Passer au contenu du forum

forum abclf

Le forum d'ABC de la langue française

Mise à jour du forum (janvier 2019)

Remise en l'état – que j'espère durable – du forum, suite aux modifications faites par l'hébergeur.

forum abclf » Pratiques linguistiques » orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Pages 1

Répondre

Flux RSS du sujet

Messages [ 14 ]

1

Sujet : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Bonjour,

Voici ma question :

Si l'on n'a plus de parents, on est orphelin. Si l'on n'a pas de frère ou de soeur, on est fils (ou fille) unique. Mais quel est le mot pour désigner un "orphelin de frère" ou un "fils unique par décès" ? La langue française, si riche, contient certainement un terme précis.

Valdo Sartori

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Orphelin de frère est, me semble-t-il, parfaitement acceptable, être orphelin signifiant être privé de soutien, notamment affectif, mais pas uniquement. Ainsi parle-t-on des maladies orphelines au sens où, trop rares, elles ne bénéficient pas de subsides suffisants pour qu'une recherche thérapeutique sérieuse soit envisagée.

3

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

D'accord avec Zycophante.
En revanche, je n'utiliserais pas «orphelin» dans le cas d'une relation descendante (pour parler des parents dont un enfant est décédé).

4

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Extrait du site  http://www.futura-sciences.com/fr/compr … line_2104/

"Une maladie est dite rare (ou orpheline) si son incidence est telle qu'elle touche une population trop restreinte pour que le développement et la commercialisation de son traitement dégagent des bénéfices. On comprend donc bien que le seuil d'incidence retenu pour définir la rareté d'une maladie, en vu d'instituer un statut légal particulier aux médicaments orphelins, va être différent suivant les pays concernés (i.e suivant le nombre potentiel de malade) ; ainsi l'incidence retenue aux USA est de 1/1000 (Orphan Drug Act) et en Europe de 5/10.000 (projet de Loi Européenne sur les médicaments orphelins).

Il existe plus de 5.000 maladies rares recensées à ce jours dont 80% sont des maladies génétiques."

Rien à voir avec le fait qu'ils n'aient plus de subsides, ce qui est la conséquence de leur rareté et non l'explication.



Quand à l'usage du mot orphelin, dont la définition est "enfant qui a perdu son pere et sa mere, ou l'un des deux", il ne s'applqiue qu'envers un ascendant direct et seulement pour une perte survenue durant la période de l'enfance.
C'est un exces de langage qui fait utiliser ce mot par certains dans d'autres sens.

On ne peut en aucun cas etre orphelin d'un frere, d'une soeur, d'un(e) ami(e) ou de toute autre personne. Ce qui n'empeche nullement le chagrin d'avoir "perdu un etre cher".
Il n'existe pas, à ma connaissance, de mot pour quelqu'un dont le frere, ou la soeur, est décédé. Il n'en existe pas non plus lorsqu'il s'agit du décès d'un enfants.

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

gb a écrit:

En revanche, je n'utiliserais pas «orphelin» dans le cas d'une relation descendante (pour parler des parents dont un enfant est décédé).

Le TLFi ne semble pas d'accord avec vous wink

B. Celui, celle qui a perdu un parent, un être cher. Un recouvrement inespéré permit tout juste à ces orphelins de leur propre enfant de s'installer hors de Paris, dans un très humble pavillon de Parc-La-Vallière et d'y respirer en paix quelques jours (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.235).

6

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Gb a écrit:

D'accord avec Zycophante.
En revanche, je n'utiliserais pas «orphelin» dans le cas d'une relation descendante (pour parler des parents dont un enfant est décédé).

Et pourtant ...

    Le mot grec orphanos d'où dérive notre orphelin (via le latin orphanus) signifie, bien sûr, "privé de son père ou de sa mère", mais également "privé de ses petits" (oiseau, précise Bailly).
   Ajoutons que tous ces mots sont issus d'une racine ORPH- dont le sens est "privé de". Il semble donc que l'acception "privé de ses parents" révèle un sens spécial dans le sens général. D'ailleurs Bailly ajoute « p. ext.  av. gén. "privé de". »

    Notons que cette racine grecque orph- a donné en latin orbus = privé de, et Gaffiot de développer : « privé dun membre de la famille, père, mère, enfant, avec l'exemple : orbus senex (Cic.) vieillard sans enfant. »

   Larousse enfin (1924) annonce (après le sens habituel) « privé, dénué : orphelin de raison.  »
    Quant à moi ça m'irait bien, de rendre à ce mot son sens général, à condition évidemment de préciser de quoi on est orphelin : «orphelin de frère ».

   Notons pour terminer que le même débat peut s'ouvrir pour veuf, du latin viduus = vide, et qui a pris très tôt un sens  spécialisé.

elle est pas belle, la vie ?

