a) Le Juif errant. Personnage légendaire condamné à errer jusqu'à la fin des temps pour avoir injurié le Christ portant sa croix. La légende, la plainte du Juif errant. Je suis une chose que l'on met à cheval ou en voiture, qui part, qui passe, qui arrive et qui repart, le tout au galop (...). Bref, je suis comme le Juif errant (...) « Marche ! marche !... » (Dumas père, L. Bernard, 1843, I, 7, p. 218).
P. métaph. Je suis le Juif-Errant de la pensée, toujours debout, toujours marchant, sans repos, sans jouissances de coeur (...) ; je mendie l'avenir, je lui tends la main (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1836, p. 324).
b) [P. all. à ce personnage] Il est possible que mon Itinéraire demeure comme un manuel à l'usage des Juifs errants de ma sorte (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 235). (tlfi:juif)
- juif errant loc. nom. m. SOCIOPOLIT. - L (cit.), GLLF, TLF, GR[85], 1648, Scarron.
- 1608 - In titre : Discours véritable d'un juif errant, lequel maintient avec paroles probables avoir esté présent à voir crucifier Jésus-Christ (Bordeaux, Daré), in Romantisme, n° 8, 105 (1974) - P.E.
- 1615 - In titre : La rencontre faicte ces jours passez du Juif-Errant, par Monsieur le Prince (Paris, Du Breuil), in Romantisme - P.E.
- 1617 - In titre : Discours merveilleux d'un Iuif errant (Saumur, Arnaud), in E. Knecht, Le Mythe du Juif errant, 47 (Presses universitaires de Grenoble) - P.E.
- 1619 - «Je me nomme le Juif errant, / Je vay de çà de là courant ; / Mon logis est au bout du monde ; / Tantost je suis en Tresibonde, / Et puis soudain chez le Valon.» C. d'Esternod, L'Espadon satyrique, 52 (Fort) - P.E. (bhvf:juif)