Sujet : Rapport à ?
Ai-je révé, mais "rapport à" n'était-il pas considéré il y a quelques années comme une tournure très populaire empreinte d'une certaine lourdeur ? (Docteur, je viens vous voir rapport à mes douleurs).
On entend maintenant cela chez des personnes cultivées, et sans doute trop fréquemment pour qu'il n'y ait pas un phénomène de mode là-dessous. Je décèle en outre comme une volonté de conceptualiser l'objet de la relation : "j'assume totalement mon rapport à la pizza surgelée" confère une attitude réfléchie et responsable au goinfre peu soucieux de délicatesse.
Je grossis le trait, bien entendu, mais d'où vient le frémissement que je ressens lorsque j'entends des phrases comme parlez nous de votre rapport à l'argent, la religion, l'automobile,... ? Il me semble que "rapport à" ne doit servir qu'à exprimer une comparaison (dans la seule locution "par rapport à"), et que pour exposer une relation on devrait dire rapport avec. Non ?