comme un cheveu sur la soupe, ce qui est l'effet produit dans la présentation actuelle.
On peut aussi introduire par :
Comme l'a si bien dit John Cage, « portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. »

Avec le point final dans les guillemets, puisque la phrase entre guillemets est complète.

Comparez :
Selon John Cage, « portez ce vieux whisky et la suite. »

et :

« Portez ce vieux whisky et la suite », a dit John Cage dans son infinie sagesse.

Pas de point dans ce second cas, puisque la phrase déborde la citation.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Pierre Enckell :

Pour le TLF, "cet emploi se répand de plus en plus, surtout dans la presse", bien qu'il soit "condamné par les puristes".

En outre, le TLFi donne une citation de Stendhal:

«Il n'a pas le génie adroit et cauteleux d'un procureur qui ne perd ni une minute ni une opportunité» (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830).

Dans le Littré (1863), on lit ceci (article opportunité):

1°Qualité de ce qui est opportun. Profiter de l'opportunité de la circonstance.
2°Absolument. Occasion favorable. Saisir l'opportunité. Il s'est prévalu de l'opportunité.

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Pour les citations :

la citation est en exergue d'un chapitre :
on l'écrit en italiques et en police réduite, alignée à droite, le nom de l'auteur au dessous, sans parenthèses :

Plus ça change, et plus c'est la même chose.
Ma concierge.

(En ces lieux, impossible d'aligner...)

La citation est dans le texte :
on l'écrit entre guillemets :

Comme le disait ma concierge, « plus ça change et plus c'est la même chose. »

Ou bien on la met à la ligne, isolée par des blancs, avec un retrait, impossible à faire ici.

Plus ça change, plus c'est la même chose.

Cette forte parole de ma concierge, quousque tandem Catilina, abutere patientia nostra...

(Moi aussi, je peux remplir avec du latin... Mais je prends du vrai latin, comme ça, ceux qui ne le savent pas ne s'en soucieront pas, et ceux qui le savent, ayant appris ce passage par cœur dans leur jeunesse, ne perdront pas non plus leur temps à le lire.)

J'ai été étonné de lire que le point doit être mis hors des guillemets. Pour moi, on ferme les guillemets quand la citation est finie, sauf le cas où la phrase se prolonge :
Ma concierge avait coutume de dire que « plus ça change et plus c'est la même chose », et cette brave femme avait bien raison.

J'ai été encore plus surpris de lire que le sens du texte importe peu dans la mise en page.
Pour moi, la mise en page est au service du texte, qui n'est pas simplement une somme de caractères, blancs compris. Les passages à la ligne, les blancs soulignent les articulations logiques. Il faut donc saisir le contenu pour pour les placer à bon escient.
Même si l'on peut faire une première maquette en langage schtroumpf, le moment vient où l'on se demande si l'on a affaire à une grande partie, à marquer par un blanc de deux interlignes, ou à des sous-parties qui se suivent sans blancs.

Mais sans doute que je dépasse la sandale...

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

16 Dernière modification par newzic (28-04-2006 12:48:58)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Merci à tous pour vos réponses, c'est bien au delà de ce que j'espérais !

P'tit prof, peut-être que le nom de l'auteur de ma phrase termine cette phrase et c'est pour cela que le point se retrouve après le nom de l'auteur ? Mais je comprends mieux effectivement d'après votre analyse, que la "forme" de cette phrase dans le texte n'est pas idéale pour trouver une solution idéale. J'ai donc fait comme si l'auteur entre parenthèses, prolongeait la phrase, il sera certainemeent moins choquant "visuellement" qu'entouré de 2 points, comme une phrase à lui tout seul encadré de parenthèses.

Je ne suis pas l'auteur du texte de la brochure, qui a subit maintes et maintes modifications avant de parvenir à un résultat final commun à tous les membres de l'association (une trentaine de personnes) et qui manient mieux des outils, des pinceaux, des instruments de musique que notre bonne vieille langue (bien qu'il y ait aussi un prof de français et un journaliste local). Alors, je ne vais pas compliquer les choses, puisque ma tâche de graphiste, s'arrête à la mise en page des éléments donnés, le reste n'étant pas de mon ressort (je ne fais pas parti de l'association et ne participe pas aux réunions). Ma venue sur ce site était une démarche personnelle, mais je ne manquerai pas d'y revenir, bien avant de passer en imprimerie, la prochaine fois !

