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Le forum d'ABC de la langue française

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Cette expression s'inscrit dans le fil d'une longue lignée de mots ou formules passe-partout, le vocabulaire se rétrécissant comme une peau de chagrin. Prenons par exemple, le mot problème. Il appartient au domaine des mathématiques, c'est une question posée avec la demande d'un moyen, d'un raisonnement qui doit conduire à sa résolution. Il ne devrait pas sortir de là.

Eh bien ce mort sert à tout : on a des problèmes de circulation, d'argent, de conscience. Moi je dirais embarras de circulation, difficultés financières, troubles de conscience. J'ai vu un jour ce titre d'article : Éléphants à problèmes. Il existe aussi des gens qui ont des problèmes de poids ou de santé, voire des problèmes de cœur (au propre et au figuré). Par voie de conséquence, naissent des expressions du type : pas de problème, je m'en occupe ; sans problème ; ou pire "no problem". Et il y a des choses qui "posent problème" ou qui "font problème", ce qui aditionne une impropriété avec du jargon petit-nègre. Et le drame est que des personnages très haut placés, au sommet de la hiérarchie de la nation, ont recours à ce lamentable artifice. Des linguistes prédisent ainsi que le vocabulaire du citoyen français se réduira bientôt à mille mots, alors qu'il est établi qu'un locuteur de niveau moyen devrait en avoir autour de 3 500. Je dis les Français, mais je suppose que nos voisins francophones d'autres pays ne doivent pas être en reste. Remarquons aussi que le phénomène du problème atteint de plein fouet la langue anglaise, et que l'espagnol est contaminé. L'allemand non plus n'est pas épargné.

3

Ah ! Merci Lardenais. J'étais inquiet de ne trouver nulle part le moindre avis sur cette question. En fin de compte, il m'apparaît que "rapport à" est une nouvelle expression fourre-tout qui dispense le locuteur de toute précision de sa pensée. Elle remplace avantageusement attitude vis-à-vis de, réflexion à propos de, sentiment envers, position devant, bref, tout ce qui peut avoir un vague rapport avec une quelconque réaction d'un sujet à un facteur déclenchant.

Et elle est porteuse d'un subtil parfum psychanalytique qui ne gâche rien.

smile

2

SI ! J'approuve sans restrictions ces remarques et j'ajoute que ces manies m'agacent terriblement, moi aussi ! Ajoutons-y le verbe "gérer", également fort à la mode, et qui donne lieu à des inepties du genre : Nous allons gérer la crise - je gère mon stress.

Gérer, c'est administrer un bien, un domaine ou une fortune.

1

Ai-je révé, mais "rapport à" n'était-il pas considéré il y a quelques années comme une tournure très populaire empreinte d'une certaine lourdeur ? (Docteur, je viens vous voir rapport à mes douleurs).

On entend maintenant cela chez des personnes cultivées, et sans doute trop fréquemment pour qu'il n'y ait pas un phénomène de mode là-dessous. Je décèle en outre comme une volonté de conceptualiser l'objet de la relation : "j'assume totalement mon rapport à la pizza surgelée" confère une attitude réfléchie et responsable au goinfre peu soucieux de délicatesse.

Je grossis le trait, bien entendu, mais d'où vient le frémissement que je ressens lorsque j'entends des phrases comme parlez nous de votre rapport à l'argent, la religion, l'automobile,... ? Il me semble que "rapport à" ne doit servir qu'à exprimer une comparaison (dans la seule locution "par rapport à"), et que pour exposer une relation on devrait dire rapport avec. Non ?