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Nous avons également veuf qui veut dire "privé de" .

TLFi a écrit:

C.  Au fig., littér.
1. Être veuf de qqc. Être privé, dépourvu de quelque chose. Synon. être orphelin* de qqc.
a) [En parlant d' une pers.; le compl. désigne un inanimé abstr.] Mais bientôt, veuve de ses illusions, elle s'était trouvée dans une solitude affreuse (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 149). À mesure qu'il était plus seul, veuf d'amitiés et d'amours (...), Dieu remplissait en lui tout l'espace (ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1937, p. 334).
b) [En parlant d'une chose; le compl. désigne un inanimé concr.] Je regardais les ceps veufs de fruits, ceux que les grêles du printemps avaient hachés dans leur fleur (BOURGET, Disciple, 1889, p. 179). On avait fermé les grandes salles de réception qui, veuves de leurs lustres, leurs bronzes et leurs ornements, avaient un aspect désolé et funèbre (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 143).
2. Être veuf de qqn. Être privé de (son responsable). La France était veuve de son roi (BESCH. 1845-46). Département veuf de son préfet (Lar. 19e).
DR. CANON., vx. Église veuve. Collégiale qui a été cathédrale. L'église de Saint-Quentin était une église veuve (Ac. 1835, 1878).

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Et aussi :

http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/typo/veuves/fig01.png

http://marcautret.free.fr/sigma/pratik/typo/veuves/fig02.png

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Oui, mais là il s'agit de la traduction d'une métaphore anglo-saxonne, parlante mais pas vraiment bien nette encore, certains voyant une veuve là où d'autres perçoivent une orpheline.
Ces mots, ne désignant qu'une ligne, sont d'ailleurs toujours féminins.
En typographie française, on continue à parler de lignes creuses.

10

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

zycophante a écrit:

Oui, mais là il s'agit de la traduction d'une métaphore anglo-saxonne, parlante mais pas vraiment bien nette encore, certains voyant une veuve là où d'autres perçoivent une orpheline.
Ces mots, ne désignant qu'une ligne, sont d'ailleurs toujours féminins.
En typographie française, on continue à parler de lignes creuses.

Certes, cette notion anglo-saxonne s'est introduite chez nous par le logiciel "Mot" d'un certain "Guillaume Barrière" wink Mais mon intention était justement de souligner que "veuf" comme "orphelin" signifie "privé". Ces lignes sont privées du reste du paragraphe auquel elles appartiennent.

TLFi a écrit:

Mais bientôt, veuve de ses illusions, elle s'était trouvée dans une solitude affreuse (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 149).
À mesure qu'il était plus seul, veuf d'amitiés et d'amours (...), Dieu remplissait en lui tout l'espace (ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1937, p. 334).
On vit bien sevré de tout ce qu'on convoite, orphelin de tout ce qu'on a aimé, veuf de tout ce qu'on rêve (FLAUB., Corresp., 1847, p.20).
Une âme orpheline de poésie et qui ne veut pas être consolée (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p.9).

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

De là à dire Il était veuf car il venait de perdre son frère... smile

12

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Bonjour,

Je suis avec vous dans cette recherche d'un mot qui désignerait la perte d'enfant, voir la perte du frère ou de la soeur.
Comment pourrait-on consqtruire ce mot qui désigne le parent qui perd son enfant, le frère qui perd sa soeur etc...
L'eneju n'est pas moindre, car quand cela arrive nous sommes confronté (c'est mon  cas) à une sédération du fait de la perte filiale
Véritable rupture transgénérationnel et pas de mot pour le  dire ??
Merci d votre aide..
Cordialement

Jean-jacques Gérard

13

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Les parents qui perdent un enfant sont appelés parange, un enfant qui perd un parent ou les deux est appelé un orphelin, la perte d'un frère ou d'une sœur, les enfants restant sont appelés les "oubliés du deuil"

14

Re : orphelin de frère ? / veuf de ... ?

Bienvenue à vous, Apollo.
Ce sujet vieux de plus de dix-sept ans n'est effectivement peut-être pas épuisé. Le découvrant du fait de votre message, je m'étonnais de ne pas y voir le mot « deuil ». Or c'est le dernier de votre texte !
On est en deuil d'un enfant, d'un frère, d'une cousine… Mais l'expression a l'inconvénient de moins bien convenir au bout… d'un certain temps. Faute de mieux…
Merci pour « parange ». Toutefois, il semblerait que ce soit un néologisme encore rare, qui ne convient pas quand on est en deuil d'une sœur ou d'un frère.

Avatar : statue de Bruno Catalano

Messages [ 14 ]

Pages 1

Répondre

forum abclf » Pratiques linguistiques » orphelin de frère ? / veuf de ... ?