Pour ce fameux faux texte "latin"ce n'est pas une fantaisie de ma part, mais bel et bien un outil utilisé depuis des lustres (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lorem_ipsum). Je vous assure qu'il prend toute sa dimension dans les ouvrages qui traitent de la mise en page de documents imprimés (et maintenant du Web). Mes livres de mise en page contiennent des centaines de miniaturisations de documents où l'on explique et montre toutes les différentes mise en page possibles et inimaginables, l'importance et les règles à suivre : les paragraphes, les indentations, des textes en colonnes, alignés à gauche, à droite, les style de polices, le crénage, les majuscules, l'interlettrage, l'intégration de tablaux, d'images, de graphiques, l'importance de la disposition et de l'aération des blocs, la taille des titres...  Ce texte est donc généralement le même sur toutes les miniaturisations de mes livres et le but recherché, c'est uniquement l'aspect visuel de la chose, attirer l'oeil sur une particularité graphique mais toujours en lien à un texte, que l'on reportera ensuite à une situation précise dans la vie courante (tout comme en math, on faisait souvent des problèmes débiles, avec des données génériques : poules, oeufs, robinets, baignoires...). D'ailleurs, dans mes livres de mise en page, les quelques exemples où ils ont mit du vrai texte, forcement, je l'ai lu, ce qui ne m'avance à rien dans le but recherché par l'ouvrage, a part de me distraire !

Actuellement beaucoup de "templates" de sites Web (des modèles de design que l'on achète) se servent uniquement de ça, car si ils mettaient un texte ayant du sens, commercialement cela ne serait pas bon : imaginons, un super design quelquonque avec toutes les pages du site pré-remplies par du texte de recettes de cuisine. Ce template riquerait d'être catalogué par la clientelle, dans la catégorie "cuisine" alors qu'il pourrait très bien servir à d'autres catégories. Un exemple de modèles de sites Web à vendre (http://www.flash-template.org/), où le client va d'abord regarder les miniaturisations à la recherche d'une identité visuelle : en ouvrant le template en grand, on a bien sur un texte qui est  commercialement neutre ! Et ici, une bannière avec un poivron rouge qui ne traite pas focement de cuisine à l'utilisation finale :  http://correcteurs.blog.lemonde.fr/

Et voir bien sur : http://www.lipsum.com/

P'tit prof, vous n'êtes pas à côté de la sandale ! Il vous sera plus facille d'assimiler l'utilisation technique de ce texte que pour moi, d'assimiler toute les nuances de notre langue. Je préfere de loin votre position ! Je retiens que la prochaine fois, je devrais expliquer à mes clients l'utilisation de ce texte. Mais je pensais qu'ici, on le connaissait, puisque il sert à la base à imprimerie. Y'a donc un décalage entre la technique de la langue et la technique qui sert à la diffuser.

A bientôt,
Newzic.

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Vos explications sont lumineuses, Newzic, et je comprends bien l'utilité d'un texte vide pour théoriser sur la technique de mise en page.
Seulement, dans mon cas, ce texte n'est pas vide, car je suis l'un des derniers dinosaures qui comprennent le latin, et qui, en conséquence, se posent des questions quand ils ne comprennent pas le latin...

Cependant, je maintiens mon point de vue selon lequel la mise en page doit mettre en valeur le sens du texte, et ne peut donc être conçue indépendamment de ce sens.
Sinon, rien n'empêcherait, pour gagner de la place, d'écrire les vers en continu, sans passer à la ligne après la rime...
J'ai dû concevoir de A à Z un document destiné à l'évaluation du niveau des élèves entrant en seconde, sur une commande de mon inspecteur. Nous avons travaillé en équipe, à trois, concevant simultanément et les exercices, et la mise en page des exercices, car il y avait des impératifs : ne tourner les pages qu'entre les exercices, constituer un cahier central de textes, et, ce dont je ne suis pas mécontent, faire coïncider la pagination du livret de questions avec la pagination du livret de réponses, de sorte que les correcteurs ne soient pas obligés de tourner la page des codes de cotation en pleine correction d'un même exercice.
Ce que je trouve exaspérant, et qui s'était produit avec les cahiers des années précédentes.

