Justement, pourquoi, vous, avec votre niveau de connaissance, rencontreriez-vous des difficultés à écrire sacrosaint avec un seul s ? Donc pas de difficulté supplémentaire pour vous, mais pas de difficulté supplémentaire non plus pour les autres puisque il y a de toute façon déjà des incohérences (voir le fil que j'ai signalé). On ne passe donc pas d'une difficulté à une autre. Mais peut-être raisonniez-vous au niveau des mots pris un à un, je vois plutôt cela à un niveau global. Ce qui me semble devoir être le point de vue à adopter dans le cadre d'une réforme.
Effectivement, on devrait d'abord concevoir une réforme de l'orthographe pour ceux pour qui cela représenterait un plus, donc une simplification (une orthographe plus intuitive tout simplement; cf. le P.S.); tout au moins c'est ce qu'imaginent bon nombre de ceux qui défendent bec et ongles une réforme. Mais ce n'était pas du tout, mais alors pas du tout l'esprit de la "réformette" de 1990 :
Ces rectifications ne prétendent pas à rendre l’orthographe simple et rationnelle : d’aucuns s’en affligeront, d’autres s’en réjouiront. On rappellera seulement que, si la logique doit régir la syntaxe, c’est beaucoup plus l’usage et les circonstances historiques ou sociales qui commandent au vocabulaire et à sa graphie.
http://www.academie-francaise.fr/sites/ … s_1990.pdf
Donc pour les mots composés, pour les verbes en -otter, sur d'autres points encore, elle est critiquable de ce point de vue. Et ceux qui ont "réformé" y avaient pensé :
l’Académie a estimé qu’on pouvait conserver le trait d’union en cas de contact entre deux voyelles (contre-attaque, ou contrattaque avec élision comme dans contrordre). De même elle a jugé utile le recours éventuel au trait d’union dans les mots formés de plus de deux composants, fréquents dans le vocabulaire scientifique. Par ailleurs, on rappelle que le s placé entre deux voyelles du fait de la composition se prononce sourd :
Mais, cf. le fil de 2009, nous avons dessaler et non pas désaler. Donc, de toute façon, nous avons des exceptions à la règle mais nous avons aussi des exceptions parmi les exceptions. Nous ne changeons pas grand-chose. Et puis, ceci dit, qui écrit régulièrement pilo-sébacé et sacro-saint ?
Les points qui me semblent aller dans le bon sens sont ceux portant sur l'accentuation et sur la généralisation du trait d'union dans les nombres.
Que diriez-vous dit si on proposait de généraliser le double s au lieu du s simple entre deux voyelles ? Je suis curieux de savoir. J'imagine que vous accuseriez la réforme d'aller trop loin alors qu'ici vous lui repprochez de ne rien faire. Autant dire tout de suite que vous ne voulez pas de réforme.
En ce qui me concerne, ce n'est pas que je n'en veux pas, c'est que je pense qu'elle est impossible à mettre en œuvre. Certains y ont englouti une énergie folle pendant des années en vain
P.S.: petit ajout. Une orthographe intuitive, c'est une orthographe qui permet d'écrire sans erreur les mots dont un scripteur ne connait pas ou peu la forme écrite. On peut donc imaginer deux graphies pour un mot, la traditionnelle et la "réformée", et voir laquelle l'emporte au bout d'un temps plus ou moins long. Clé ou clef ? On parie que c'est la première qui gagne ? Pour cuiller ou cuillère, j'ai beaucoup moins de certitudes.
https://lewebpedagogique.com/famillesdemots/files/2021/10/Les-doublets-en-fran%C3%A7ais.pdf