Bref, pour penser à tout cela, il fallait être tout à la fois le concepteur et l'utilisateur de ces cahiers, et un graphiste animé par la seule volonté d'équilibrer sa composition n'aurait pas pensé à résoudre ces questions pratiques. La preuve, ceux des années précédentes n'y pensaient pas ! Ce que j'ai vu de mieux dans le domaine, c'est le sujet d'examen formé d'un texte latin, sa traduction et une batterie de questions. Pour gagner du papier, je suppose, la traduction figurait... au dos du texte ! alors qu'il est indispensable qu'elle soit en regard...

Telle sont les observations qui me font dire que seuls l'auteur est à même de faire la mise en page.

Dernier exemple qui s'est marqué au fer rouge dans ma mémoire. Il s'agit d'un dépliant en quadrichromie, existant aussi en affiche, destiné à mettre les lycéens en garde contre le SIDA.
On y lisait cette phrase :
Cux qui n'ont pas de partenaires réguliers doivent avoir des relations sexuelles
protégées.

Parfaitement, l'adjectif était reporté à la ligne ! Si bien qu'on lit : doivent avoir des relations sexuelles, et que cela devient une obligation absolue, la protection disparaissant dans l'oubli.
La phrase était boiteuse : mieux valait écrire « Il faut se protéger lors des relations occasionnelles » ou : « Ils doivent se protéger... », que l'obligation porte bien sur la protection, et non sur les relations.
Et, la phrase étant donnée, il ne fallait surtout pas rejeter l'adjectif à la ligne ! A tout le moins, écrire RELATIONS PROTEGEES, en gros.

Vous voyez pourquoi je dis que la composition ne peut être conçue sans tenir compte du sens du texte ?

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

18 Dernière modification par newzic (29-04-2006 18:55:29)

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Je vous comprends bien, tout cela est lié. Les exemples perso que vous me donnez sont en fait le travail de l'éditeur (je crois que c'est lui), celui qui dans la chaine graphique va remanier les textes et  corriger les fautes de l'auteur (un auteur de livre informatique n'est généralement pas écrivain par exemple) et surtout, se mettre au niveau de l'utilisateur final de cette publication. C'est ce que vous avez fait, pour votre livre d'exercices qui se devait avant tout pratique. Pour le texte sur le SIDA, si j'avais été le concepteur de la brochure, j'aurais été gêné visuellement par ce mot tout seul (tout comme les veuves et orphelines sont génantes), là où vous, avez plutôt été gêné par le sens que risquait de prendre cette phrase. J'aurais cherché à retrécir le crénage ou l'inter-mots, pour que ce mot passe au-dessus (nul besoin de reformuler la phrase). Bref, éditeur et infographiste ont chacun leur place, mais l'éditeur est parfois "zappé" de la chaîne, car c'est un coût supplémentaire. C'est le client, l'auteur, l'imprimeur ou le graphiste qui prend généralement la place, là est le problème, car on ne maitrise pas suffisament la langue ou on a pas assez de recul pour se mettre au niveau de l'utilisateur final.

Si un jour vous avez l'occasion, je vous conseille de feuilleter une référence en matière de mise en page : le livre Optimisez vos documents imprimés (http://www.editions-eyrolles.com/Livre/ … s-imprimes) Et pour en revenir à ce fameux texte latin, les exemples de mise en pages sont des miniaturisations, comme si c'était une  photo d'un vrai document, page de magazine, bulletin d'info, carte de visite, affiche... Le faux texte latin est souvent en taille 2 ou 3, cela est moins perturbateur (pour un "dinosaure" qui comprend le latin !) et vous vous concentrerez uniquement sur l'importance de la disposition des éléments et du texte, selon des études de cas (qui utilisent aussi du vrai texte selon l'exemple). Et une technique souvent utilisée, est de mettre des titres et sous titres précis dans les photos miniature, simulant ainsi un vrai document et supposant un sens au texte latin. Ainsi, quand je survole chez le docteur le magazine Voici, je vais étudier la façon dont les éléments (textes, images, encarts) sont disposés et lire seulement les titres et sous titres pour faire le lien avec la mise en page. Ensuite, le texte de l'article pourrait très bien être du "Lorem Ipsum" que je ne m'en rendrais même pas compte  (vous devinez pourquoi !) Mais c'est toujours interessant d'étudier la technique du voisin.

A bientôt,
Newzic.

Alea jacta est (ce qui reste de mon lointain latin scolaire... ou peut-être de la BD d'Asterix !)

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

...." tout comme les veuves et les orphelines sont gênantes"...

Gloup! peut-on avoir l''explication de cette formule?

Merci!

D.

20

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Diantino a écrit:

...." tout comme les veuves et les orphelines sont gênantes"...

Gloup! peut-on avoir l''explication de cette formule?

Merci!

D.

Une ligne de fin de paragraphe
apparaissant au début d'une co-
lonne (veuve) ou une ligne de dé-
but de paragraphe seule en bas
d'une colonne (orpheline) sont à
proscrire. On gardera toujours au
moins trois lignes de texte.

http://66.249.93.104/search?q=cache:gMh … k&cd=4

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Merci à vous, Newzic, de m'initier à vos secrets...

Les veuves et orphelines me sont connues, et je les pourchasse impitoyablement. Le remède est simple : placer un saut de page !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Merci de m'avoir éclairée sur le sens de ces "veuve s et orphelines."
Les typographes ont sans doute un vocabulaire propre à leur profession.

On ne laisse vraiment aucune chance à la veuve ! Elle a perdu son cher et tendre, elle est moquée comme veuve joyeuse, elle fait penser à la sinistre guillotine et s'identifie aussi à un oiseau lointain.

La voilà maintenant gênante, impitoyablement pourchassée et à proscrire.

Plaignons les veuves!
D.

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

La veuve, ce fut d'abord la potence, qui n'a qu'une jambe, un peu comme une veuve qui n'a plus d'homme sur qui s'appuyer.
Après l'abandon de la pendaison, le nom est passé à la guillotine, qu'on appelait aussi, de façon plus descriptive, la bascule à Charlot, Charlot étant le bourreau.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

24

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Je ne connaissais pas cette explication. Avez-vous une source qui l'appuie ?

Autrefois, on pendait souvent les condamnés à des structures comprenant deux "jambes" (les fourches patibulaires ; c'est le cas du pendu du jeu de tarot, et celui de la gravure sur bois qui illustre souvent Villon), ou même quatre. Voir google images en tapant "pendu" ou "pendus".

J'aurais plutôt pensé que celui qui épouse la veuve est par définition un homme mort, puisque la veuve n'a plus de mari. Mais ce n'est qu'une hypothèse. Et nous voilà, une fois de plus, éloignés de la question première. O charmes de la digression !

Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

Certes, les fourches patibulaires ont deux jambes, reliées par une traverse.
Mais c'est le modèle à une jambe, popularisé par les films de cape et d'épée, qui s'impose à mon imagination...

Cela dit, être l'époux de la veuve = mourir, puisque par définition le mari de la veuve est mort, est l'explication la plus logique. Il me semble avoir vu (mais où ? J'admire les gens qui sont capables de savoir d'où ils tirent leurs connaissances !) que le gibet permanent, en perpétuelle attente du condamné suivant, est solitaire comme une veuve.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : Typographie : citation et nom d'auteur, veuves et orphelines

«Quelquefois une énergie singulière, un pittoresque effrayant : il y a du raisiné sur le trimar (du sang sur le chemin), épouser la veuve (être pendu), comme si la
corde du gibet était veuve de tous les pendus.»

Telle est la version d'Hugo dans le Dernier jour d'un condamné.

o malakas tis pareas

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